Encore une démo des Légions Noires. Encore l'infâme VLAD TEPES. Encore un disque douloureux impossible à trouver autrement qu'en téléchargement. Et encore, il faut se lever avant midi.

Les Légions Noires, un sacré coup marketing !
Quand la France se méfie de ses gamins brouillons et turbulents, le buzz a considérablement pris à l'étranger. Alors que les pages en langue française de Wikipédia se contentent de lister les différents projets qui ont pu tourner autour du patronyme Légions Noires, une visite de l'anglais nous permet de visionner un graphique prompt à mieux nous faire comprendre l'implication de chaque participant à ces mêmes projets, les liens de consanguinité se multipliant au sein de cette communauté malade et mortifère. Une page en néerlandais nous présente également le groupuscule tandis que les Russes font la présentation la plus complète, allant même jusqu'à y aller de leurs suppositions sur la langue utilisée par certains groupes dans leurs…textes, le gloatre. Enfin, une jolie fille a édifié un blog consacré aux recettes de cuisine inspirées des sons malpolis de la secte. Avouons que le mystère, même s'il sous-tend du grand n'importe quoi, attire.

La question réside toujours de la musique. Certains ont tendance à croire que l'ensemble des productions estampillées Légions Noires ne constituent qu'un vulgaire extrait de "raw black" à la production interdite. Deux écoles se disputent pourtant le cœur des fans. Les tenants de l'orthodoxie dégueulasse, on les connaît, TORGEIST, VLAD TEPES justement et plein d'autres. Puis extirpé de ce club des loosers, MÜTIILATION qui a choisi la voie officielle, albums produits, distribués…vendus. Puis les expérimentateurs, AMAKA HAHINA, AÄKON KËËTRËH, le formidable MÖEVÖT, l'odieux et nihiliste BRENORITVREZORKRE. Rituels sacrés et pestiférés, ambiances climatiques du noir le plus profond, tentatives strictement bruitistes…
Oui, les Légions Noires sont multiples et ont un mérite autre que la simple odeur de souffre dont elles se nimbent.

Malheureusement, "La Morte Lune" ne fait pas partie de ces essais estimables. Non, "La Morte Lune" préfère le vulgaire, le crasseux et fait partie des essais les plus mal enregistrés de son géniteur, le punkoïde VLAD TEPES. Punkoïde oui. VLAD TEPES, ça crache, ça pète, ça sort du trou du cul. VLAD TEPES, ça se permet rarement du sentiment. Ecoutez pourtant la cinquième plage de cette démo maniaque, "Morte Lune", qui rappelle le BURZUM larmoyant de la vieille époque. Dans un style opposé, cette orgie bileuse démarre sur un fort réjouissant "Warmoon Lord", d'esprit totalement DARKTHRONien. Il y a aussi "Morts", complainte fétide et stomacale malheureusement guère intéressante. Mais aussi "Meurtres" au titre si bien trouvé. Le reste nécessite une attention bien moindre et ne laissera probablement aucun souvenir à personne.

"La Morte Lune", excrément sonore sorti de l'anus de la pire engeance, parviendrait presque, grâce aux morceaux cités plus haut, à se hisser à la belle notation de deux étoiles, voire un peu plus encore. Deux étoiles pour un disque très largement dispensable mais pas totalement vain malgré ce que beaucoup peuvent penser. Mais comme je viens là de chroniquer la version clean de la demo, que beaucoup ne mettront la main que sur un original amputé de deux titres et tellement sale qu'il ne mérite même pas un quart d'écoute, comme se foutre autant de la gueule du monde a de quoi vexer, une pauvre étoile qui boude suffit bien.