Un an après avoir sorti l'excellent "Tainted angel", Southgang revient aux affaires avec "Group therapy", son second album de rang. Par rapport au disque précédent, on ne note pas de changement notable: le line-up reste le même et c'est toujours Howard Benson qui est aux manettes pour la production, avec l'appui de Keith Olsen ce coup-ci. On remarque tout de même que, cette fois, Desmond Child n'est plus du tout impliqué dans le travail de composition, lee tandem Jesse Harte/Butch Walker ayant tout (bien) fait.

Musicalement, "Group therapy" reste dans les sphères du Hard US axé sur la mélodie, mais par rapport à "Tainted angel", le son de guitare est un poil plus rude, plus épais, et les textes plus matures, plus recherchés. Toutefois, rassurez-vous, le discours n'a rien de moralisateur, négatif ou déprimant.

Le mid-tempo punchy et entraînant "White trash with cash" place idéalement sur orbite l'album et voit Southgang offrir du Hard US de très haut niveau. Cette impression positive se confirme avec le big-rock "Water under the bridge" plein d'enthousiasme et d'intensité, l'hymne en puissance "Tug of war" qui n'a rien à envier aux plus grands classiques du Hard US, se distingue par un final de folie(le rythme s'accélère furieusement) et voit Jesse Harte impérial sur le plan vocal. Le bluesy "Fire in your body", avec ses lignes de basses bondissantes et ses guitares chaleureuses, apporte une touche joyeuse fort appréciable. Le quartette américain poursuit avec quelques titres de haute volée tels que l'épique "Legend of C.C. road" qui, après une longue mise en route, gratifie l'auditeur de passages tantôt heavy, tantôt plus aériens, d'un solo à la talk-box, d'une rythmique groovy(rien que ça !), le catchy et accrocheur "Culture clash city", et surtout l'enchaînement magistral "The call"/"Misery"(ces 2 titres font bien la paire): "The call" est une chanson bluesy lente, empreinte de mélancolie et progressant crescendo en intensité, tandis que "Misery" durcit sensiblement le ton par l'intermédiaire de guitares plus crunchys, plus véloces et s'achève de la même manière que "The call" commence. Il s'agit certainement du moment fort de l'album.

Dans le regitre des ballades, "Final resting place", gorgé de guitares acoustiques, est une splendide trouvaille alors que "My best friend's girl", plus puissant, alterne couplets calmes et refrain qui bastonne et s'avère être de qualité. Enfin, l'instrumental "The blue bird has landed", à cheval entre big-rock déjanté et country, est un peu à part sur l'album et sonne la dispersion des troupes.

Avec "Group therapy", Southgang a confirmé tout le bien qu'on pensait de lui dès son premier album. Le quartette US s'est fendu d'un album de Hard US plein de classe et de maturité, même si on ne retrouve pas un titre aussi monstrueux que "Boys nite out". Avec des compos inspirées, bien travaillées, de superbes textures de guitares(signées Butch Walker), un bon travail vocal de Jesse Harte et une production remarquable qui a bien supporté le poids des ans, ce disque a des arguments de poids pour prétendre faire partie des meilleures productions Hard US des 90's. Southgang a réalisé avec "Group therapy" son dernier album et fait partie de ces groupes injustement sous-estimés qui gagneraient à être redécouverts.