Helena Iren Michaelsen est une star. Enfin non, pas exactement. C’est juste la sensation qui s’est immiscée dans mon cerveau engourdi par de longues minutes à faire défiler les photos de la demoiselle sur le site d’IMPERIA, puis sur celui associé à son autre projet, ANGEL. Il y a une fosse de bras levés entre la notoriété de Tarja (ex-NIGHTWISH) ou Simone Simons (EPICA) et celle d’Helena. Mais cette dernière rend tellement bien sur les photos (dingue comme les cornes du diable lui vont à ravir) que je me suis laissé embarquer dans l’argumentaire d’IMPERIA, qui cite le nom de la demoiselle toutes les trois phrases, comme s’il s’agissait de la nouvelle égérie du metal à chanteuse.

Et la voix dans tout ça ? Bien. Sans surprise, sans accroc non plus, une voix juste et douce, un ton volontaire, à la hauteur de compositions évoluant dans un heavy gothique, orchestral et entrainant. IMPERIA est néerlandais et joue du heavy néerlandais. L’évidence attend la fin du premier titre, « Mirror », avant de s’imposer. Introduction langoureuse, couplets inquisiteurs, refrain catchy et break symphonique, EPICA n’est pas loin, dans une version un peu plus épurée. Car les délires de cantatrice, par exemple, s’ils sont présents (« Fly Like The Wind »), ne durent jamais bien longtemps. Et les growls, encore un classique du genre, ont un temps de parole anecdotique (sur le bien nommé « Norway »). Enfin, les refrains font preuve d’une légèreté inhabituelle, privilégiant une accroche simple et directe.

Sur son second opus, IMPERIA évite le piège de la copie carbone et propose une version du style suffisamment personnelle pour séduire. Et de très bons moments, il y en a. Entre le refrain de « Mirror », le break émouvant de « Fly Like The Wind », la candeur de « Braveheart », les instants de bravoure relancent sans cesse la belle dynamique de l’opus. Un opus dont je retiendrai par-dessus tout cinq titres. A mes oreilles, il s’agit donc de l’orchestral « Raped By The Devil », du folklorique « Norway », de la ballade aux accents baroques « Abyssum », du dégénéré « Queen Of Light » et de « The Calling », morceau assez osé avec un côté théâtral qui part dans tous les sens.
La ballade « Broken Wings », par contre, malgré une introduction délicate, ne m’a pas convaincu. Trop convenue et insistante. Autre point faible, l’album est beaucoup trop long. Si bien que l’écouter d’une traite se montre difficile. Au point aussi qu’on a tendance à porter moins d’attention aux derniers titres, qui valent pourtant le détour, notamment « Fata Morgana » et « The Calling ».

Du metal orchestral avec ce qu’il faut de modernité et de modestie. « Queen Of Light » est un album de qualité. La carte du tout orchestral est souvent jetée, mais avec ce qu’il faut de retenue. L’affectation inhérente au genre n’étouffe pas l’auditeur sous des tonnes de fard, grâce à une bonne dose de légèreté, notamment dans les lignes de chant. Pour celles et ceux qui jugent WITHIN TEMPTATION trop décoré, EPICA trop crémeux ou AFTER FOREVER trop rugueux, IMPERIA est une alternative idéale. Massacre records s’est déniché son groupe de metal à jolie fille. Qu’il le garde bien au chaud, on va rapidement en redemander.

Note : 3,5 / 5