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METAL SYMPHONIQUE  |  E.P

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RHAPSODY IN BLACK - Rhapsody In Black (2004)
Par LORD VON PAISIS le 29 Mars 2004          Consultée 14488 fois

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ATTENTION : CHRONIQUE IMAGINAIRE !!!
Comme la plupart d'entre vous s'en doutait, cette chronique a été l'occasion pour l'équipe de Nightfall de respecter la tradition nationale du 1er Avril . Et la chronique n'est peut-être fausse que sur un point , c'est que cet E.P ne sortira pas en mai (contrairement à l'autre, voir plus bas).

Le projet Rhapsody in Black n'a pas encore de date de sortie officielle, on parle même qu'il aurait été abandonné. Néanmoins, s'il devait sortir un jour, on espère qu'il sera tel qu'on vient de l'imaginer et aussi bien que la note le laisse supposer !!! La balle est dans votre camp Messieurs Turilli, Strapoli et Lione. Au vu des réactions succitées, on espère que vous allez remettre en route ce projet !


Et puisqu'elle nous a contacté pour nous demander de le préciser, Sarah Jezebel Diva, choriste de CRADLE OF FILTH n' a jamais été préssenti pour chanter sur cet E.P !

Enfin, pour finir sur une bonne nouvelle, sachez que parallèlement à la publication de cette chronique, a été annoncé sur le site officiel de Rhapsody la sortie d'un nouvel E.P du groupe en mai 2004, prélude à un album (en Septembre), dans le style habituel des italiens.

Sans rancune pour ce lord von paisis, ou plutôt pour ce poisson d'avril et rendez-vous l'année prochaine pour le retour de Paul DiAnno dans Iron MAIDEN.

On vous laisse consulter toutes les réactions qui ont été faites suite à la publication de la chronique , on sent que certains fans anglophones ont fait chauffer le traducteur anglais/français! Promis, on va se lacher lanus(sic) pour vous refaire une nouvelle année de chroniques non stop ( et des vraies cette fois-ci!)




Après avoir pratiqué et imprimé de son empreinte le style "Hollywood Metal" et ce depuis leurs débuts (qui s'est traduit par 4 magnifiques albums), les italiens de RHAPSODY changent finalement de voie le temps d’un album, comme l'avait évoqué Luca Turilli (on y croyait plus) : Eh oui RHAPSODY, sous l’entité ponctuelle RHAPSODY IN BLACK, se tourne ici vers un Heavy Metal symphonique à la fois ultra puissant et technique, animé par un esprit Black Metal (et la présence d’Abbath, le chanteur de feu IMMORTAL, n’y est pas pour rien). Monstrueusement efficace, RHAPSODY prend ainsi tout le monde à contre pied et va étonner l’univers Metal, alourdissant sensiblement le ton au gré de mélodies apocalyptiques pour mieux nous annihiler. Tout bonnement, ce EP a de quoi faire se retourner CRADLE OF FILTH dans son cercueil…

Mais voyons donc plus dans le détail ce que nous propose ce disque un peu particulier. Ô surprise, ça commence par une intro symphonique, comme tout bon disque de RHAPSODY qui se respecte ! Et quelle intro ! Après quelques cours accords d’orgue majestueux, Luca Turilli attaque violemment sa guitare avec un riff énorme et un son plus criard et moins " propre " qu’auparavant, illustrant on ne peut mieux le titre de ce second EP. Alex Holzwarth le rejoint rapidement avec une double-pédale ultra rapide sur fond de chœurs féminins très hauts, chantés en latin, rapportant les combats sanglants qui marquèrent la fin de la saga de l’épée d’émeraude, amenant la chute du Guerrier des glaces et du maléfique Akron. Puis Luca fait taire sa guitare, la batterie s’éloigne, seul l’orchestre symphonique reste, bientôt rejoint par une seconde voix, beaucoup plus grave et guttural, venant répondre aux chœurs féminins. C’est sur ce fond de dialogue épique que cette première piste se termine, laissant entrevoir une oeuvre bien plus sombre et violente que tout ce que l’on a pu entendre venant de RHAPSODY.

