Cette chronique a été publiée le 29 juillet 2008 en tant que nouveauté normale. Son auteur a souhaité requalifier la chronique en Sélection du site. C’est pourquoi elle bénéficie d’une nouvelle publication sur la page d’accueil. Pour plus d’informations, voir le Carnet de bord.

Voici BATTLEROAR, groupe grec dont l'ami BAST avait chroniqué sur Nightfall le précédent opus "Age Of Chaos" (2005), un album de Heavy Metal épique avec quelques passages Doom Metal. Groupe fortement inspiré par MANILLA ROAD, CIRITH UNGOL, ou encore HEAVY LOAD. Mon comparse DS nous avait prévenus ! Si vous voulez bouffer du Heavy Metal épique et guerrier, avec BATTLEROAR vous serez servis. Et il n'avait pas tort, le bougre! Pas plus qu'il n'avait tort lorsqu'il déversait ses nombreuses louanges sur la musique du combo grec.

Car force est de constater que BATTLEROAR c'est quand même plutôt pas mal et je dirais même plus, c'est même particulièrement très bon. Je n'attendais pourtant pas grand-chose de cette troisième galette du combo, le bien nommé "To Death And Beyond...". Eh bien, j'avais tort. Ce nouvel album est tout simplement une petite pépite de Heavy Metal épique, ni plus ni moins.

Composé de 9 titres pour environ une heure de musique, "To Death And Beyond..." nous assomme d'entrée de jeu, sans coup férir, dès les premières notes du magnifique "The Wrathforge" et ses 8 minutes et quelque (le point culminant de l'album qualitativement parlant pour ma part). Titre dont l'introduction frôle les 2 minutes, mais quelle introduction mes aïeux ! Une montée en puissance avec des guitares flamboyantes et une batterie martiale accompagnant l'ensemble. Montée en puissance qui laisse bientôt place à des riffs classiques certes, mais aussi et surtout à des guitares relativement mordantes et incisives et à des chevauchées rythmiques du plus bel effet. On citait plus haut des groupes tels que MANILLA ROAD ou encore CIRITH UNGOL pour les influences majeures, mais on pourra aussi citer sans difficulté et sans complexe les Anglais d'IRON MAIDEN, dont les premiers efforts ont sans doute été passés au crible par les Grecs (le très bon "Hyrkanian Blades" ou le fédérateur et rétro "Born In The 70's"). Des titres comme "The Wrathforge", "Metal From Hellas" (aux chœurs guerriers mixés trop en avant et un peu trop "kitch" à mon goût) ou encore "Dragonhelm", dont les cavalcades rythmiques, les leads ou encore les soli rapides, vous rappelleront en tout cas et sans conteste la Vierge de fer. C'est en tout cas ce que j'entends à leur écoute.

Quoiqu'il en soit, les Grecs de BATTLEROAR maîtrisent de toute évidence leur sujet. Les titres sont très travaillés dans l'ensemble et, hormis l'excellent "Warlord Of Mars" mélodique à souhait, "Metal From Hellas" et son cri d'aigle en guise d'intro ou encore "Born In The 70's (3 morceaux d'une durée classique on va dire !), ont généralement tendance à s'étirer en longueur de par leur construction. "Finis Mundi" (près de 9 minutes) en est l'illustration même avec cette introduction assez longue encore une fois mais ô combien jouissive (écoutez moi ces violons et cette guitare sèche pour vous en convaincre, quelle atmosphère magnifique !), ce passage mid-tempo classique avant de reprendre le thème de l'introduction qui laissera bientôt place à une accélération rythmique absolument sublime. L'ensemble s'enchaîne à merveille et est particulièrement fluide. Aucune lassitude à l'écoute de ce morceau malgré sa durée. Du tout bon!

BATTLEROAR nous régale vraiment et sait incontestablement y faire avec ce genre de compositions. Des titres tels "Death Before Disgrace" (plus de 8 minutes) et "Oceans Of Pain" (plus de 10 minutes!) se situent quasiment dans le même genre de construction et nous offrent là encore des passages instrumentaux particulièrement beaux et intenses (guitare sèche, violon, tambours, chœurs soutenus par une batterie métronomique, passages "Maideniens"...). Des passages instrumentaux qui renforcent incontestablement et instantanément le coté épique qui règne de main de maître sur l'ensemble de l'album.

On regrettera tout juste quelques passages à rallonge presque dispensables, comme ce thème récurrent sur la fin d'"Oceans Of Pain" (plus de trois minutes quand même !) ou encore le chant un peu approximatif de Marco Congoreggi, un chant qui manque indubitablement de puissance malheureusement. Son timbre n'est en tout cas pas désagréable. Enfin, il faut aussi reconnaître que l'originalité n'est pas le point fort du groupe même si ce dernier multiplie bien souvent les thèmes ou changements de rythmes.

"To Death And Beyond..." demeure, et ce malgré les quelques points faibles précités, une excellente galette (et surprise par la même occasion !) de par ses multiples passages instrumentaux et guitaristiques de toute beauté. La paire de gratteux est sans aucun doute le point fort du combo grec. Le Heavy Metal épique et guerrier de BATTLEROAR saura vous séduire à n'en pas douter. A noter que les quelques touches "Doom Metal" du précédent album sont ici aux abonnées absentes.

Titres préférés : "The Wrathforge", "Warlord Of Mars", "Finis Mundi".