Akin est un groupe Français (cocorico) et, encore mieux, lyonnais (COCORICOOO!!!) officiant dans un metal atmosphérique avec chanteuse avec pour influence principale les ténors du genre: The Gathering.
Akin ne fait toutefois pas partie ces groupes "suiveurs" qui ne font que surfer sur la vague créée par les références (je ne citerai pas de noms). La bande de rhodaniens a réussi à se trouver une identité propre, un style reconnaissable entre mille.

Musicalement parlant, si l'ambiance aérienne et atmosphérique de nos hollandais préférés est bien présente, de nouveaux éléments viennent s'ajouter pour faire de Verse un album original et de qualité.

La musique d'Akin se veut plus accrocheuse, plus rythmée , voire plus heavy (le guitariste nous gratifie de quelques solos très bien fichus). Verse est également très riche du point de vue des sonorités et des instruments, mais ne tombe pas dans le piège de l'excès et du "pompeux". La flûte adoucit l'ensemble sans non plus lui faire perdre son rythme, la guitare acoustique fait de nombreuses apparitions et donne une petite ambiance world music.

Sur fond de textes d'Edgar Allan Poe, Akin nous fait voyager dans un univers musical très varié: on commence par "Dreamland" avec son riff haché un peu électro, ses couplets mélodiques et sa progression jouissive aboutissant à un refrain hurlé d'une voix death efficace.
« To one in Paradise » est, dans la lignée du premier morceau, également très efficace.
Viennent ensuite le plutôt rapide "Lenore", la mini ballade "Stanza" reposante.

"A dream within a dream" est une chanson surprenante: une intro qui laisse augurer un morceau type Anathema période "Pentecost" ou "The Silent Enigma": guitare lente, accordée très grave, hurlement caverneux et tout le tintoin habituel. Finalement, nous avons droit à une jolie ballade parfois entrecoupée de quelques riffs un peu plus agressifs. Original.

« Annabel lee » commence par une riff très heavy, débouche sur un couplet plus calme (basse, percussions et claviers accompagnent la voix tranquillisante d’Adeline), nous amenant droit vers un superbe refrain, mélodique au possible.
« Verse » est un nouveau petit interlude reposant sonnant comme de l’électro teintée de musique latine. Il constitue une introduction au morceau le plus épique et le plus progressif de l’album, « The valley of the unrest ». Il s’agit d’un morceau très bien construit avec une montée en puissance digne d’un Placebo (je pense surtout au final de 20 years) ou d’Anathema (la progression des guitares dans Violence m’a un peu rappelé les derniers riffs de cette chanson).

Akin plaira aux fans de The Gathering, car les lyonnais s’aventurent sur un terrain connu sans le plagier. La richesse musicale, la diversité des influences, la subtilité des arrangements, le juste choix des instruments, la qualité des compositions… tout ceci démontre qu’ils n’ont rien d’un groupe « débutant » et qu’ils n’ont pas à craindre l’ombre des grands noms de ce style.
Certes je m’emballe peut-être un peu, mais c’est l’impression que l’on retire de l’écoute de Verse. On ne croirait pas entendre un groupe dont c’est le premier album.
C'est un fait: ce sont des musiciens aguerris et cette formation a un grand avenir devant elle (je ne dis pas ça parce qu'ils viennent de Lyon... Bon... c'est sûr ils partaient avec un sacré avantage...).