Originaire de Grande Bretagne, Crash N' Burn fait partie de ces combos qui sont apparus sur le tard et qui, du coup, ont été mis sur la touche sans avoir eu la possibilité d'essayer de se faire davantage connaitre. A l'époque, la scène hard rock était surpeuplée de groupes et, pour certaines personnes désireuses de découvrir d'autres sphères musicales, il n'était pas forcément évident d'apprécier ce genre de groupe.
C'est en 1991 que Crash N' Burn effectue ses débuts discographiques, par le biais de l'album "Fever", qui sort chez BMG. Vu le nom du groupe, on pourrait penser qu'il s'agit d'un clone de Guns N' Roses, ou quelque chose de ce genre. En fait, Crash N' Burn pratique un Hard US à tendance bluesy, avec quelques discrètes réminiscences glam.

Et il y en a des choses à dire sur le contenu de cet album : celui-ci renferme en effet son lot de bons titres accrocheurs, plaisants, aptes à plaire aux fans de Georgia Satellites, Tora Tora, Great White ou The Hangmen. Le mid-tempo "Hot like fire" est l'archétype de la compo hard bluesy, très roots, entrainante, de surcroit bien valorisée par un refrain accrocheur, ultra-catchy qu'on retient facilement. "It takes two", avec sa rythmique bondissante, ses légers relents funkysants et son groove infernal, fait taper du pied. "Ride the rainbow" est une compo typée Hard US avec un refrain enjoliveur, envoûtant et des mélodies imparables. "Dancin' with the devil" est un titre plus énergique avec un refrain enthousiasmant, voire glamisant que n'aurait pas renié Georgia Satellites, par exemple. "River of love" et "Bump and grind" sont 2 mid-tempos très crus, très roots (le second nommé est un peu plus vigoureux), assez terroir qui nous plongent au coeur de l'Amérique profonde et se signalent par la présence de solos de slide. "Wheels of fire", par contre, lorgne franchement vers le hard rock n'roll brut, énergique, punchy, rythmé, mais toujours mélodique (notamment sur les couplets) et s'avère être l'un des temps forts de l'album.

Dans un registre moins foncièrement rock, Crash N' Burn s'est fendu de quelques trouvailles intéressantes telles que la ballade "So close to me", tantôt acoustique, tantôt électrique, qui se voit rehaussée par un superbe refrain bien trouvé, assez original, quelques mélodies inspirées des Beatles, ainsi que quelques influences bluesy, ou encore "Singin' the blues", un blues qui porte très bien son nom et qui prend aux tripes.

A part ça, on relève également la présence de quelques titres moins intéressants, moins inspirés, ou qui auraient mérité d'être davantage travaillés. Par exemple, l'instrumental bluesy "Rio Corona", très roots, évoque les Indiens d'Amérique et si l'idée de base était fort intéressante, elle demeure inexploitée car l'instrumental est trop court au final. "Wild cherry" est une compo hard rock ordinaire, anecdotique sur laquelle il n'y a pas grand chose à dire. Enfin, la ballade acoustique "Fade away" est répétitive et finit par lasser à cause de ses mélodies trop linéaires.

Finalement, que peut-on reprocher à Crash N' Burn ? Peut-être un manque d'originalité, mais ce truc n'est pas donné à tout le monde... Quoi qu'il en soit, le fait de découvrir cet album quasiment 15 ans après sa date de sortie m'a peut-être aidé à apprécier cet album, d'autant que, de nos jours, des disques comme celui-là ne courent pas trop les rues. "Fever" est un bon album de hard bluesy, cool, entrainant et, outre les points communs avec les groupes évoqués plus haut, on trouve aussi quelques similitudes avec The Cult période "Ceremony". Voilà en tout cas un disque qui permet de passer un agréable moment.