Jesse's Powertrip est le projet monté par Jesse Bradman à la fin des années 90. Certaines personnes doivent se demander qui est cet individu... Jesse Bradman est un claviériste qui a roulé sa bosse à droite et à gauche. Il a, par exemple, joué sur les albums de Night Ranger, Saints and Sinners, U.F.O (sur l'album "Covenant" en 2000) et accompagné certains groupes en tournée, notamment Poison en 1993. Ceux qui possèdent la vidéo "Seven days live" de Poison ont vu son visage : celui qui arbore les cheveux longs et un bandana (au point que sa silhouette, de loin, fait penser à Bret Michaels !) et qui était préposé aux claviers, c'était lui.

Maintenant qu'on connaît un peu mieux le bonhomme, parlons à présent de cet album "Not so innocent". Entouré de musiciens maîtrisant bien leur affaire (hormis le batteur, ils ont tous épaulé Jesse Bradman sur l'album éponyme de Innocent en 1997), Jesse Bradman a également bénéficié de l'appui de quelques invités guitaristes prestigieux : Ritchie Kotzen (ex-Poison, ex-Mr. Big), Frank Hannon(Tesla), Mike Varney (découvreur de guitaristes talentueux, notamment).

La pochette de l'album, c'est un avis personnel, est plutôt de mauvais goût et ne laisse pas forcement une première impression positive. Quand au contenu, il n'y a pas d'erreur sur la marchandise : on a bel et bien affaire à du Hard Rock américain. L'album tend parfois vers le hard mélodique, parfois vers le hard bluesy. S'il y a du beau monde sur "Not so innocent", celui-ci est plutôt inconstant et alterne le bon et le moins bon. On a droit à quelques bons, voire très bons moments de Hard US et quelques titres se détachent nettement du lot : "Let it roll" qui ouvre l'album de façon magistrale avec ses guitares bluesy imparables et son refrain énorme, le groovy "Heart to heart" qui voit la participation" de Ritchie Kotzen et sur lequel on reconnaît sa patte, et "Hotwired", un up-tempo qui dépote méchamment et donne une furieuse envie de headbanguer, tout en tapant du pied (le solo de guitare est assuré par Mr. Frank Hannon himself).

Comme autres bons titres, on pourra à la limite citer "Powertrippin' ", efficace juste comme il faut; "Come to me", terriblement swinguant sur les couplets, ou encore "Wanna be loved" et ses mélodies plutôt aériennes, voire planantes. Si ces titres sont forts agréables à écouter, ils restent toutefois un cran en dessous des 3 autres morceaux cités un peu plus haut.

Le reste de l'album n'est pas mauvais, hormis la ballade "Sister mercy" affreusement sirupeuse; mais manque tout de même de folie et d'inspiration. Certains de ces titres sont on ne peut plus communs, ont des airs de déjà entendu.

En fin de compte, cet album de Jesse's Powertrip est sympathique à écouter à l'occasion, mais laisse un goût d'inachevé. Jesse Bradman a un joli grain de voix et les musiciens présents sur le disque jouent fort bien. Cependant, on aurait pu s'attendre à mieux. Le hic, justement, c'est qu'on a la sensation que le groupe ne donne pas toujours le meilleur de lui-même et ça se sent sur certains titres qui auraient sûrement gagné à être retravaillés. "Not so innocent" s'adresse surtout à ceux qui collectionnent tout, ou presque, sur le Hard US/Glam/FM.

Véritable note: 2,5/5