Et la première gifle du EP, le court et direct « Demon Vortex » ne fait que confirmer la forte impression plantée en nous par l’introduction : Rebondissant sur le dialogue refermant celle-ci, les orgues d’Alex Staropoli et la batterie ultra speed d’Alex Holzwarth impriment la cadence avant que ne déboule, dans un sinistre coup de tonnerre, la guitare de Luca : pleine et agressive comme sur les moments les plus durs de « Power Of The Dragonflame », elle emmène cette cohorte épique supportée d’un chant plus « méchant » et d’un refrain tumultueux où se télescopent les envolées de Fabio et le chant râpeux d’Abbath… une véritable mise en scène qui illustre le début de l’histoire : Sauvagement meurtri, le guerrier des glaces lutte avec Akron jusqu’à ce que ce dernier, libérant ses ultimes pouvoirs, provoque un vortex avalant les deux protagonistes… ils en ressortiraient unifiées, Akron ayant fusionné avec le Guerrier des Glaces…

Complètement sonné par la chute et le maléfice perpétré par Akron, notre mighty warrior se relève ainsi de sa chute en comprenant très vite, à son grand désarroi, qu’il serait désormais le jouet d’une lutte interne terrifiante entre la volonté belliqueuse d’Akron, qui s’est invité en lui, et sa propre personnalité condamnée à affronter le mal de l’intérieur… une prise de conscience dramatique qui nous est contée dans « The Night Soul Crawls Inside », le deuxième titre du EP… rampant sur de lugubres arpèges relayés par des claviers inquiétants, le début du titre pullule d’une hésitation bientôt déchirée par le hurlement narquois d’Abbath, qui sonne l’entame d’une composition plus lourde, s’appesantissant sur une rythmique à la MANOWAR période « Into Glory Ride », épaissie d’une basse grasse et d’orgues écrasant… un écrin recevant un dialogue entre Akron, interprété par un Abbath saisissant de vérité, et Fabio Lione qui donne toute la mesure de son chant tantôt enragé, tantôt tourmenté… un titre fort et peu évident, qui nous laisse dans un complète incertitude, avec un riff qui gagnant en mordant dans un crescendo qui, respectant ainsi la dualité du morceau, s’élève tandis que s’éteint la composition…

Et on s'est à peine remis de nos émotions que RHAPSODY enchaîne avec LA ballade (ou plutôt complainte) du cd. Une ambiance mélancolique agrémentée de flûte, de violons langoureux et de piano portant la voix plaintive de Fabio pour ouvrir ce « Blood And Evil Torment » , puis vient se greffer l'orgue mortuaire et les distorsions criantes de la guitare de Turilli. Une chorale d'hommes interprète un refrain comme le groupe sait si bien les faire. Et plus le morceau avance, plus l'atmosphère se fait oppressante (tout en restant incroyablement lente), la voix de Fabio versant dans le torturée (et quels progrès a ce niveau là), les instruments se croisant et s'entrecroisant... et ce refrain qui vous rentre dans la tête! Après un dernier coup de cymbale le thème à la flûte conclut la plus émotive des ballades de RHAPSODY qui voit le guerrier des glaces s’abandonner à la douleur de sa nouvelle condition, quêtant un peu d’espoir dans cet univers qui en semble désormais dépouillé en adressant au vide un hurlement de supplication…

Un appel qui sera heureusement entendu : Une vraie histoire heroic-fantasy (comme Luca sait si bien les conter) n'en serait pas réellement une si une personne appartenant à la gent féminine n'y était pas introduite. Ainsi, une jeune femme erre dans les abysses et, désirant se repentir de ses crimes passés, accourt au son de cette vocalisation poignante… se précipitant aux côtés de notre héros, elle tombe littéralement sous le charme du warrior. Voilà qui fera bigrement avancer le scénario, et qui gonflera un peu le livret par la même occasion. Car ici c'est Sarah Jezebel Diva, la choriste de CRADLE OF FILTH (Luca sait s'entourer) qui brillera par sa présence sur ce "Passion Against Evil" très sophistiqué. On y assiste à un partage heureux entre rapidité et douceur, où s'entremêlent cavalcades de guitares et passages plus posés. De sa voix suave, Sarah enchante ces moments passionnés, témoin d'un combat sans fin pour aider ce pauvre hère malmené par Akron. Le tout sous un dénominateur commun utilisé à toutes les sauces: claviers ici menaçants et là somptueux. Dommage que ce titre ne dure pas plus, abandonnant à cet instant notre héros…

… dans une impasse émotionnelle, déchiqueté par une torture intérieure autant qu’extérieure... Partagé entre passion et haine, le guerrier fuit et s’élance en quête d'un havre de paix. Destination ? De mystérieux abysses aux contours flous et aux embranchements incertains. Là encore Luca fait preuve d'un savoir-faire indéniable, réussissant Dieu sait comment à adapter parfaitement sa musique au thème. Oubliez les claviers à faire pâlir d'envie Tobias Sammett dans l'intro de « Vain Glory Opera », ici aucun répit le long de cet essoufflant "Flight To The Abyss" : Cinq minutes de violence métallique qui sont certainement le meilleur moyen de découvrir RHAPSODY sous un nouveau jour, fait de pénible pathologie et de torture. Mêlant la patte technique que l'on connaît de Luca, on retrouve un son puissant, véritable déclaration de guerre électrique. Chaque riff est un pieu de glace… un régal auquel participe Abbath, qui revient ici introduire son chant douloureux au sein d’un labyrinthe sonore particulièrement agressif… et les envolées épiques, conséquence d'un refrain usant des deux voix, ne sont pas non plus sans rappeler une mélodie d'IMMORTAL (période « At The Heart Of Winter »). (...)

