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Jonathan HULTÉN - Eyes Of The Living Night (2025)
Par DARK BEAGLE le 13 Mai 2025          Consultée 799 fois

Jonathan Hultén a ébloui tout le monde (ou presque) avec son premier album solo, le sublime (à défaut d'autres superlatifs) "Chants From Another Place". Un disque qu’il avait repensé, réinventé durant les Forest Sessions en 2022. Cette année, il revient avec du matériel neuf sur "Eyes Of The Living Night", un nouvel album dont il a encore une fois assuré la pochette, comme il le faisait du temps de TRIBULATION. En revanche, inutile d’espérer que cet être étrangement androgyne revienne à ses premières amours, son nouvel album se situe dans une continuité avec le précédent. Le tout restant à savoir s’il pouvait seulement espérer faire aussi bien.

Disons-le tout de suite, cette œuvre est une réussite. Ceux qui ont aimé "Chants From Another Place" devraient logiquement adhérer à celui-ci, cependant, vous l’aurez remarqué à la note, il y a un petit hic. Le truc qu’on n’avait pas vraiment vu venir mais qui porte un léger préjudice à l’ensemble : il n’y a plus cet effet de surprise lié à la sortie de l’opus précédent, il n’y a plus ce voyage aussi brutal qu’impromptu qui nous emmenait loin, vraiment loin, dans les traces d’un Folk profond, doux et saisissant. Ici, nous savons où nous allons, où nous allons déposer nos bagages, même si l’artiste est toujours capable de nous emmener loin, il utilise quelques sentiers que nous avions déjà visité.

Cependant, il revient à une certaine forme de distorsion, surtout sur la première partie de l’album, qui est la plus électrique, sans pour autant renouer avec les fondations du Rock, encore moins du Hard Rock. On n’évoquera pas de rendu plus Heavy, ce n’est pas franchement le cas. Ce disque est et reste Folk, point barre. Hultén continue à nous régaler de son sens de la mélodie, certains titres vont littéralement nous emporter (je pense à "Afterlife" ou encore à l’excellent "The Dream Was The Cure"), d’autres plus posés vont nous permettre de souffler un peu, de ne pas se noyer dans l’émotion brute que peuvent procurer telle ou telle pièce.

Jonathan parvient toujours à nous faire dresser l’oreille. Que ce soit au travers une mélodie qui agit comme une ritournelle, solidement ancrée dans la tête, ou par l’utilisation d’un instrument auquel on ne s’attendait pas forcément, comme cet accordéon sur "Song Of Transience". La distorsion subtile de "The Saga And The Storm", pièce introductive ambitieuse et exigeante capte également bien l’attention, mais c’est surtout la voix d’Hultén qui est le véritable fil rouge d’un album qui ne manque pas de charme. Et ce chant y contribue, logiquement, grandement. Toujours aussi chaud, toujours aussi propre, il nous convie encore une fois à l’introspection. Pas de cris, pas de pleurs, juste une voix qui se veut assez réconfortante, même quand elle évoque des choses plus mélancoliques.

En revanche, on notera que l’album contient un véritable point de bascule. Sur le CD, c’est franchement flagrant, il y a un avant et un après "Dream Was The Cure" ; sur le vinyle, cela suit une logique de changement de face. L’électricité s’écarte petit à petit pour revenir à des considérations plus acoustiques, plus intimistes, dans la lignée de l’opus précédent. Parfois, on a l’impression d’écouter ad libitum la même composition, pourtant elles varient, elles expriment des choses différentes. Le Diable se cache dans les détails et c’est particulièrement vrai sur les chansons de Jonathan. Parfois, c’est une mélodie qui nous happera, à d’autres moments, un refrain, une intonation. Ou tout simplement la voix, encore une fois, qui nous servira de guide pour vivre au mieux ce disque.

Les titres sont relativement courts, ils s’assimilent assez rapidement, même s’ils ont parfois leurs exigences, un travail de production poussé sur le travail des voix (là encore, on citera "Afterlife" et "The Dream Was The Cure" qui sont décidément les deux meilleurs exemples pour pas mal de points à signaler concernant cet album) ou des mélodies moins innocentes qu’elles n’y paraissent. Mais Hultén n’a pas sacrifié l’émotion sur l’autel de l’efficacité et elle est toujours là, elle nous traverse, nous transperce même. Rien n’est laissé au hasard. Cela casse parfois la spontanéité, mais le résultat en vaut largement la peine, le musicien nous promène dans son univers, il partage ses compositions avec nous.

Aussi, j’envie ceux qui vont découvrir l’artiste avec ce disque. Qui vont rester sans voix, qui vont faire la connaissance d’un univers fait de délicatesse, à mille lieux du Metal et tout aussi loin de TRIBULATION, le groupe qui l’a fait connaître et qui depuis a appris à vivre sans lui (et que cela est pour le moment difficile tant Hultén était omniprésent). Je les envie d’autant plus que j’étais à leur place quelques années plus tôt, à la sortie de "Chants From Another Place", qui m’avait littéralement balayé et enchanté de la première à la dernière note. Mais l’effet de surprise a cela de terrible, c’est que par définition, il n’agit qu’une seule fois, à moins que le groupe, la formation ou l’artiste parvienne à nous prendre à contre-pied en changeant radicalement de style. Cela aurait pu être le cas si Hultén était resté dans le thème de la face A, mais finalement, il fait bien ce qu’il veut et c’est tant mieux quelque part.

"Eyes Of The Living Night" est un petit plaisir, aucunement coupable, dont je ne saurais trop conseiller l'écoute au casque. Il s’agit d’un disque qui se déguste délicatement, à son image en quelque sorte. Le musicien, un peu perché, ne semble pas prêt à revenir à des considérations plus Metalliques et ce n’est pas un tort, ni même une tare : cela se rapprocherait presque d’une bénédiction tant il est capable de remuer son auditoire avec des mélodies subtiles et parfois simples et un chant remarquable, chaud et apaisant. Même si nous pouvons commencer à toucher du doigt les limites de sa formule, il parvient encore à nous enchanter sur ce disque, qui va s’inscrire dans les réjouissances de 2025, à n’en pas douter. Il reste à savoir où il pourra bien nous emmener après cela.

Morceaux préférés : "Afterlife" et "The Dream Was The Cure" (qui l'eût cru ?).

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- Jonathan Hultén (tout)


1. The Saga And The Storm
2. Afterlife
3. Falling Rivages
4. Riverflame
5. The Dream Was The Cure
6. Song Of Transience
7. Through The Fog, Into The Sky
8. Dawn
9. Vast Tapestry
10. The Ocean's Arms
11. A Path Is Found
12. Starbalther



             



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