Recherche avancée       Liste groupes



      
HARD ROCK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2025 Glory Or Nothing
 

- Style : Ac/dc, Airbourne

OVERDRIVERS - Glory Or Nothing (2025)
Par GEGERS le 24 Février 2025          Consultée 2267 fois

Je ne vais pas vous faire de chronique culinaire, mais bordel qu'est-ce que j'aime regarder "Cauchemar en Cuisine", cette émission durant laquelle un chef barbu et habillé façon steampunk est attendu comme le messie chez des petits restaurateurs pour leur faire comprendre que non, une friteuse ne se nettoie pas seulement le 29 février. Les quinze premières minutes suffisent pour apprécier cette téléréalité scénarisée jusqu'à l'os selon le même procédé : présentation du restaurant désert, portrait souvent miséreux des gérants de l'affaire en déroute, arrivée du messie dans une bagnole faisant l'objet d'un placement de produit, grosse honte des restaurateurs lorsque le mec capable d'assaisonner correctement les asperges leur montre l'état déplorable de leur cuisine, nouvelle honte lorsque le même bonhomme leur fait comprendre qu'il sont infoutus de faire à bouffer à dix-huit clampins sans foutre le feu à leur bicoque, déclic (souvent accompagné d'un élément personnel, de type divorce, décès, ou mieux), et résolution lorsque le vieux routier dont les chiottes à la turque débordent se transforme en un petit troquet propre où la cuisine est bonne et le personnel accueillant. Le messie s'en va, rideau, le monde va mieux. C'est con, c'est une manière de capitaliser sur la misère du monde, mais on y entend parfois ce genre de phrase sortir de la bouche du Chef devenu rédempteur lorsque, au fin fond de la Lozère, une grand-mère au tablier enfin propre est capable de servir une quiche suffisamment cuite : "C'est exactement ce que l'on attend dans ce genre d'établissement."

Voilà, tout ça pour ça. "Glory Or Nothing" est, pour paraphraser l'illustre Chef précité, "exactement que ce que l'on attend dans ce genre d'établissement". Et en plus, voici un produit français, fruit d'un savoir-faire local. Les Hauts de France, Béthune, voici d'où nous viennent ces quatre OVERDRIVERS qui, en cette année où l'album "T.N.T." fête ses cinquante ans, n'en sont pas à leur coup d'essai. Deux albums, publiés dans la deuxième moitié des années 2010 (dont un "She's On Her Period" à la pochette d'un goût particulièrement douteux), un EP en 2021, pour ne pas se faire oublier alors que le monde était mis sous cloche, tout cela au service d'un Hard Rock qui, sur la palette du goût, se situe quelque part entre AC/DC (pour le Blues) et ACCEPT (pour l'usage systématiques des chœurs assaisonnés à la testostérone sur les refrains), le tout agrémenté d'un soupçon de MÖTLEY CRÜE et d'une dose d'AIRBOURNE. Tout cela sent la Cooper's bien fraîche et les antipodes.

"Je dirais que c’est une musique qui va droit au but, sans fioritures, des Gibson branchées dans des gros amplis poussés à donf, et une rythmique basse batterie en mode rouleau compresseur", déclare en interview le chanteur et guitariste rythmique du quartet, Adrien Desquirez. "Du riff et du solo à la pelle que vous saupoudrez d’une voix rocailleuse et de chœurs burnés et vous y êtes, c’est ça OVERDRIVERS. Il n’y a pas de secret, c’est juste ça, la recette du bon vieux Rock’N’Roll sauce XXIème siècle." (*)

Et que vous dire de plus ? Tout cela est vrai. Pas de tromperie sur la marchandise. OVERDRIVERS, qui a eu tout le "luxe" d'approfondir son écriture durant de longs mois d'inactivité forcée, nous balance une des excellentes surprises Hard Rock de ce début d'année (à jeu égal avec l'excellent "Dirty & Divine" de THUNDERMOTHER). Mixé par Fred Duquenne, ce troisième album est une sorte de fulgurance, dont l'écoute ne peut que nous convaincre que ces quatre chevelus savent rendre le monde meilleur. Le son est épais, avec juste ce qu'il faut de rugosité, celle-ci étant essentiellement apportée par la voix d'Adrien Desquirez, devenu chanteur par nécessité plus que par envie, qui nous balance quelques envolées dont les intonations peuvent rappeler le timbre de Marc Storace (KROKUS). S'il on met de côté quelques erreurs de prononciation (les "th" sont souvent prononcés "s" ou "z", à l'image des "everything" et autres "together"), c'est avec un professionnalisme remarquable que la formation jette en pâture cette musique qui compense un manque d'originalité (mais comment leur en vouloir ?) par une qualité d'écriture qui démontre que le groupe a su mettre à profit la période COVID. En fait, bien souvent, on aime à croire que les morceaux qui constituent ce "Glory Or Nothing" sont ceux qu'Angus Young aurait voulu être en mesure de proposer sur "Power Up". C'est particulièrement vrai pour les morceaux Hard Blues qui font le sel de cet album, à l'image du morceau "Overdrivers" (sur lequel on ressent également l'influence SCORPIONS), "Rock For The Rodeo", dont la structure simple est un délice d'efficacité, et surtout sur "Perfection Is My Name", le genre de shuffle Blues qu'affectionne également The ANSWER, furieux et énergique, que l'on pourrait écouter inlassablement.