Enchaînons enfin avec le sixième et dernier morceau intitulé "The Ultimate Fight (Struggle Within)". Long de dix minutes, il cisèle une imparable fresque dépeignant à merveille la fin de cette histoire. Le tout commence par un passage de claviers et d’orgues allant crescendo ("Murder And Scars"), évoquant la rage d’Akron s’emparant totalement du Mighty Warrior et le poussant à blesser sauvagement la jeune femme qu’il avait rencontrée dans cette terre hostile. Les voix de Fabio Lione et d’Abbath se croisent de manière de plus en plus violente avant d’enchaîner sur le passage contenant les riffs de guitare les plus brutaux du disque : "Last Sacrifice". Dans cette partie, l’esprit torturé du guerrier des glaces ne pouvant tolérer ce quasi-meurtre, le personnage se jette sur le sol hérissé de pieux, afin d’entraîner dans la mort ce qui reste d’Akron. Alternant passages hyper violents (quasiment Black Metal) et breaks plutôt centrés sur la voix douce mais inquiétante de Sarah Jezebel Deva, le morceau voit Fabio Lione faire des merveilles au chant, alors que la voix d’Abbath se fait de plus en plus lointaine, avant de s’éteindre dans un râle des plus réussi. Et ce morceau titanesque se finit donc par une troisième section tout à fait remarquable, nommée "Damnation - Salvation", très calme par rapport à la furie qui vient de déferler dans nos pauvres conduits à miel malmenés ! Les paroles racontent de manière à la fois tragique et optimiste le dénouement de cette histoire : la fin du guerrier des glaces, empalé sur des pieux, avec à ses côtés cette mystérieuse créature féminine, âme en peine qui accompagne notre héros vers sa libération finale, vers un salut attendu. Musicalement, le morceau privilégie le clavier de Staropoli qui se veut ici à la fois doux mais plaintif, le tout doublé par moments d’orgues et soutenu par un cœur lointain évoquant les voix des morts. Turilli s’empare également de sa guitare acoustique pour y greffer quelques arpèges emplis de feeling, rappelant parfois un certain côté hispanisant (à l’instar du début de "Gargoyles, Angels Of Darkness" sur « Power Of The Dragonflame »). Les voix, cette fois-ci apaisées et suaves, de Fabio Lione et de Sarah Jezebel Deva se répondent tour à tour, ultime dialogue avant le néant symbolisé par des percussions imitant les battements d’un cœur allant decrescendo jusqu’à ce que la musique soit peu à peu remplacée par le bruit du vent qui résonne ainsi pendant quelques minutes... Bref, RHAPSODY nous offre un final apocalyptique aux allures de grosse claque !

C’est donc une énorme surprise et une véritable réussite que ce « Rhapsody In Black » passionné et passionnant, en même temps que furieusement Heavy et délicieusement ténébreux… le talent de l’hydre à deux têtes pensantes de RHAPSODY éclate tel un rubis incandescent avec cette perle de Metal symphonique tournoyant dans les profondeurs du Black… et à considérer le génie de Luca Turilli et d’Alex Staropoli (pourtant peu versés dans l’art du Metal noir), on enrage de devoir se contenter d’un EP, aussi massif fut-il.
Reste à annoncer que ce petit chef d’œuvre ne sortira qu’en mai, et qu’il est donc inutile de vous précipiter chez vos armuriers préférés pour y organiser un siège de chevelus affamés de Speed symphonique d’orfèvre… RHAPSODY est grand.

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   LORD VON PAISIS

 
  N/A



- Luca Turilli (guitare)
- Fabio Lione (chant)
- Abbath (chant)
- Alex Staropoli (claviers)
- Patrice Guers (basse)
- Alex Holzwarth (batterie)
- Sarah Jezebel Deva (choriste n'ayant pas participé à l'album !)


1. Abyssum Infernum (intro)
2. Demon Vortex
3. The Night Soul Crawls Inside
4. Blood And Evil Torment
5. Passion Against Evil
6. Flight To The Abyss
7. The Ultimate Fight (struggle Within)
8. Part I : Murder And Scars
9. Part Ii : Last Sacrifice
10. Part Iii : Damnation - Salvation



             



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