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2007 Trilogy

WINDROW - Trilogy (2007)
Par BAST le 23 Janvier 2008          Consultée 3590 fois

Pour beaucoup, WINDROW s’apparentera à un énième combo de speed mélodique italien. Pour quelques-uns, WINDROW évolue dans une case de plus en plus étroite et désertée ces dernières années.
Incontestablement, ces jeunes italiens picorent dans la basse-cour du speed mélodique quelques graines laissées à l’abandon. Pour autant, ils les accommodent d’épices qui les situent plutôt à l’écart des petits camarades nourris au sein de la fantasy ou des films hollywoodiens. L’aspect baroque décuplé, les lignes de chant aux circonvolutions empruntées au prog puis légèrement lissées, les orchestrations cheap (« Victory »), les refrains poussés dans leurs derniers retranchements (« The Hole ») et plus généralement cet appétit de conquête fortement emprunt de naïveté (« The Seventh Prophecy »), tels sont les ingrédients disséminés sur « Trilogy ». Pour ceux qui ont suivi les balbutiements de la scène heavy italienne avant l’arrivée claironnante de RHAPSODY, WINDROW se réclame de TIME MACHINE, formation culte dont le leitmotiv était d’apporter une réponse italienne à ANGRA, où le speed mélodique serait rehaussé d’éléments progressifs, où les thèmes classiques seraient enrichis d’orchestrations ou de mélodies baroques. Un amalgame déconcertant pour certains, atypique pour d’autres, captivant pour une poignée.

Eh oui, un sous-genre de l’industrie métallurgique heavy italienne, ça a existé. Peut-être le sous-genre le plus personnel, d’ailleurs, tant les italiens n’y connaissaient aucune concurrence. Cette dernière phrase sonne comme un superlatif, mais il n’en est rien ; la ramification en question était aussi particulière que confidentielle, jouissant surtout d’une cote de popularité loin d’être démentielle. Evoluer en comité restreint dans une catégorie ne constitue pas forcément un gage de qualité.
Pour ma part, j’ai souvent jeté mon dévolu sur ce type de formation décomplexée, enjouée et enthousiaste. Presque conquérante. Avant que le genre ne s’essouffle peu à peu. Si WINDROW arrive ainsi un peu tard, je me surprends à l’écouter régulièrement. C’est qu’il est adroit, le bougre. Pas original pour un sou (quoique, ça faisait tellement longtemps que l’Italie ne nous avait pas sorti un pareil engin qu’on découvre « Trilogy » avec étonnement). Mais adroit. Pino Chirico, archétype du vocaliste italien, s’est bien ressaisi suite au coup d’arrêt mis à la carrière de son précédent groupe, TIMESTORM.

Le speed mélodique, outre la reprise plate « Eagle Fly Free » d’HELLOWEEN, on le retrouve par l’intermédiaire des deux premiers titres sur lesquels WINDROW nous sert la recette classique : rythmique sautillante, thème récurrent en solo lancinant, lignes de chant aériennes et refrain fédérateur puis un aspect prog filigrané avec les lignes de chant qui évitent la ligne droite dans leur mode d’expression. « Always In Silence », aussi traditionnel soit-il constitue pourtant une entrée en matière alléchante. WINDROW maîtrise assez bien les ficelles du genre et parvient à pondre cinq bonnes minutes accrocheuses. « I Am The King », par contre, ne bénéficie pas de la même réussite. La faute à un jusqu’auboutisme agaçant où il est question d’appuyer les effets ambitionnés par une abondance de moyens au premier rang desquels des lignes de chant suraiguës et des plans de guitare surfaits.
Après une mise en bouche contrastée qui fait la part belle au tempo martelé, WINDROW va jouer de nuances, en alternant les changements de rythme. Et ce sont « Tears of Anger » puis « Victory » qui détiennent les clés de la réussite de « Trilogy ». Deux longs titres qui ne ménagent par leur peine pour nous emmener vers des contrées lointaines sur lesquelles le temps n’a plus de prise, entre des références baroques et d’autres plus modernes, entre des mélodies aériennes ou légères et d’autres moins débonnaires, entre des atmosphère tissées par une guitare inspirée et nostalgique et d’autres plus autonomes. Il s’agit bien de deux titres parmi les mieux calibrés pour démontrer tout le potentiel de cette formation.
Il y en aura d’autres. Comme « Fury Of The Will », excellent morceau heavy soutenu par des mélodies revendicatrices (le refrain a été emprunté à NOCTURNAL RITES) ou l’improbable « Someone May Think We Are Losers » qui nous sert quelques chœurs osés qui en deviennent obsédants. Un titre totalement hors du temps tant il semble replier sur un instant les deux décennies passées. Un titre réussi, surtout. Citons enfin The Seventh Prophecy », le plus long morceau fermant à la manière d’un épilogue épique cet opus, avec une montée en puissance qui n’épargnera rien aux détracteurs des formations italiennes : clavecin, refrain épique sans concession, long break et sa logorrhée de mélodies.

Un album étonnant. Si les premières écoutes font craindre une mixture indigeste par ses clichés (« The Hole ») et ses plans insistants (« Golden Heart »), « Trilogy » prend peu à peu racine et dévoile une richesse que l’on n’attendait pas. Un album de qualité qui aurait même pu, voila quelques années, prétendre à plus de réussite. Pour les nostalgiques d’une scène qui jouait déjà beaucoup sur… la nostalgie.

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   BAST

 
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- Pino Chirico (chant)
- Carlo Fantoni (basse)
- Ugo Montana (batterie)
- Giuseppe Longo (guitare)
- Flavio Cicchetti (guitare)


1. Always In Silence
2. I Am The King
3. Tears Of Anger
4. Victory
5. Wings Of Fate
6. Fury Of The Will
7. Someone May Think We Are Losers
8. Golden Heart
9. The Hole
10. Eagle Fly Free
11. The Seventh Prophecy



             



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