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DOOM METAL  |  COMPILATION

Lexique doom metal
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MOURNFUL CONGREGATION - The Dawning Of Mournful Hymns (2002)
Par MOX le 4 Avril 2007          Consultée 5239 fois

Quelque part, en Australie, résonne encore l’écho des premiers cris de souffrance déclamés sous une nuit hivernale au nord du Cercle Polaire Arctique. L’acoustique étant si délectable en ce pays, elle avait déjà su capter les violents manifestes des plus infâmes brutes européennes, et accoucher de plus terrifiantes progénitures encore. On compte ces formations parmi les plus extrêmes aujourd’hui, gavées de bouillie sonore au point d’en vomir une mouvance « war » sans concessions. Un peu plus tôt encore, diSEMBOWELMENT naissait et périssait, un essai entre brutal death et doom sous le bras. Certains morceaux m’échappent encore…Après la pierre angulaire déposée par les Finlandais THERGOTHON en 1994, une seconde vague, glacée et douloureuse, parvient encore à cette terre de prisonniers. En naquit Mournful Congregation, dont le succès (essentiellement d’estime) ne faiblit toujours pas, reporter sur un sol aride de laquelle ils évitent, systématiquement, l’éloge de sa chaleur…

Le son permet de ne pas se sentir totalement trompé sur la marchandise. La compilation présentée ici est un recueil des premières demos du trio enregistrées en 1995 et 1999, dont le rendu ne pâlit toujours pas onze ans plus tard et qui, d’ailleurs, auraient bien quelques leçons à donner. Mais il est évidemment perfectible, et outre les rares défauts d’enregistrements, la chose à noter est la rudesse de la production responsable de cette écrasante batterie, cette puante voix grognée et ce qualificatif « metal » qu’on peut sans remords attribuer au groupe tant les guitares occupent toute la scène, et ce rarement sous forme d’harmoniques. La style ? Si j’y appose celui de funeral doom, me fera-t-on le plaisir de ne pas immédiatement penser à SHAPE OF DESPAIR ? Mais plutôt à THERGOTHON ? Car c’est bien lui qu’il faut remercier, lui et son doom fataliste, agonisant et constamment lent. C’est ce cri d’appel en particulier qui a atterri sur les oreilles de Mournful Congregation, c’est ce même cri qui en est la réponse.

Bloqué sur un rythme défiant tout CATHEDRAL sans aucun problème, « The Dawning of Mourful Hymns » prend soin d’éviter les écueils. Pas de rythmiques vides, répétées ad nauseam pour que deux pauvres riffs soient enfin reliés, pas de clavier mielleux, pas de « personnification » de la misère décrite ici. Inutile de penser aux formations qui font de leur mal de vivre un fond de commerce, Mournful Congregation a adopté un point de vue un peu plus irréel, un peu plus abstrait ou un peu plus global reliant la douleur et la mélancolie. Les deux impressions transparaissent sans cesse des mélodies, la jonction a l’air parfaite et complète un pont entre deux extrémités dont la construction avait déjà été entamée par les mêmes THERGOTHON (décidément…).
Sans arrêt des mélodies pétries de glace se relaient, marquant l’aridité d’un propos et la souffrance pitoyable qu’il cache, s’engouffrant dans les morceaux jusqu’à plus soif : au sein du doom, on a la variété. On a des preuves du volubilisme musical même dans les courants où il est formellement interdit de surenchérie en jouant « technique ». Place est faite à l’émotion et à l’explosion de celle-ci à chaque coup de caisse claire réquisitionné, à chaque montée en puissance des guitares qui ne relâchent jamais l’attention.

« The Dawning of Mournful Hymns » est d’une richesse rare, celle qui nécessite plusieurs écoutes pour en assimiler l’intégralité (s’enfiler les deux heures qui dure l’objet n’est pas une sinécure). Il appelle à plusieurs niveaux de compréhension : la mélancolie sur certains passage, le malaise quand la guitare est épaulée par une percussion, ou bien l’imaginaire. La mélodie, subtile et finement synthétisée, sait autant crever le cœur que pousser à rêver. C’est, à ce propos, ce qui étonne une fois les écoutes accumulées : Mournful Congregation maîtrise plusieurs registres à la fois et se permet des interludes utiles, entièrement acoustiques, à la tristesse palpable et à l’atmosphère hors de toute campagne givrée. Ceux-ci sont nimbés de folklorique, un folklore plutôt roots et presque…américain.
Mieux encore, il arrive de singer la batterie, jamais démonstrative (funeral doom tout de même) mais entraînante par occasions.

Je n’arrive à conclure qu’il n’y a que de très rares défauts au regard de l’ensemble d’une qualité plus que surprenante pour un si jeune groupe. Ils savent tout faire : envolées lyriques, breaks, acoustiques, progressions sans jamais perdre leur objectif de vue. Rien à leur apprendre. Tant de trouvailles, telle quantité de mélodies ingénieuses déballées à la centaine sur deux heures de musique a aussi un risque : que faire ensuite ? Mournful Congregation se serait-il, ainsi, brûlé les ailes. ? Pour le moment il copie Icare, oui ; et vole haut, très haut.

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- Damon Good (guitare, basse, chant)
- Adrian Bickle (batterie)


1. Fading Light Of A Dying Sun
2. Astralic Dreams
3. Weeping
4. Suffer The Storms
5. Heads Bowed
6. Miriam
7. An Epic Dream Of Desire

1. Skyward Gaze, Earthward Touch
2. Rememberance Of The Transcending Moon
3. Empirical Choirs
4. Tears From A Grieving Heart
5. Opal Of The Stream Beneath The Hills
6. Elemental
7. The Epitome Of Men And Gods Alike



             



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