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DOOM PSYCHéDéLIQUE  |  STUDIO

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- Membre : The Mist And The Morning Dew

UNHOLY - The Second Ring Of Power (1994)
Par MOX le 28 Janvier 2006          Consultée 5042 fois

Je me demande bien ce qui a pu motiver Unholy, à l’époque (1994), à enregistrer un tel disque. Parce que « From the Shadows », leur premier essai, avait beau donner l’impression que le groupe balbutiait, là, on tient en main un autre gibier. On en appréciera pleinement le goût puisque Unholy a pu enregistrer l’album dans un studio convenable, ce qui manquait diablement au premier épisode, reconnaissons-le encore une fois. L’occasion est justement toute trouvée pour se rendre compte que la viande a été farcie de manière peu orthodoxe, et pour parler plus franchement, à l’instar des gâteaux saupoudrés des feuilles que tout le monde connaît, « The Second Ring of Power » est space…

Alors, très honnêtement, je ne sais quel a été leur but en proposant une telle musique, mais aujourd’hui, c’est bien cette impression de divagation instantanée qui s’empare de moi, dessein que j’ai beaucoup de mal à leur attribuer. En d’autres termes, quand on commence à connaître légèrement les mélodies, on se plonge davantage dans le jeu, et il transparaît alors un ensemble étrangement aérien et caverneux…Malheureusement pour moi, c’est tellement dichotomique que ça ne veut rien dire. Alors quoi ? J’élide temporairement la question et je tente de décrire l’objet.

Voyez, si je persiflais sans arrêt, je pourrai très bien le comparer à toutes les musiques gorgées de claviers, légèrement lentes, douces et lisses, accompagnées de guitares pour faire « metal ». Oui, d’un certain point de vue c’est ainsi. D’un autre (vous ne m’en voudrez pas si je trouve cet autre plus vrai, hein), ça n’a aucun rapport. Il y a bien un clavier omniprésent, dont l’effet est quasiment positif, celui de donner une dimension très aérienne à l’ensemble. Seulement, autour de cet instrument s’ajoutent des guitares au goût saturé certain, un chant masculin aussi profond qu’hurlé (et parfois même littéralement possédé, le pauvre type), une basse très audible et une batterie qui appuie ses coups comme si sa vie en dépendait. Pourtant, « The Second Ring of Power » n’est pas puissant. Plutôt...halluciné. Tout est enrobé sous une large couche de résonance qui finit par rendre la musique lointaine…puis impersonnelle.

Voilà donc la sensation d’écouter une musique qui émane d’un trou au fond d’une grotte. Pour symboliser l’aspect aérien, je vous demande d’applaudir la chanteuse, certes différente de l’album précédent, mais qui officie dans un registre similaire. Il est donc clair qu’elle ne cherche PAS à chanter juste. C’est en réalité horriblement faux, mais vomi d’une camée qui use ses dernières forces pour quémander sa dose de crack. La pauvre femme est complètement jetée et shootée à l’éther. Ah, l’éther !! C’est ça ! C’est ce côté volatil qui apparaît, appuyé par LA guitare à l’origine de mon amour pour le groupe. Une guitare plus aiguë, plus tranchante, qui couine comme un chien dont la queue est coincée dans la gaufreuse. Ces riffs-là, ces notes lisses, parfois débarrassées de saturation, sont gigantesques, c’est tout.

Ce duo guitare/clavier achève de bâtir une musique irréelle et très variée (les morceaux sont d’une longueur tout à fait correcte, en plus) qui, à vrai dire, n’emprunte pas tout au doom. Bien que « Neverending Day » et son rythme processionnaire rappelle le funeral doom, d’autres rythmes plus mid-tempo sont employés, certains même très engagés. Mais globalement, ces instruments aux notes éparses et aux coups appuyés se rangent dans un fourre-tout dont l’appellation « doom » n’est pas volée. Et on n’en a pas fini ! Les écoutes se précisant, on distingue des sonorités orientales qui apparaissent très souvent, en général relayées par les fameuses guitares cisaillées (qu’est-ce qu’elles font là ces sonorités, je n’en sais foutre rien, tout ce que je rapporte, c’est le petit délire inhérent à ce genre de découverte). Enfin, pour sublimer quarante-cinq minutes psychédéliques et pour ainsi dire droguées, un dernier morceau mi-bruit mi-oriental achève l’œuvre dans un fracas de sons glauques (la balançoire grinçante pour ne citer qu’elle).

« The Second Ring of Power » n’a rien d’un bloc musical pour malades mentaux à la recherche de musiques incompréhensibles. L’album est, au contraire, facile d’accès, mais gardé sous atmosphère délétère, dans laquelle un possédé et une junkie discutent en gratouillant l’un une guitare malade et l’autre un clavier faussement léger. Faussement tranquille. Pour l’occasion, les malades mentaux, ce sont eux.

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- Pasi Aïjo (chant, basse)
- Jarkko Toivonen (guitare)
- Ismo Toivonen (claviers, violon, guitare acoustique)
- Jan Kuhanen (batterie)
- Merja Salmela (chant féminin)


1. The Second Ring Of Power
2. Languish For Bliss
3. Lady Babylon
4. Neverending Day
5. Dreamside
6. Procession Of Black Doom
7. Covetous Glance
8. Air
9. Serious Personnality Disturbance And Deep Anxiety



             



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