The Front: peut-être que le nom de ce groupe évoque quelque chose chez certains d'entre vous ? Ce groupe originaire de Kansas City avait fait la 1ère partie de Lenny Kravitz à Paris en 1990 et le public, composé alors d'adeptes du Top 50 hostiles au Hard Rock, avait réservé un accueil franchement antipathique à celui-çi.

The Front n'a sorti qu'un seul album dans sa carrière. Mais cet album mérite qu'on s'y attarde. En effet; ce quintette, mené par un chanteur(Michael Anthony Franano) dont la voix a des similitudes avec celle de Jim Morrisson, distille un Hard Rock assez particulier qui était totalement différent de ce qui se faisait alors dans le Hard US. Le Hard Rock de The Front peut-être décrit comme mélancolique, parfois sombre(mais jamais depressif, rassurez-vous), parfois plus enjoué et toujours mélodique.

A l'écoute de cet album, on peut remarquer que ce combo est influencé par les Doors et The Cult. Toutefois, The Front a bien digéré ses influences pour proposer quelque chose de personnel et cohérent. La voix de Michael Anthony Franano est un atout considérable pour mettre en valeur les très bonnes compos comme le bluesy "Fire", "Sunshine girl" très teinté 70's, l'entrainant "Sweet addiction(segue)", le catchy "Le motion" et ses lignes de basse sautillantes, "In the garden" qui renvoie davantage au Rock de la fin des 60's avec ses mélodies hypnotiques, "Violent world" et son final presque progressif, voire dramatique qui dégagent un sentiment d'urgence.

Mais si un titre mérite vraiment qu'on s'y attarde plus qu'un autre , c'est bien "Ritual": ça commence par une longue intro, ensuite la chanson monte en intensité au point que l'ambiance de la chanson devient dramatique. S'ensuivent des arrangements à la LED ZEPPELIN, des couplets recités par le chanteur; tandis que la chanson s'achève par un solo de guitare interminable. Carrément dantesque !

A l'époque, cet album était apparu un peu en décalage par rapport à tout ce qui se faisait. Il est juste dommage que le public ne lui pas accordé plus de chance. Avec du recul, on peut considérer que cet album est l'un des plus mésestimés des 80's, voire des 15 dernières années car Michael A. Franano aurait pu devenir une figure intéressantes du Rock des 90's. En tout cas, The Front fait partie de ces perles ultra-rares des 80's aujourd'hui difficiles à dénicher.