En voilà une galette qui déboite sévèrement, à la première écoute on a l’impression d’un bordel sonore sans nom ou tout n’est qu’hurlements et saturation. Pourtant à y regarder de plus prés, c’est une folie douce, un pur bordel sonore organisé. L’intensité d’exécution rappelle un HIGH ON FIRE, on navigue entre Down et Motörhead. En un mot, c’est BRUTE.

Comme ils l’annoncent fièrement sur leur Myspace, nos consanguins se définissent comme six bâtards de sacs à foutre !!!! Tout un poème ! Pour un premier disque autant de bon goût ne pouvait sérieusement pas les laisser croupir dans l’anonymat. Ils se seraient par contre passés de la rumeur de xénophobie qu’ils traînent. L’argument de la tournée commune avec Sepultura en 2007, célèbre groupe Brésilien, menée par Dereck Green, afro-américain est l’exemple qu’ils ont choisi pour contrer leurs détracteurs. Leur titre « Allah’s War » doit en être pour quelque chose. Je ne pense pas que ce soit les vagissements qui clôturent le titre « Septic Angel » qui leur aient valu une telle réputation. Mais à faire preuve d’autant de bon goût, on se doute que certains puritains n’y aient vu aucun second degré. Musicalement, nos Londoniens savent aussi se montrer plus mélodiques, « Webbed Feet And Moonshine » commence par un riff de ballade heavy-mélodique, soutenu par le chant plaintif de Joseph Luke Smith avant de se transformer en une complainte déchirante. Ce titre peut faire figure de bouffée d’air au milieu de ce carnage sonore mais il ne manque pas de s’emballer non plus et de revenir au propos central qui n’est pas de marcher sur les plates bandes de SCORPIONS ou AEROSMITH. Vous l’aurez compris, grosse mention spéciale pour ce titre : « Webbed Feet And Monshine », simple et direct comme un uppercut. L’album évolue donc dans un registre proche d’un SUPERJOINT RITUAL, tiens encore un groupe d’Anselmo, mais à mon sens beaucoup plus structuré qu’il n’y paraît.
La formation tout comme le MAIDEN 2000 compte 3 guitaristes qui contribuent à maintenir acérer le son de « Groove Drenched Warfare ». Les illustrations qui composent le disque représentent un ange qui fume la pipe, scène de torture et autres symboles satanistes en plus d’une paire de pied, détail saugrenus qui doit avoir son importance. D’aucun sauront peut être reconnaitre une consanguinité dans le relief des pieds. Les couleurs chatoyantes vont du noir au caca d’oie en passant par le bleu nuit. Que du bon goût, je vous dis !


Pour un premier disque, c’est une réussite, l’essentiel est de renouveler l’essai et de le valider. En 2006 un maxi est sorti en Angleterre du nom de « To romance The Serpent » mais il n’est malheureusement pas parvenu jusque chez nous. Le groupe nous promet un nouvel album cependant, il leur faut rechercher un nouveau label puisqu’ils ne sont plus signé chez Anticulture. Souhaitons que le temps qui passe ne leur cause pas préjudice.