Après une introduction inutile qui se veut être un semblant de musique de film ou baroque, voilà que débute avec force ce premier champ de bataille qu'est Perverting the Nazarene Cult d'AGUYNGUERRAN. Formation belge qui reprend d'ailleurs le titre de la démo précédente... giclée en 2003 et qui avait fait du bruit à l'époque. Du Black/Death mélodique, avec des élans épiques et des relents Folk pour être plus précis, voilà ce que ça donne. Et ça sonne très « ancien » : ça me rappelle les disques de la vague suédoise mi-90's. Les mordus d'ENTHRONED aimeront peut-être d'ailleurs : AGUYNGUERRAN est en gros, le second groupe de Nguaroth, gratteux pour ENTHRONED. Le quatuor compte également un ICONOCLASM en son sein nécrosé. Mais attention : ne vous attendez pas à de nouveaux guerriers qui vont réinventer le genre.

Des soli sentant parfois le Heavy, des passages Evil Death qui déboulent avec force, des mélodies à la suédoise, une pointe de Folk pour faire sentir « qu'on est flamands », une batterie-support, des vocaux honnêtes, voilà la recette de Perverting the Nazarene Cult. Je pourrais m'arrêter là, car AGUYNGUERRAN ne propose rien de neuf, mais son revival est bien foutu. Le petit commando est carré et maîtrise bien ses instruments. La voix de Nguaroth est assez commune, les riffs ont déjà été entendus chez plein d'autres mais l'acharnement mis à rendre une copie sans bavure m'empêche de casser en règle cette boucherie sortie en février 2008 chez Shiver Records. Niveau personnalité, c'est donc proche du zéro.

Douze pistes pour quarante-sept minutes : c'est bien trop pour ce massacre. Ben oui, parce que les deux premières baffes reçues, les suivantes c'est à peu de choses près les mêmes ingrédients mis dans un ordre différent. Peut-être le plus Heavy « Manifest » est-il d'un autre intérêt, mais c'est bien maigre. Le goût pour le Heavy/Black se perçoit plus distinctement avec la fidèle reprise des... Suédois de NIFELHEIM, The Final Slaughter extrait du skeud The Devil's Force. Mais rien ne se retient de ce disque trop commun, très dispensable. J'ai omis de parler de la production : elle est organique et puissante, tout est discernable, ce qui devrait plaire à certains. Pour info, le nom d'AGUYNGUERAN (http://users.pandora.be/nguaroth/) vient d'AGUIGUERON, personnage qui combat Perceval dans la légende arthurienne de Chrétien de Troyes. Pour tirer un trait sur tout cela, je vous dirais que vous aurez avec Perverting the Nazarene Cult un disque de Black/Death honnête, mais un peu creux. Vraiment destiné aux "maniacs" du genre !