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UNHOLY - From The Shadows (1993)
Par MOX le 27 Avril 2006          Consultée 4014 fois

Punaise, voilà un album taré. Pas tout jeune qui plus est, et premier long témoignage d’un groupe classique du doom finlandais, Unholy, connu auparavant sous le nom de Holy Hell à sa naissance en 1988 (le changement de patronyme n’aura pas été trop abrupt…). Même si celui-ci a influencé d’une manière ou d’une autre le mouvement funeral doom (entre autres), Unholy ne sort pas de l’inconnu. Pour être plus précis, si leur musique, et particulièrement sur ce « From the Shadows », balance plans et breaks hallucinés, quelques petites touches me rappellent CELTIC FROST et certains groupes de black-metal, notamment en raison du son des guitares, aiguisées et saturées, très saturées même si bien que la note s’en extrait difficilement. Et CELTIC FROST pour les quelques riffs pesants et malsains dont Unholy est déjà très friand.

De mon point de vue tout du moins, « From the Shadows » est l’effort le plus bizarre de la formation finlandaise. Mais pourtant, la moins réussie. « The Second Ring of Power » prend moins de risques (qu’on ne se méprenne pas, ça reste très très spécial) mais ne lasse jamais tandis qu’ici, oui. Ce n’est d’ailleurs pas illogique : en quoi serait-il forcé de jouer bien en rassemblant les fantastiques éléments qui ont créés Unholy ? En d’autres termes, il y a en vrac : un jeu de batterie simple mais hypnotique, une guitare soliste encore plus aiguë et plus allumée que la rythmique, un clavier menaçant loin d’apporter une touche apaisante et un chant…bon sang, quel chant ! Vomi à la manière d’un John Tardy, les éructations de Pasi Aijö ne se contentent pas d’être gutturales, le type hurle à la mort à la fin de certains mots, crie, chuchote, et surtout, bouffe la plupart des syllabes histoire de le déshumaniser. Seul le chant féminin, imposant mais juste (je me remémore ces vieux passages féminins dans SEPTIC FLESH), n’est pas à la hauteur de la traînée qui fait de son mieux sur « The Second Ring of Power ».

Là où le groupe fait de son mieux, c’est en synthétisant une ambiance malsaine intitulée « avantgarde black-doom metal » à l’époque. C’est surtout très tordu. Tous les instruments sont douloureux (en particulier la saturation des guitares et la caisse claire), toute leur musique est souffrante et en proie à de violents retournements de situation, effrayants. Une rythmique lente et peinée se casse brusquement en moment folk acoustique, puis plus tard laissera place à un duo basse/batterie avant de reprendre les choses en main. Voilà la raison d’être de cet album, ne jamais proposer quoi que ce soit de tranquille. Malmener en détruisant les propres édifices musicaux qu’ils bâtissaient. L’idée est gigantesque sur trois morceaux - « Alone », « Gray Blow » et « Colossal Visions »- et presque caduque le reste du temps. Et ce pour une simple raison : Unholy finit par en oublier la mélodie, le riff, se concentrant sur le tempo larvaire, sur le son dégueulasse et les breaks incohérents. Et ainsi, le groupe en est devenu minimaliste, ce qui sied bien mal à sa musique, constituée de couches d’instruments (y compris la voix) fous. Il m’est à ce propos bien difficile de discuter des autres morceaux en les différenciant tant le système d’instabilité est plus ou moins reporté d’un titre à l’autre. La plus grosse part étant réservée aux rythmiques de plomb cloisonnant la plupart du temps la note bien derrière cette saturation tortueuse. On finit donc par relâcher sa garde sans que les musiciens n’y voient d’inconvénients.

Unholy ne s’est jamais écarté de la sphère « doom-metal », les accélérations y sont fugaces et les passages folkloriques succincts. Mais en soi, Unholy est extrême. Il serait assez difficile de le ranger dans une catégorie précise de « doom », les riffs semblent provenir d’univers plus véloces -ralentis pour l’occasion-, l’ensemble est trop nerveux et versatile pour tenter de répondre à cette question de classification. Lent et malsain suffiront.

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   MOX

 
   PERE FRANSOUA

 
   (2 chroniques)



- Pasi Aijo (chant, basse)
- Jarkko Toivonen (guitare)
- Ismo Toivonen (guitare)
- Jan Kuhanen (batterie)
- Tanja Wehsely (chant féminin)


1. Alone
2. Gray Blow
3. Creative Lunacy
4. Autumn
5. Stench Of Ishtar
6. Colossal Vision
7. Time Has Gone
8. The Trip Was Infra Green
9. Passe Tiermes



             



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