On peut s'interroger sur l'intérêt de sortir un album live après un seul album studio (Universe), pour la formation qui rappelons le, est composé du claviériste Derek Sherinian, du guitar hero Tony MacAlpine (auteur d'albums solos que j'ai toujours trouvé imbuvables mais qui a l'immense avantage de ne pas en faire des tonnes avec Planet X) et du batteur Virgil Donati. Ces 2 derniers font d'ailleurs partis du groupe de Mark Boals, Ring Of Fire, tandis que Derek Sherinian est, comme chacun sait, le claviériste qui n'a pas eu le temps d'exprimer toute l'étendue de son talent au sein de DREAM THEATER. Ayant particulièrement apprécié l'ambiance spatiale qui se dégage de l'excellent MoonBabies (qui sortira peu de temps après ce live, et dont figure ici un titre, Ignotus Per Ignotium), je dois avouer avoir été fortement déçu par cet album live. D'une part parce que justement, on ne retrouve pas sur ce live l'ambiance si particulière des albums studios. D'autre part, Planet X privilégie une interprétation énergique et très technique ; rares sont les passages aériens pour permettre de respirer un peu. Sur MoonBabies, on se croyait embarqué dans un voyage vers la 5ème dimension tellement les ambiances distillées par Derek Sherinian étaient "intergalactiques". Pour ce live, ben on ne sort pas tellement de l'ordinaire, c'est-à-dire qu'on a à faire à un live de virtuoses sur lequel l'esbroufe technique est de mise, un peu trop d'ailleurs par moments !

Surtout que bon, il n'y a que des titres d'Universe quasiment, et à moins d'être musicien et d'adorer tout ce qui est instrumental, un tel live ne représentera que peu d'intérêt pour les fans de DREAM THEATER et de metal en général, désireux d'y retrouver aussi de l'émotion. Comme je le disais plus haut, Planet X privilégie la technique ici, ce qui n'est pas le cas des albums studios. Chaque musicien y va même de sa p'tite performance individuelle, la plus marquante restant celle de Derek Sherinian, avec un court solo bluffant et original (le son futuriste des claviers est tout simplement énorme !).
Les solos de batterie et de guitare, eux, sont d'une banalité à toute épreuve, avec le sentiment classique de déjà-entendu 1000 fois sur des opus instrumentaux. Il faut dire qu'un solo de batterie ressemble généralement à un autre solo de batterie, et ce, quel que soit le batteur qui joue derrière. Rares sont les batteurs qui parviennent à rendre leurs solos intéressants, il n'y a bien que Simon Phillips (de Toto) qui y soit arrivé (dans un univers proche du metal j'entends).
Et la tentative de varier le set de ce live, en incluant 3 titres du 1er album solo de Derek Sherinian (les 3 parties d'Atlantis), Inertia, semble bien vaine. La 2nde partie d'Atlantis : Sea of Antiquity est magnifique par contre, elle n'est pas sans rappeler l'esprit des heures soft de DREAM THEATER ou Platypus. En tout cas, ni les quelques interventions des musiciens au micro "Virgil Donati on the drum kit", ni la qualité des compos de l'album Universe suffiront à rendre ce live vivant, bien que paradoxalement, tout est plus pêchu ici que sur album.