Histoire d'être dans le vent, débutons cette chronique spéciale « c'est la rentrée ! » par un paragraphe culturel. Les Erynies sont des divinités grecques, également appelées Euménides. Ces déesses de la vengeance, d'apparence monstrueuse, persécutent les criminels jusqu'à les rendre fous.

Autant être honnête, il n'y a pas grand rapport entre l'introduction et l'EP de ce jeune groupe formé en 2000. Par contre, mon texte est lancé et vous savez d'où vient le nom de la formation, qui s'apprête à sortir son premier album. En attendant ledit album, écoutons ces quatre pistes pour mieux cerner la personnalité de nos ERYNIES. Alors, alors... Oh, du power metal à tendance symphonique. Avec une chanteuse. Chouette, pas besoin de me pencher sur le disque, il sera aussi vide et peu original que ses prédécesseurs !

Vilain préjugé, car si ERYNIES prend le risque d'officier au sein d'un genre au bord de l'asphyxie, il réussit à tirer son épingle du jeu. L'originalité n'est pas vraiment au rendez-vous, mais pour une fois, on peut excuser ce désagrément, car on passe un très bon moment le temps d'un petit quart d'heure. La musique ici servie est énergique, mélodique et soutenue par une production soignée. Un point rare et appréciable venant d'un groupe amateur. Les quatre chansons ne sont pas sans rappeler les bons vieux EDENBRIDGE (notamment au niveau de la voix) ou encore NIGHTWISH (période Oceanborn), mais tout cela n'est qu'inspiration, pas la moindre trace de copie à relever. Chaque piste possède une identité propre : "Dark Forces" est une chanson d'introduction typique, "Sandstorm" rappelle, par son introduction, "Beauty And The Beast" de NIGHTWISH, puis s'en éloigne vite, "End Of Me" ajoute un peu de variété avec sa flûte et son piano accompagné de percussions martiales, et enfin, "In The Middle Of Nowhere" fait se côtoyer guitare sèche et jolies harmonies vocales. A ce propos, on félicitera Carole, dont la voix reste très agréable d'un bout à l'autre de l'EP, même dans les passages les plus aigus. Les autres musiciens ne sont pas en reste et assurent leurs parties avec maîtrise, sans tomber dans la surenchère. On regrettera tout de même des sons de claviers inégaux, allant de la jolie nappe discrète et subtilement placée au piano qui fait très jouet. Les riffs et soli ne sont pas extraordinaires, mais ils remplissent leur rôle : nous guider dans l'univers mythologique d'ERYNIES. Ils sont le véritable fil conducteur des chansons et ne se contentent pas d'un rôle rythmique en accompagnement des claviers, tirant ainsi la musique du combo davantage vers le power metal que vers le metal symphonique.

Cet EP laisse donc une très bonne impression. ERYNIES mérite des encouragements au vu du travail fourni, le premier album nous permettra par la suite de préciser la place du groupe dans le paysage metal : sympathique groupe de seconde zone ou espoir d'un genre en pleine stagnation ? Je vous donne rendez-vous au prochain épisode !

Note : 2.5/5, la moyenne pour cet échantillon prometteur des capacités du groupe.