Les pays de l’est, que ce soit en matière de heavy metal mais surtout de metal extrême, recèlent quelques petites perles, trop souvent difficiles à dénicher.
CONQUEST vient d’Ukraine et démontre qu’au sein de l’ex-URSS, le metal tient une place importante. Comment expliquer autrement, en effet, la production impressionnante dont bénéficie CONQUEST, à rendre jalouses nombre de formations transalpines ou ibériques, alors que la distribution de « Frozen Sky », comme celle de son prédécesseur, « Endless Power » (2002), s’avère inexistante à l’ouest de l’Europe ?

Toutefois, CONQUEST aurait pu venir de Suède que les amateurs de speed mélodique n’en auraient aucunement été choqués tant la provenance géographique du groupe n’a aucune résonance sur sa musique. Au contraire de CATHARSIS, l’un des plus talentueux groupes russes, CONQUEST ne se distingue pas, en effet, de ce que l’amateur a l’habitude d’entendre de la part des formations scandinaves ou allemandes.
Dommage, car il est à ce point difficile de dénicher « Frozen Sky » que l’on aurait aimé une musique plus originale, plus marquée, plutôt qu’un album, aussi bon soit-il, qui n’est au final rien d’autre qu’un vibrant hommage au heavy metal européen.

Qu’à cela ne tienne, CONQUEST se montre fort adroit. La superbe pochette met immédiatement dans l’ambiance de cet album où la fantasy tient le premier rôle. On a droit à un heavy épique plutôt speed, duquel quelques hymnes se distinguent aussi bien que des titres plus intimistes, le fil rouge de cet album étant constitué à part égale par la guitare lead, qui porte la plupart des thèmes récurrents, et par le clavier, dont l’apport sur les atmosphères soutenues est primordial.

Les ambiances sont riches, rappelant notamment le NOCTURNAL RITES des débuts. « The Ways Of Vice » et son atmosphère profonde, le speed « My Aim » et son superbe refrain, le lourd « The Temple Of Fear », la belle ballade « Don’t Tell Me Farewell » ou encore le fédérateur « Frozen Sky » font partie des titres les plus marquants et démontrent que CONQUEST n’a rien à envier aux formations européennes.
Le chant est de qualité, l’accent anglais s’avérant même assez juste. Le groupe fait montre d’un savoir-faire digne de musiciens aguerris. « Frozen Sky » n’est pas ultra-technique, certes, mais le jeu de ces derniers est carré, bien en place et devrait contenter les amateurs exigeants.

Un bon petit album, finement ciselé, et qui devrait trouver nombre d’amateurs. Se procurer cet album relève toutefois de la gageure. Dommage que les distributeurs de l’ouest ne parviennent que trop peu à trouver le bon accord avec les labels de l’est.
Heureusement, « Frozen Sky » est disponible sous forme de téléchargement d’évaluation sur le site http://www.free-albums.net. C’est à partir de ces MP3 que cette chronique a été effectuée. Ca ne fait pas partie de mes habitudes, mais je n’ai pas réussi à me procurer autrement cet album. Dès qu’un site autre qu’Ukrainien ou Russe propose cet opus, j’en fais part aux niveaux des commentaires.