Dernièrement, j’ai décidé de faire un tour d’horizon de tous ces groupes extrêmes français, ceux que l’on qualifie de « true Black métal underground » et que peu de gens écoutent car quasi-impossible de se procurer un album que ce soit dans les rayons de la FNAC ou sur Amazon… Bref, j’ai déjà traité le cas ARKHON INFAUSTUS, je vais bientôt m’attaquer au jeune GLORIOR BELLI, mais aujourd’hui c’est OTARGOS et son Kinetic Zero que je vais disséquer…

OTARGOS pour ceux qui ne connaissent pas, est un groupe originaire de Bordeaux formé en 2001 produisant un black métal violent, direct mais aussi très technique, mais je ne m’attarde pas là dessus tout de suite j’y reviendrai en temps voulu…

Kinetic Zero est officiellement leur troisième album ; à mes yeux le second car celui sorti en 2006 -à savoir Spawn from the Abyss- n’était qu’une réédition de démos antérieures…
11 chansons pour moins de quarante minutes, une intro et une outro sans réelle musique et au milieu un déluge de violence et de haine, voilà qui pourrait être de manière succincte la fiche de présentation de ce nouvel album… Mais tout de même, vu le travail présenté et le niveau des musiciens, cette galette mérite que l’on s’attarde davantage dessus…

L’album débute réellement sur Open the circular infinite ; et il faut le dire, ce morceau est vraiment excellent, superbement bien construit, qui plus est de manière originale avec ce pseudo solo de batterie savamment placé au milieu de la chanson. Durant 5 minutes 30 on en prend plein la gueule et pourtant on en est qu’au début… Avec pareille ouverture, on pourrait dès lors se dire « bon ça a l’air d’être un p***** de chef d’œuvre… même pas la peine de lire le reste, ça sera que des éloges… ». Et bien détrompez-vous (enfin détrompez-vous à moitié…) ce cd présente quelques (un ?) petit(s) défaut(s)….

J’en viens donc à la technique, et à un des points qui me déplait quelque peu… Si le groupe se démarque par une réelle technicité et une certaine originalité, il fait de ses atouts des défauts aussi ; je m’explique… Maîtriser ses instruments, cela force le respect, en faire la démonstration, cela en devient lassant… Tout au long de cet opus on sent que le niveau est très haut, peut être même un peu trop, les solos, les riffs incompréhensibles, gâchent peut être un peu la puissance que dégage le groupe. Je n’exige pas de tous les groupes de faire du NARGAROTH (un riff qui dure huit minutes = une chanson) mais peut être d’être un tant soit peu plus direct…

Mais paradoxalement sans cette technique, Kinetic Zero deviendrait bien fade, et perdrait cette aura particulière qu’il dégage… Alors, soyons durs et exigeants, demandons à OTARGOS un prochain album épuré et efficace, technique mais direct, envoûtant mais assommant… Un album parfait ? Oui on est en marge de leur demander ça quand on regarde le niveau de ce kinetic zero…

Il est quasiment inutile de passer chaque chanson en revue tant toutes présentent leur lots d’originalités et de surprises… Tant toutes sont de petits chefs d’œuvres… Un début normal et soudain un virage à 90° qui nous laisse sur le cul… VO-I-D et son solo démoniaque, Stygian Metamorphosis et son passage néo-parlé (surprenant je l’accorde) ou bien encore Time Quantaeon et ses contretemps divins…

L’album se termine par une Outro douce et lente sans chant ni instruments ; et arrivé au terme de ces 2 minutes 59, l’on a qu’un mot à la bouche… « Encore ! »

3/5? 4/5? Allez 3,5/5