Si on demande à des connaisseurs quel est le groupe de hard rock irlandais le plus marquant, il y a de fortes chances pour qu'ils répondent en majorité Thin Lizzy. Il se peut aussi que certains répondent Mama's Boys. En effet, ce trio a connu son heure de gloire dans les 80's. En effet, après avoir sorti 3 albums studio sur un label indépendant entre 1980 et 1983, Mama's Boys a signé sur la major Arista et a sorti en 1984 un album éponyme qui reprenait des titres des précédents opus remaniés, plus quelques inédits, et qui avait attiré l'attention sur eux, y compris aux USA (grâce à la cover de Slade "Mama we're all crazee now").

En 1985, le trio irlandais a à coeur d'enfoncer le clou et revient à la charge avec "Power and passion". Avec cet album, Mama's Boys espère transformer l'essai et rejoindre le cercle fermé des groupes majeurs de l'époque.

L'album commence sur d'excellentes bases avec "Hard n' loud", un hymne hard rock groovy très accrocheur, bien mis en lumière par un refrain fédérateur. On remarquera au passage que les riffs sont parfois assez proches de "Last child", d'Aerosmith. Le titre suivant, "Straight forward, no looking back", est très "american dream" dans l'esprit, très "larger than life". Punchy, joyeux (le refrain est ultra-tapageur), entrainant, c'est du hard rock comme on l'aime et le batteur Tommy McManus se lâche dans le final. Le mid-tempo "Lettin' go" est bien ancré dans son époque, mais quelques sonorités typiquement irlandaises (ah, ce son de violon !) et une batterie façon marche militaire pour faire décoller le morceau apportent un plus à celui-ci, contribuent à lui donner une véritable âme, une identité. "Needle in the groove", tiré de l'album "Plug it in"(sorti en 1982), rappelle Thin Lizzy à ses débuts et les influences irlandaises présentes conférent à ce titre une atmosphère spéciale. C'est aussi l'un des titres majeurs de l'album. "Run" lorgne, lui, beaucoup plus vers le Hard US avec son refrain joyeux, insouciant qui louche vers le glam et c'est précisément le genre de titre qu'auraient pu pondre Poison et Warrant s'ils étaient originaires d'Europe. L'accrocheur et catchy "Power and passion", lui aussi insouciant dans l'esprit, est un hymne en puissance qu'on pourrait rapprocher de ce que fait Kiss au summum de son inspiration. "Don't tell mama" est une compo commerciale (de par le refrain, surtout) orientée hard rock 70's, mais néanmoins rythmée, respectable. L'instrumental "The professor II", qui est la suite de "The professor I" (sur le précédent opus "Mama's Boys"), est un instrumental rapide, rythmé et original qui mélange hard rock et influences jazzy (très présentes, ici). Voilà un instrumental intéréssant car travaillé, bien arrangé (il dure 3'35 et ne lasse pas). Enfin, le mid-tempo "Let's get high", groovy à souhait, vient conclure cet album brillant, fait avec classe et maestria.

Sur l'album "Power and passion", Mama's Boys a réalisé un quasi-sans faute. Pour beaucoup de personnes, c'est même l'album majeur du trio irlandais. Il est vrai que cet album est excellent, passionnant et les compos, qui font mouche, mettent vraiment de bonne humeur. Le groupe sait transmettre son enthousiasme tout au long de l'album. Après la sortie de cet album, il aura même le privilège de faire la première partie de Bon Jovi, Foreigner et Iron Maiden (pas mal, n'est-ce pas ?). Pour ceux qui ne connaitraient pas cet album et qui seraient intéressés, sachez que "Power and passion" a été réédité chez Gottdiscs récemment...

Note: 4,5/5