Recherche avancée       Liste groupes



      
POST ROCK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


ALBUMS STUDIO

2016 Bronze
2020 Ellengaest

REMIX/ARRANG.

2024 The Wolf Change Its Fur But No...

REPRISES

2024 Horrific Honorifics Number Two
 

- Style : Berlial, Anathema, Joy Division
- Membre : Pantheist, Clouds, Johnny The Boy, Electric Wizard, Teeth Of Lions Rule The Divine, Iron Monkey, Hawkwind, Wijlen Wij

CRIPPLED BLACK PHOENIX - Bronze (2016)
Par DARK BEAGLE le 7 Mars 2025          Consultée 357 fois

Vous allez certainement dire que je radote, mais CRIPPLED BLACK PHOENIX est un groupe brillant. Sa discographie, déjà longue, se veut très qualitative pour qui veut, ou ose pénétrer dans son univers dark et peu optimiste (mais non dénué de cet humour noir so british). "Bronze", l’album qui nous intéresse ici, est déjà le sixième publié par le groupe (on ne compte plus les EP !), le second sur le label Season Of Mist et il est un petit bijou du genre, réussi de bout en bout. Cependant, ici, il convient de définir ce qu’est le genre tant la formation semble s’amuser à prendre diverses directions sans pour autant se renier et conserver un équilibre admirable tout du long.

Que de louanges pour entamer cette chronique ! À dire vrai, au moment de la découverte de ce disque, elles ne sont pas totalement méritées. CBP fait du CBP, c’est tout juste s’il alourdit sa musique, mais les ficelles habituelles sont toujours là. Imaginez un instant un subtile mélange entre les assauts aériens du Gilmour de la grande époque de PINK FLOYD mêlé à des riffs plus Heavy, qui lorgnent plus du côté de BLACK SABBATH ou du Stoner le plus sombre, ainsi qu’un côté planant et psyché, quelque part entre HAWKWIND et le ANATHEMA de la période "Alternative 4"/"Judgement".

Et surtout, "Bronze" est un disque, qui, à la première écoute, laisse étrangement perplexe. Nous ne savons pas exactement si nous aimons ou non ce disque qui n’est pas facile d’accès, qui mine de rien nous bouscule ou nous plonge dans un état plus contemplatif. La musique de CRIPPLED BLACK PHOENIX n’est pas forcément complexe, bien que les morceaux soient longs. Le groupe prend alors le temps de tricoter son univers sans se soucier que l’ensemble se tienne, que nous nous retrouvons face à une « globalité » logique, où nous ne pouvons pas nous perdre. Aussi, "Bronze" est un album-dédale, qui nous perd gentiment à travers des idées qui, prises individuellement, ne sont pas plus impressionnantes que cela, mais qui se fondent en une osmose dès qu’elles sont toutes rassemblées.

Mais qu’il est difficile d’entrer dans ce disque. La formation de Justin Greaves ne fait rien pour nous faciliter la tâche, avec ce "Dead Imperial Bastard" qui est un instrumental assez planant en guise d’ouverture, étroitement lié à "Deviant Burials" qui prend son temps pour se développer, pour arriver au cœur du sujet, quand les guitares s’affolent un peu plus, que le son s’épaissit et que Daniel Änghede nous en met plein les oreilles avec son chant mélodieux à souhait et expressif. Mais ne pensez surtout pas qu’une vitesse de croisière a été atteinte, le PHOENIX semble être un oiseau qui laisse mourir ses idées pour mieux les exploiter par la suite.

On bascule ainsi d’ambiances en ambiances, de trips spatiaux à des textures plus Heavy, avant de revenir sur une douceur somme toute relative. C’est comme si nous avions été conviés à monter sur des montagnes russes et que celles-ci étaient extrêmement tortueuses et que chaque heurt pouvait nous éjecter des rails. Certains arrêteront l’écoute de ce disque rapidement, d’autres tiendront ses 67 minutes sans réellement apprécier et d’autres encore, dont je fais partie, ne reviendront jamais de ce voyage tantôt onirique, tantôt perturbant, quelques fois absolument génial.

