Encore une fois, c’est de Norvège que nous vient cette perle de heavy blues. Je ne sais pas ce qu'il se passe là-bas pour engendrer autant de bons groupes mais il va bien falloir que j’aille y jeter un œil. Ce « Corporate Rock » est le premier album du quintette et s’inscrit dans la droite lignée de KYUSS, paradoxalement originaire du désert californien là où il fait très chaud. En parlant de chaleur, le gentil sobriquet du groupe vient du célèbre magazine gay américain « HONCHO » Et oui !!. A mon sens, il s’agit simplement d’une référence pince sans rire voire du comique de l’absurde. Rien là dedans de fédérateur ni de provocation mal placée. Juste un truc qui fait sourire. D’ailleurs c’est une magnifique femme floutée qui orne la pochette du disque. On l’imagine en plein striptease et le nom du groupe masque la poitrine de la donzelle. Si ce n’est pas malheureux un si jeune groupe qui frôle la faute de goût et loupe par la même occasion une manœuvre marketing énorme. Alors, un conseil pour intégrer ce disque, je n’invente rien puisque le leitmotiv est imprimé sur les T-shirts du groupe : Does It Deeper….

Le son est lourd, très lourd, pachydermique et de tradition « sabbathienne ». D’un premier abord, le sentiment d’avoir à faire à la même chanson tout au long de l’album nous assaille. Le groove hypnotique étant une caractéristique principale dans le stoner, il n’y a rien d’alarmant dans ce constat. Grand mal nous prendrait de rester sur cette opinion d’apparente redite, « Corporate Rock » est un album qui s’apprécie et mûrit sur la durée. Certains refrains font mouche et l’on se surprendrait à en fredonner les paroles, signe évident de la qualité du songwriting (Grebo Mentor, Peyote). Mais ça ne s’arrête pas là, les gratteux besognent à nous offrir un bon blues des familles, propice au chant possédé de Trond, très proche encore une fois de John Garcia ex-KYUSS dans la façon de poser sa voix. Il y a parfois des influences dont il ne faut pas avoir honte. Surtout quand elles sont contrebalancées par une technique irréprochable, à n’en pas croire qu’il s’agit d’un premier album. Assurément inspiré, le sillon blues creusé par le groupe dans leurs compositions est la valeur ajoutée qu’il manquait dans le paysage musical.

HONCHO est distribué par le label français Longfellow Deeds. Cette structure très méritante possède un catalogue fort honorable, je vous encourage donc à jeter un œil sur leur production. Elle distribue entre autre MONKEY3, SPARZANZA et RITE. Une écurie ayant des poulains de cet acabit est forcément un gage de qualité. N’y voyez pas de chauvinisme mais quand on connait la difficulté de faire vivre un label dans le business de la musique, on peut applaudir des deux mains.

Pour résumer, HONCHO est composé d’intègres artisans, que nous nous devons de soutenir. Puisse cette chronique, faire tâche d’huile et fédérer autour d’un groupe de rock qui possède une âme et du talent. Chose rare de nos jours.

NOTE 3.5/5

http://www.honcho.no/

http://www.myspace.com/longfellowdeedsrecords