Une bonne chronique dans un magazine de Rock généraliste, une pochette tribale sympathique ainsi qu’une écoute chez mon dealer de skeud favori, voilà quelle fut mon premier contact avec The Quill. La musique du combo suédois peut se définir comme un melting-pot rassemblant dans une même marmite BLACK SABBATH, Led Zeppllin, Soundgarden et une bonne dose de psychédélisme. Bref, avec de telles influences, on obtient un hard Rock / stooner bien senti et totalement maîtrisé par des musiciens, comme toujours avec les nordiques, très carrés et d’une précision technique jamais prise en faute.

L’album commence très fort avec deux hits en puissance "Vodoo Caravan" et "Sell No Soul". Des titres directs assaisonnés des quelques grammes de finesse nécessaires pour faire la différence, notamment grâce au touché exceptionnel du guitariste Christian Carlson et à la voix hypnotique de Magnus Ekwall qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle d’un certain Chris Cornell (Soundgarden). L’excellent ”Shapes Of Afterlife”, nous fait découvrir le groupe sous un autre jour, plus middle tempo et psychédélique ce dernier nous renvoie aux grandes heures des défunts Kyuss.

Ainsi évolue l’album entre gros titres rocks accrocheurs et morceaux plus aériens, bref rien d’exceptionnel. Mais ça marche et même, on en redemande ! De fait ce disque a une très longue durée de vie. La mérite en revient au gros travail de composition fourni par ses géniteurs dans un genre ou il n’est pas évident de créer une musique sonnant frais puisque tout à déjà été dit ( et par de très grands noms de surcroît). En effet, ces derniers ont beaucoup travaillé les refrains qui sont toujours très finement amenés et ont du s’arracher les cheveux (nrd : quoi qu’ils doivent avoir des actions dans les lotions capillaires car il leur en reste plus que moi !) pour trouver ici un break original, un arrangement inédit, de sorte que l’intérêt de cette offrande semble se renouveler à chaque écoute. Chose plutôt rare à une époque ou l’on a tendance à surconsommer de la nouveauté qui, une fois l’attrait de la découverte passé, finie sur le haut d’une étagère poussiéreuse…

Un petit mot sur la production, pour dire qu’elle est excellente et retranscrit bien le feeling entre les différents musiciens. Par contre je mettrai un petit bémol à propos du livret qui est tout ce qu’il y a de plus succinct : pas de track-listing. Idem pour les paroles, juste une belle pochette, deux photos prises à la va-vite en studio et le nom des membres du groupes. Bref, ça fait un peu « racho » de nos jours.

Au final on tient donc une belle surprise sous forme d’un excellent album qui, mine de rien, sans révolutionner quoi que ce soit, n’en est pas moins très bien fait et joué avec un certain brio (ce qui devient rare aussi…) que je conseille par conséquent à tous les amateurs de hard rocks typé seventie’s.