Voilà bien 20 ans que les Américains de JAG PANZER font parler la poudre, sans vraiment trouver d'écho à la mesure de leur talent. Du moins, je présumais depuis peu qu'ils avaient du talent, vu le nombre de fois où l'on m'a martelé :
- Quoi, tu ne connais pas JAG PANZER ?
- Toi qui est un fan absolu d'ICED EARTH tu devrais aimer ...
ou encore
- Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Vous, Nightfall In Metal Earth qui êtes quasi incontournables en matière de heavy metal vous ne connaissez pas JAG PANZER ?

La sortie du tout nouvel album Casting The Stones nous permet donc de rectifier cette erreur. Ben quoi, il n'est jamais trop tard pour bien faire ! Et pourquoi pas (et là je m'adresse à mes chers confrères) inaugurer ensuite la voie de l'archivage des anciens albums ?

Oui, JAG PANZER est un groupe que l'on peut qualifier de vétéran. Le premier album éponyme date de 1983, et il y en a un paquet qui se suivent jusqu'à Mechanized Warfare (2001). Après un bilan de toutes leurs péripéties l'an dernier (la compilation de pépites Decade Of A Nail-Spiked Bat), c'est un nouveau chapitre qui commence ici et peut-être le début d'une reconnaissance. Alors que les derniers opus se paraient de quelques arrangements qui avaient inquiétés les puristes, le groupe met ici les point sur les "i".

Les points forts du disque ? Exit les artifices, place au metal : les guitares sont plus que jamais en avant, et le travail de soliste de Chris Broderick est époustouflant de finesse et de fluidité. De bons hymnes heavy à la croisée d'ICED EARTH (pour les rythmiques) et d'HAMMERFALL pour le côté mélodique. On notera des morceaux plus sombres, lorgnant vers NEVERMORE, comme "Feast Or Famine" qui inaugure le disque, ou "Cold". Quant au chanteur Harry Conklin, doté d'un organe oscillant entre la puissance d'un Tim Owens et des poussées lyriques d'un R.J.Dio dans les moments de vibrato intense, elle est absolument remarquable : admirez le travail par exemple sur le superbe "Achilles". Les rythmiques sont variées et se succèdent de façon subtiles : thrash ("Battered And Bruised"), speed ("Tempest"), charges de cavaleries à la MAIDEN (le conquérant "The Mission") jusqu'au mid-tempo ("Vigilant"), on ressent un gros travail à ce niveau, y a pas de doute. Une approche ma foi très moderne pour un groupe qui existe depuis plus d'une vingtaine d'années, chapeau.

Les points faibles ? Je n'en n'ai pas détecté énormément je dois dire. Un petit essoufflement sur la fin, notamment avec un "Starlight's Fury" un peu lassant et en dessous de la moyenne, un "The Heakening" trop conventionnel, mais on leur pardonnera car JAG PANZER se reprend avec le mystérieux "Precipice" qui termine le disque de manière éclatante.

Vous l'aurez compris. Ce disque m'a fait une excellente impression, et aurait tendance à me pousser à mieux connaître ce groupe. Ah oui, la superbe pochette est une création de Mattias Norén, responsable des artworks d'EVERGREY. Fan de power metal puissant lyrique et bien produit (ça, c'est l'effet Morrisound), sachez désormais qu'il n'y a pas qu'ICED EARTH et NEVERMORE dans la vie :)