A y regarder de plus près, la création d'un "Supergroupe" reste une opération plutôt casse-gueule.
D'un coté vous avez l'assurance de vendre un maximum de disque de part l'accumulation de talents des membres du groupe. Mais en contre partie, la qualité de l'album se doit d'être supérieure à la moyenne, sous peine de décevoir de nombreux fans éternellement insatisfaits (qui de toutes façons gueulent toujours comme leur nom l'indique…)

Je vous demande donc d'accueillir nos deux téméraires du jour qui se nomment Björn "Speed" Strid du groupe SOILWORK et Thomen Stauch un ex. BLIND GUARDIAN et actuellement dans SAVAGE CIRCUS un groupe de reprise de son ancienne formation (enfin c'est tout comme hein).
Mais pour cette mission périlleuse, ils seront épaulés par Gonzalo Alfageme Lopez et Thorsten Praest ainsi que de deux membres obscurs du Gardien Aveugle : Oliver Holzwarth et Michael Schüren (Que l'on appelle aussi pendant les concerts de BLIND GUARDIAN : les deux mecs qui jouent là-bas au fond).

Maintenant que les présentations sont faites, attardons-nous à présent au(x) style(s) COLDSEED car c'est ici que réside l'originalité et l'intérêt du groupe.
Loin d'avoir un simple mix BG-SOILWORK, COLDSEED ne se donne pas de limite, allant d'un Heavy old School à de l'indus proche de RAMMSTEIN (l'excellente "Vulture Of The Throne") tout en passant du Thrash made in SLAYER (Five More To Fix ) à la ballade Hard FM (Reflection)

Le premier titre est d'ailleurs une réussite avec son riff Heavy et ses sonorités électroniques en arrière plan.
Le chant y est en majorité clair malgré quelques couplets plus Thrash et c'est au final un titre plutôt lent qui nous est proposé ici. On enchaîne sur un "Democracy Lesson" plus moderne de part des samples bien incorporés, quelques notes de piano pour la douceur, des couplets pleins de hargnes et surtout un refrain imparable interprété magistralement par un Björn Strid qui progresse d'année en année et module sa voix à la perfection.
La suite de l'album sera également riche en réussite avec "Nothing But A Loser" et "Five More To Fix" comportant d'excellents solos de six cordes. Tout comme la chanson titre "Completion Makes The Tragedy" qui possède encore une fois des couplets Thrash, un excellent refrain au chant clair ainsi qu'un brillant solo de guitare et le tout agrémenté de sons électroniques…

… Mais tout cela m'amène d'ailleurs à la réflexion suivante : Malgré les différents univers musicaux traversés par COLDSEED, le groupe emploie souvent la même recette sur de nombreux titres et là où le groupe aurait du perdre en cohérence et homogénéité, c'est au contraire la sensation d'écouter un peu la même chose que l'on retient au final... Mais après tout, si les titres sont bons, on s'en fout un peu non ?
Oui mais voilà, certains titres sont plus anecdotiques que d'autres voir franchement pas terribles :
Le très oppressant "Burning With A Shade" par exemple aurait pu nous amener sur un titre sombre et dérangeant mais il ne décolle jamais et son refrain n'est pas très approprié au reste de la composition.
Et tandis que "Low" et "Hatchet" ne passionnent pas les foules, "On My Way" malgré son tempo soutenu s'avère assez plat et ennuyant.

Alors au final, Completion Makes The Tragedy est un album comportant une très bonne production, avec des musiciens de talent et un chanteur brillant. Ses nombreux titres de qualité cacheront suffisamment les compositions plus décevantes pour accorder à son auditeur quelques aller-retours agréables sur la platine mais tout cela risque fort de lasser à la longue…
En bref COLDSEED fait partie de la grande majorité des Supergroupes qui auront sorti un bon disque, mais rien de plus.

Quand je vous disais que c'était casse-gueule...