Il y a des albums comme ça qui sortent, que tout le monde n'en a rien à foutre… le genre qui passe complètement inaperçu, que personne connaît et qui au final n’attire que les mordus du genre (ou du groupe).
Je me faufile aujourd’hui dans les froides contrées de Norvège pour prendre un peu la température de l’« Ambient » locale, et ô surprise je tombe sur VOND, qui sort son petit premier : « Selvmord » (Enfin petit premier depuis 1995, car cet album est une réédition d’après ce que j’ai pu comprendre). Derrière ce nom de scène bidon (à part s'il a une signification en norvégien, là je m’excuse) se cache l’un des piliers nationaux de Dark Ambient, à savoir MORTIIS (ex EMPEROR également). Ne connaissant pas ce dernier, je ne pourrais vous faire une comparaison entre les deux projets.

Mais passons, certains ont sûrement déjà écouté les très minimalistes « Daudi Balrs » et « Hlidskalf » du taulard en chef Christian Vikernes… et ben VOND, c’est un peu la même chose, mais en plus recherché… Enfin, recherché n’est peut être pas le terme, disons, moins simpliste.

La musique de VOND est uniquement faite au clavier, ce qui n’est pas une nouveauté dans le Dark Ambient mais qui peut en déranger certains (parfois j’en fais partie). Mais le second gros problème c’est qu’il n’y a que 4 titres pour une durée de 42 minutes.

On débute par les ambiances calmes et éthérées, puis plus glauques du morceau éponyme. Dur dur de rester jusqu'à la fin, 18 minutes bien trop longuettes à mon goût (même si certaines parties sont vraiment réussies). S’ensuit le plus court « Nar livet tar Farvel » qui ressemble comme deux gouttes d’eau à ce que faisait BURZUM sur « Hlidskjalf », mais en plus instrumenté, sauf que le principe reste le même : on tourne autour d’une mélodie (plutôt bonne d’ailleurs) pendant plus de 4 minutes avec des petits arrangements par ci par là qui la complète. « Reisen til en ny verden », à l’atmosphère envoûtante et les violons orchestraux discrets puis plus saccadés et épiques (il aura fallu attendre la quatrième minute !). Une nouvelle fois la musique de VOND ne surprend pas et on est assez vite lassé. Reste plus que « Slipp sorgen Løs », meilleur morceau du cd qui se porte plutôt bien jusqu’à 2.18 minutes… à partir de là, la mélodie (pourtant très belle) se répète. On devra attendre à environ 6.20 minutes pour que ça change UN PEU, c’est vous dire… Bref difficile d’écouter Selvmord en entier.

A la seconde écoute attentive, je n’ai rien découvert de nouveau, j’ai même trouvé ça d’autant plus chiant…et c’est bien dommage car VOND a un réel potentiel pour instaurer des ambiances envoûtantes, éthérées et parfois même épiques. Si il y avait eu sur cet album environ 8 ou 9 titres plus courts au lieu de 4 titres longs, le groupe entrerait sûrement dans mes groupe de Dark Ambient préféré (au côté de Elend et DCD héhé)…malheureusement Selvmord est ce qu’il est : un travail qui semble bâclé, une musique mal exploitée qui ne peut plaire qu’en bruit de fond.

Certains puristes me diront que c’est le propre du Dark Ambient d’être répétitif, et que donc VOND ne ferait pas exception à la règle… à ça je réponds qu’une musique qui se suffit à elle-même aura bien du mal à étendre son public. Dommage…