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1982 Poderoso Como El Trueno

OBÚS - Poderoso Como El Trueno (1982)
Par SHUB-NIGGURATH le 6 Juillet 2008          Consultée 2858 fois

España 1982. Passé le souvenir ému de l’album Panini et de ses vignettes, on se rappellera plus volontiers de la movida et de l’effervescence d’une scène artistique recouvrant une liberté trop longtemps étouffée. Les premiers délires d’Almodovar et l’immédiat succès d’un punk/rock désinhibé éclipsèrent, malheureusement, la parallèle et timide émergence d’un mouvement « rébi », comme me disait l’amigo mio qui me fît découvrir cet album, et OBUS par la même occasion.

Appelez ça comme vous voulez. De toute façon, OBUS donne dans le bon vieux hard rock tel qu’on le concevait en ce tout début des années 80. A entendre le bien nommé « Prohibido Hacer Reck », le blues facile de « Dame Amor » et le groove remuant de « Estúpido Acusador», on comprend que le groupe reste fidèle à l’approche très rock’n roll qu’il avait suivie sur son premier album, sorti un an plus tôt. Le succès aussi inattendu qu’immédiat de ce dernier aidant, les jeunes madrilènes ont gagné en assurance et n’hésitent pas maintenant à montrer un visage résolument plus agressif.

Un rapide coup d’œil à la pochette, kitch au possible, pour s’en convaincre. Les Ibères adoptent en effet sans complexe les poses et codes vestimentaires de jadis, avec une fierté si ostensiblement affichée (admirez quand même les bacchantes du batteur) qu’elle en devient sincère. En tout cas, elle ne laisse guère de place au doute quant à la tonalité générale de la musique qui se cache derrière elle. OBUS expédie des compositions carrées, proprement exécutées, aux mélodies directes et simples mais néanmoins capables d’épouser des contours suffisamment variés pour éviter les répétitions. La belle maîtrise du guitariste garantit l’efficacité des riffs et des soli tandis que la double pédale commence à faire de timides apparitions.

Il est néanmoins difficile de deviner les influences prépondérantes du groupe. Si la guitare sait dégager une puissance très correcte, sans tomber dans le gros son à la BLACK SABBATH, pour soutenir le refrain accrocheur de « La Invasión de las Máquinas» (dont le bruitage introductif façon Atari 2600 ne me rajeunit pas), elle cède parfois aux clichés en habillant d’effets reverb la sirupeuse ballade « Perdido en la Ciduad ». De la même façon, le tempo hésite toujours entre le hard rock nerveux (« Buscando Acción »), le heavy binaire et rageur (« Dinero, Dinero »), le heavy rock très foutoir mais entraînant du titre éponyme avant de se lâcher sur le speed un tantinet mélodique de « Lebios Asesinos ».

Un tâtonnement qui pourrait rappeler celui d’ACCEPT à ses débuts. Rapprochement sans doute osé, car OBUS conserve malgré tout un caractère latin fort primesautier à l’exact opposé d’une pesanteur toute germanique. Pour rester dans la métaphore facile, on dira simplement que l’aiguille de la boussole des Espagnols ne s’est pas encore arrêtée sur une destination précise. Pourtant, leur deuxième album ne manque pas d’homogénéité ni, c’est bien là l’essentiel, d’originalité.

Un ensemble qui paraîtra un peu facile, voire désuet aujourd’hui – la faute incombant principalement à une production étouffée, bien que correcte pour l’époque – même s’il s’écoutait très bien autrefois, tenant plus ou moins la comparaison avec certains de nos combos hexagonaux (les revendications sociales des textes rejoignant les paroles bileuses d’un Bernie). A ne pas se perdre dans des dimensions trop complexes, OBUS arrive à témoigner d’une très forte personnalité, confortée, touche d’exotisme suprême en 1982, par le chant en espagnol. Choix courageux à l’origine, il conserve encore aujourd’hui tout son charme.

En conséquence, une note généreuse de 3/5 pour cet OBUS de petit calibre mais suffisamment précis pour faire mouche. L'élément le plus intéressant, finalement, d’une discographie fournie dont les pièces suivantes, cherchant à suivre la trajectoire du hard & heavy US, n’en seront que trop lourdes et donc prévisibles.

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Non disponible


1. La Invasión De Las Máquinas
2. Buscando Acción
3. Dinero, Dinero
4. Perdido En La Ciudad
5. Poderoso Como El Trueno
6. Prohibido Hacer Rock
7. Dame Rock
8. Estúpido Acusador
9. Labios Asesinos



             



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