Si le pêché mignon du groupe semble donc être ce Hard Rock australien de papa, sa force est dans sa capacité à voir plus loin, et à proposer une musique souvent musclée, lorgnant vers un Hard Rock plus européen, qui s'inscrit dans la lignée de groupes tels que The TREATMENT ou WAYWARD SONS. Et c'est là que tout le potentiel de la formation se révèle. "Meet The Monsters", sans doute le titre le plus savoureux de l'album, voit ainsi le guitariste lead Anthony Clay proposer un lick qui donne corps à ce mid-tempo, qui se transforme à mesure de sa progression pour s'imposer comme une véritable pépite en termes de construction et d'interprétation. À noter que sur l'ensemble de l'album, la guitare solo ne fait pas qu'habiller les morceaux. Non, les solos apportent une indéniable plus-value et portent les morceaux plus haut, et surtout, ils suivent une logique mélodique qui les rend, chose de plus en plus rare, aisément mémorisables. Grattez-vous la caboche : quel est le dernier solo de guitare qui vous a marqué au point d'en retenir chaque note ? Il y a ici un phrasé classe et audacieux, et la richesse de la guitare lead est vraiment l'atout majeur de cet album qui n'en manque pourtant pas. "We Are One", dont la progression d'accords peut évoquer "Keep On Rockin' in a Free World", classique de Neil YOUNG, est un autre exemple de ce Hard Rock plombé, à la fois immédiat et dégageant une impression de simplicité. Cette musique coule naturellement dans notre gorge comme un sucre d'orge, et le final "In Fear Blood and Fire" d'enfoncer le clou avec cette démarche un peu plus "sombre" qui apporte une texture différente à l'album (et qui sied fort bien au timbre râpeux Adrien Desquirez).

Soutenu par un label (RPM) bien implanté, porté par un son énormissime, bien décidé à sillonner le vieux continent, OVERDRIVERS semble, après plusieurs années de labeur, avoir désormais toutes les cartes en main pour recevoir plus qu'un accueil poli de quelques chauvinistes fiers que la France soit capable d'enfanter des groupes de cette trempe. Non, avec son sens de la mélodie et du riff, cette qualité propre qui habite l'ensemble des morceaux de cet album, l'absence de ventre mou et un talent d'interprétation remarquable, le groupe semble bien placé pour s'imposer comme une des meilleures surprises Hard Rock de l'année. Prendre son temps a eu du bon pour OVERDRIVERS qui nous offre avec cet album foisonnant de bonnes idées la preuve que, si le Hard Rock classique n'a pas été réinventé, il continue d'être porté avec respect et talent par de jeunes formations dont la science du riff dépasse désormais largement celle de leurs ainés vieillissants. Et comme dirait un cuisinier télégénique : "C'est exactement ce que l'on attend dans ce genre d'établissement."

(*) https://ridethesky.fr/music/interview-overdrivers-avril-2020

A lire aussi en HARD ROCK par GEGERS :


AXXIS
20 Years Of Axxis - Official Bootleg (2011)
Putain, vingt ans...




VICTORY
Gods Of Tomorrow (2021)
L'arrière garde du Hard Rock allemand pète le feu


Marquez et partagez






 
   GEGERS

 
  N/A



- Adrien Desquirez (chant, guitare)
- Anthony Clay (guitare)
- Florian Morgano (batterie)
- Lion Das Neves (basse)


1. Kings Of The Road
2. Overdrivers
3. Glory Or Nothing
4. My Girlfriend Is A Pornstar
5. Cobra Kai
6. Guitar Playboy
7. Bad Breath Girl
8. Meet The Monsters
9. Ready For The Rodeo
10. We Are One
11. Perfection Is My Name
12. In Fear, Blood And Fire



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod