Recherche avancée       Liste groupes



      
FOLK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2025 7 Songs For Spiders
 

- Style : Me And That Man, Grinderman, Jonathan HultÉn
- Membre : Acid Bath

DAX RIGGS - 7 Songs For Spiders (2025)
Par DARK BEAGLE le 17 Avril 2025          Consultée 472 fois

Dax Riggs a l’art de brouiller les pistes, sans y paraître. Rien que la pochette de ce "7 Songs For Spiders" nous conduit là où cet album ne se trouve pas. L’ex ancien ACID BATH (le groupe se reforme pour quelques concerts aux États Unis. Que donnerait un nouvel album après trente ans d’absence ?) a roulé sa bosse, a officié au sein de plusieurs groupes (dont les excellents DEADBOY & The ELEPHANTMEN) avant de sortir des disques sous son nom propre. Ceux qui se délectaient des ambiances putrides d’ACID BATH ne trouveront peut-être pas leur compte ici, même si les idées de Dax restent très intéressantes et bien menées.

Là où la jaquette ne ment pas, c’est quand elle promet un disque sombre. En revanche, si vous cherchez quelque chose de Heavy, de putrescent et d’angoissant, vous ne l’aurez pas, ou alors dans une version bien différente que ce que vous auriez pu imaginer. Cet album possède même une ambiance assez folle tant il semble imprégné de l’odeur du bayou. Riggs est chez lui, non pas sur ses terres mais dans son marécage et il nous raconte ses histoires à la lueur d’un feu de bois, pour plus d’intimité. Le bonhomme vie du côté de Lafayette, en pleine culture cajun et il y puise une inspiration qui produit une musique étrange, sombre et malgré tout, chaleureuse.

Pour vous parler de la musique, imaginez que Nick Cave se soit enfermé dans une cahute au fin fond d’un marais et qu’entre deux moustiques éclatés du plat de la main contre son front, il ait écrit pour Johnny Cash et Leonard Cohen et vous n’aurez encore qu’une vague idée du style pratiqué. C’est Folk, c’est Blues, ça baigne dans une distorsion terrible, offrant un son un peu lourd, mais le disque n’est pas Heavy pour autant. Pas de la façon par laquelle on l’entend habituellement en tout cas. En revanche, il se dégage une espèce d’onirisme noir, propice à planter les graines du cauchemar ou garantir au pire une nuit agitée.

C’est surtout la voix de Riggs qui interpelle. Cela fait une trentaine d’années qu’il est sur le circuit, il s’est égosillé, il a vomi ses tripes même parfois et pourtant, sa voix claire est toujours présente, intacte et terriblement envoûtante. Le mec vous prend doucement par le bras et vous conduit n’importe où, mais principalement là où il veut. Quand il chante, il nous raconte une histoire, avec des mots simples, avec une certaine mélancolie et nous nous laissons volontiers prendre au jeu, sans savoir exactement là où il va nous mener. Mais avec des motifs simples, il crée de grandes et belles histoires, qu’il nous narre doucement.

Il nous raconte donc des aventures ordinaires du bayou en les mêlant d’extraordinaire, il nous conte des histoires hantées par ses mots et ses mélodies, qui s’étalent doucement, lentement, allant créer une ambiance poisseuse à souhait. On se laisse happer par l’aspect funéraire du bien nommé "Blues For You Know Who", on absorbe le clavier discret de "Pagan Moon". Mais c’est dans la logique des choses, nos cœurs ont déjà chaviré quand Riggs a ouvert le feu avec "Deceiver" et sa distorsion digne d’un groupe de Stoner. Les premiers pas dans le marais de sa musique sont étranges, on a un peu peur d’y laisser ses chaussures, mais cela se transforme rapidement en un voyage quasi mystique, nimbé d’une magie vaudou.

Le seul défaut de ce disque – et quel défaut ! – est sa très courte durée. Il s’arrête après seulement vingt-huit minutes, vingt-huit minutes de spleen, d’angoisses diffuses, mais marquées par la lumière d’une poésie douçâtre ("Ain’t That Darkness"). Même pour moi qui apprécie d’ordinaire les albums entre trente-cinq et quarante minutes, je trouve cela un peu court, la beauté noire de ce Folk marqué par le bayou – véritable cinquième homme du groupe – devient rapidement addictive et chaque fois que l’aiguille quitte le sillon, cela devient un véritable crève-cœur. Autrement, il n’y a guère à en redire, ce disque accomplit doucement, soigneusement, son œuvre.

Dax aura mis du temps à faire ce nouvel effort solo (quatorze ans, comme si le temps s’écoulait autrement en pays cajun), le résultat est absolument probant bien qu’un peu court. La frustration qu’il laisse derrière lui est certes facilement comblée – il suffit d’appuyer à nouveau sur la touche play – mais elle est tenace. Le voyage est beau, il n’est absolument pas vain, mais il s’arrête un peu trop brusquement, au terme de "Graveyard Soul", la septième chanson donc, qui arrive bien trop vite, bien trop tôt. Il n’y a plus qu’à espérer que Riggs ne remettra pas quatorze ans pour produire un nouveau disque sous son nom. S’il devait y avoir entretemps un nouvel ACID BATH, pourquoi pas, mais là, c’est une autre salle, une autre ambiance.

A lire aussi en DIVERS par DARK BEAGLE :


Jonathan HULTÉN
Chants From Another Place (2020)
Ceci n'est pas du Metal !

(+ 1 kro-express)



ME AND THAT MAN
Songs Of Love And Death (2017)
On dit "that man and me" quand on est poli !

(+ 2 kros-express)

Marquez et partagez




 
   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Dax Riggs (chant, guitare)
- Lucas Broussard (guitare, claviers)
- Kane Comier (basse)
- Scott Domingue (batterie)


1. Deceiver
2. Sunshine Felt The Darkness Smile
3. Even The Stars Fall
4. Blues For You Know Who
5. Ain't That Darkness
6. Pagan Moon
7. Graveyard Soul



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod