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DEATHENED BLACK METAL  |  STUDIO

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2025 Gold
 

- Style : Behemoth
- Membre : Pantera, Down, Pig Destroyer, Agoraphobic Nosebleed, Lock Up, Misery Index, Philip H. Anselmo & The Illegals

SCOUR - Gold (2025)
Par KOL le 6 Avril 2025          Consultée 449 fois

On a tous un tonton un peu gênant. La saison deux de Bref, manifeste Bobo ultime de l’entre-soi parisien mais néanmoins chaudement recommandable, en faisait avec humour le constat, décrivant une formation spécifique en matière de beauf-attitude prodiguée aux nouveaux oncles lors de la naissance de leur neveu/nièce. Tonton Phil (Anselmo : PANTERA, DOWN & co) fait partie de cette caste. On le sait avoir eu un passé glorieux, connu un prime conquérant enchaînant les conquêtes et les succès, lui valant une certaine forme de respect quasi unanime occultant une situation actuelle moins reluisante. Une sorte de totem d’immunité, si vous voulez. Alors oui, tonton Phil n’est plus ce qu’il était, malheureusement. Ses abdos ressemblent plus au bide d'Homer Simpson qu'à un six-pack de Duff Beer, et il est visiblement atteint de spasmes verticaux au bras, comme Bannon ou Musk récemment, étrange maladie - semble-t-il contagieuse - s’il en est. Il est sans doute légèrement bas du front, profondément alcoolique, un peu raciste aussi (mais il a un copain noir et juif, donc savaaaaa), mais putain, dans sa jeunesse, il en jetait, le bougre, on peut le voir sur les photos et vidéos de ses vertes années !
Alors quand tonton Phil raconte qu’avant, il était fan de Black Metal, on est en droit de sourire poliment et de lui demander de nous raconter son histoire, convaincu qu’une part de celle-ci relèvera purement et simplement de la mythomanie, quand bien même il y aurait un fond de véracité caché dans un océan de bobards.

Après quelques EP intéressants (trois au total : "Grey", "Red", "Black"), à défaut de géniaux, tonton Phil réunit de nouveau sa bande de potos autour de lui pour nous pondre un premier LP, qui voit seulement le jour en 2025, soit près de dix ans après la constitution du groupe autour d’une belle bande de malotrus : Derek Engemann (PHILIP H. ANSELMO & THE ILLEGALS), John Jarvis (NEST, AGORAPHOBIC NOSEBLEED), Mark Kloeppel (MISERY INDEX), et Adam Jarvis (PIG DESTROYER, LOCK UP). Que des enfants de chœur en somme, pour nous proposer une déclinaison puissante d’un American Black Metal de plus en plus populaire si j’en juge les succès récents de DEAFHEAVEN, BLACKBRAID ou de UADA. Assez éloigné de ses cousins scandinaves, celui-ci s’avère généralement plus puissant et plus propre, au détriment du caractère émotionnellement bouillonnant du trve. Si c’est globalement le cas ici, SCOUR ne rechigne pas à y adjoindre une touche sincère de malaise permanent - ambiance horrifique/snuff assurée - du plus bel effet, ainsi que de forts penchants Death bien sentis. En cela, le "supergroupe" propose une version US plutôt consistante et généreuse dans l’effort d’un Deathened Black, complémentaire de ce que peut proposer BEHEMOTH sur l’autre face du penny, les aspects symphoniques et grandiloquents en moins.

