Valentine Saloon fait partie de ces groupes qui auraient pu bénéficier d'un peu de reconnaissance, mais qui ont été accueillis dans l'indifférence, puis ont disparu aussi rapidement qu'ils sont apparus.

Pourtant, lorsque Valentine Saloon sort son premier album "Super duper" en 1992, il laisse entrevoir de belles choses. En effet, si son premier effort discographique n'est pas révolutionnaire en soi, il lorgne tout de même du côté d'un hard rock à la fois cru, acerbe et mélodieux, planant. La musique de Valentine Saloon évoque The Cult, mais aussi The Almighty, Kik Tracee, Saigon Kick, The Throbs, mais aussi des groupes encore plus underground tels que Blitspeer, The Beauties.

Le plus difficile est donc de réussir à combiner toutes ces influences, tout en proposant quelque chose de cohérent. Le premier titre de l'album "Mind bomb" permet de faire plus ample connaissance avec Valentine Saloon: son de guitare crunchy, mid-tempo heavy incisif avec un refrain beaucoup plus groovy. Comme prise de contact avec ce groupe américain, c'est plutôt sympa, chouette. Et le reste de l'album ? Et bien, Valentine Saloon se débrouille assez bien et se montre convaincant avec "Cadillac king revolver", une compo hard rock sautillante dans la lignée des Saigon Kick, Kik Tracee qui lorgne également un peu vers la fusion, "Smothered in Daisy", un hard rock plus planant, plus teinté 70's qui fait davantage penser à The Cult, The Front et qui aurait pu être un sacré tube à l'époque car très racé et avec un refrain accrocheur, le mid-tempo "Under my skin" aux textures mélodiques "zeppeliniennes", assez planant, quasi aérien dans son propos, prenant, envoûtant et sur lequel le revival 70's est encore plus flagrant.

Comme autres bons titres, on citera volontiers "Flying machine", un morceau hard rock n'roll plus roots, plus cru qui fait taper du pied et qui ne déparerait pas sur un opus de Tora Tora ou Junkyard, "Mrs Jones", un up-tempo heavy-rock punkysant qui déménage, donne une furieuse envie de headbanguer, "Soak", un mid-tempo roots parsemé de percussions tribales et au groove plus 90's, ou encore "Sentimental girl", un titre Hard US énergique, punchy aux riffs tranchants et à la rythmique virevoltante, "Tangerine", un mid-tempo à la fois cru et atmosphérique que ne renierait pas The Cult et qui se signale par un final tranchant, accéléré, agressif, avant de s'achever par une outro acoustique, voire "Private revolution", un mid-tempo heavy-rock à la fois furibard, catchy et entêtant.

Et si vous recherchez une ballade sur cet album, vous pouvez tout de suite abandonner vos recherches car il n'y en a pas une seule.

Bien que peu original, cet album est assez inspiré et s'avère une bonne surprise, d'autant que le quartette américain combine bien ses diverses influences. Dans l'ensemble, les compos de "Super duper" sont très accrocheuses et ne lorgnent pas vers des considerations commerciales. Outre cet album, Valentine Saloon avait également sorti la même année un EP intitulé "Under my skin" et, par la suite, avait totalement disparu de la circulation. Valentine Saloon fait donc partie de ces groupes au potentiel prometteur, intéressant qui sont injustement restés sur le carreau.