Au détour de treize pistes relativement succinctes (environ trois minutes de moyenne) mais diablement efficaces, le combo nous délivre un savoir faire du tonnerre, assez bluffant. Pour tout vous dire, je n’en attendais rien et en ressort fortement impressionné. Le riffing s’avère somme toute assez classique dans le genre et ne saura impressionner les puristes comme Storm, le Padre ou Mefisto, mais son articulation avec la section rythmique s’avère d’une efficacité folle, à l’image du title-track. C’est ricain, donc ça vise droit au but, ça fait des lignes droites en guise de rue et ça les nomme avec des numéros, sans chichi ni recherche superflue (à leur yeux). En l'occurrence, pour ceux qui apprécient traîner leurs guêtres de temps à autres dans les ténébreuses contrées de cette musique maudite sans pour autant s’y perdre définitivement, il y a sur "Gold" largement de quoi faire : des atmosphères désenchantées, du tremolo picking d’école, des blasts en quantité digérables pour un estomac ayant forcé sur le Death, et même des mélodies qui fleurent bon par instant le Meloblack ("Serve", magnifique, ou encore la bombe "Infusorium", à ne pas rater). SCOUR va même jusqu’à nous pondre, à dose homéopathique certes, des soli inspirés pour venir nourrir le rouleau-compresseur que constitue la galette. Tiens, l’ami Gary Holt (ex-EXODUS, SLAYER) passe faire un coucou à ses potes sur "Coin", qui pue le SATYRICON moderne. Sympa d’avoir un carnet d’adresses comme ça, quand même.

SCOUR, qui en anglais signifie globalement l’acte consistant à décaper une matière en la ponçant fermement avec du détergent, ne faiblit ainsi jamais dans ses assauts sauvages ("Evil"), si ce n’est pour inclure quelques interludes sordides ("Ornaments", "Contaminated", "Angel") participant à l’aspect étouffant de l’expérience délivrée. Oncle Phil y délivre une performance é-pous-tou-flante, et je pèse mes mots, qu’il officie dans un registre shriek Black ou growl Death, alternant avec pertinence entre les genres. Le miracle de l’enregistrement studio ou la renaissance du phénix ? Difficile de l’affirmer clairement, perdu entre les témoignages d’errements live pathétiques d’il y a quelques années ou les prestations bien plus consistantes avec le PANTERA tribute band (je trolle, en vrai, je fais partie de ceux qui se sont réjouis de la "reformation" malgré la polémique).

Nous voici donc en présence d’un vrai (très) bon disque, sincère et démoniaquement percutant, produit aux petits oignons comme les Américains savent si bien le faire quand ils ne compressent pas le son à outrance. Les vagues déferlent les unes après les autres sans discontinuer, jusqu’à briser les dernières résistances tel un vulgaire apprenti-ostéopathe. On y ressent l’amour authentique d’un genre (il y a même des "Hail Satan" - hail avec un “a” s’il te plaît, Phil - balancés avec conviction sur "Invoke", si c’est-y pas choupinet, ça), qui est respecté à la lettre.
Lorsque Matt Heafy a sorti IBARAKI, son projet Black avec Ihsahn (EMPEROR), j’avoue avoir été un peu déçu par le rendu final. Non que "Rashomon" soit mauvais, loin de là, mais je n’y ai pas trouvé mon compte en matière de Black, ayant plus l’impression d’être confronté à une version extrême de TRIVIUM. Point de cela ici : SCOUR fait du Black simple et direct - et du bon - résolument aussi moderne dans le son que déférent vis-à-vis de son héritage, un peu à l’instar de ce qu’avait réalisé l’année dernière ASINHELL dans une déclinaison OSDM.

Qu’on se le dise, il y a toujours une part de vérité dans les histoires de tonton Phil, les bonnes comme les mauvaises ! Heureusement pour nous, SCOUR en est même une excellente, certes pas originale pour un sou mais d’une folle et délicieuse brutalité.

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- Phil Anselmo (chant)
- John Jarvis (basse, choeurs)
- Adam Jarvis (batterie)
- Derek Engemann (guitare, choeurs)
- Mark Kloeppel (guitare, choeurs)


1. Cross
2. Blades
3. Infusorium
4. Ornaments
5. Coin
6. Evil
7. Devil
8. Contaminated
9. Hell
10. Invoke
11. Gold
12. Angels
13. Serve



             



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