Utiliser le mot « génie » ou un autre qui part de la même racine est souvent à double tranchant. Parce que le génie, cela ne s’explique pas et aussi parce que cela reste de toute manière subjectif. Pour ma part, il frappe une première fois sur le diptyque "Rotten Memories"/"Champions Of Disturbance (Pt 1 & 2)". "Rotten Memories" est un Blues sombre, traversé par des élans Floydiens de bon aloi, dont la fin monte en puissance pour donner naissance à "Champions Of Disturbance", une longue pièce de neuf minutes qui elle-même se voit coupée en deux. En effet, sa première partie est un instrumental Stoner sur lequel s’invite un piano discret mais insistant, tandis que la seconde prend une tournure plus Heavy, plus dense, avec un refrain absolument magique. Ici, il se passe clairement quelque chose. Et ce serait une erreur de se dire qu’après ce titre, CRIPPLED BLACK PHOENIX ne pouvait pas faire aussi bien.

Car il fera mieux sur "Scared And Alone", autre grosse pièce mise à la disposition de l’auditeur, sur laquelle Belinda Kordic nous éclabousse de sa classe derrière le micro, espèce de Marianne Faithfull à la voix moins éraillée, mais plus désabusée. Cela ressemble à une ballade, jusqu’aux assauts d’une guitare qui encore une fois se veut lourde, puissante, apportant ce qu’il faut de relief pour toujours nous aguicher l’oreille. Ici, c’est l’émotion qui prime, qui prédomine, nous sommes dans la version de CBP dépressive, qui nous pousse dans le sillage d’un convoi funéraire. Un titre qui ne laisse pas indemne, qui marque au fer rouge pour peu que nous en soyons réceptifs.

Les autres morceaux ne déméritent pas pour autant. "Turn To Stone" est une véritable réussite, dans la lignée d’un SAB’ qui aurait consommé pas mal de champignons du genre qui font voir des choses étranges, "Winning A Losing Battle" est un autre tour de force de la part du groupe et peut-être le passage le plus Anathemien de l’album tandis que "No Fun" est un mid tempo sombre et effectivement pas très humoristique. À dire vrai, peu de moments donnent envie de rire à gorge déployée sur ce disque, qui pourrait presque être considéré comme conceptuel même s’il n’est pas annoncé comme tel.

Après, que valent les louanges si d’un revers de main nous pouvons les balayer ? Cet album est dans la lignée d’un "White Light Generator" de par sa diversité et surtout au niveau de sa construction avec cette alternance entre titres longs et courts, passages éthérés ou au contraire, plus enlevés. Sauf qu’ici, cela sonne de façon plus Heavy par instants et que le groupe donne l’impression d’avoir réussi à stabiliser sa formule pour la modeler à sa guise le temps de ce disque, réussi de bout en bout, bien que difficile d’accès. CRIPPLED BLACK PHOENIX n’évolue pas ici, il parachève ce qu’il avait commencé sur "White Light Generator" (les deux albums étant entrecoupés par l’EP d’une heure "New Dark Age"), bouclant ainsi la boucle.

"Bronze" est un superbe album. Du genre de ceux qui passent malheureusement inaperçus à part pour les connaisseurs et autres amateurs du genre. Le groupe poursuit sur sa lancée, dans ce style qui lui est propre et totalement maîtrisé. Justin Greaves est un maître d’œuvre inspiré, certainement un peu fou, ou habité par de la musique qui ne vient pas de ce monde et peu de personnes auraient pu imaginer cela de lui en écoutant sa partition sur les premiers IRON MONKEY. L’homme est versatile et il nous le montre encore une fois ici, au travers cette œuvre pertinente qui nous ferait presque dire que, définitivement, l’Angleterre est la terre du Metal sous toutes ses formes.

A lire aussi en POST par DARK BEAGLE :


NOVEMBRE [FRA]
Inox (2023)
Grand corps psychopathe

(+ 1 kro-express)



DOOL
The Shape Of Fluidity (2024)
Venus in furs


Marquez et partagez




 
   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Daniel Änghede (chant)
- Belinda Kordic (chant)
- Justin Greaves (guitare, basse, batterie, claviers)
- Jonas Stålhammar (guitare)
- Tom Greenway (basse)
- Ben Wilsker (batterie)
- Daisy Chapman (piano, chant)
- Mark Furnevall (claviers)


1. Dead Imperial Bastard
2. Deviant Burials
3. No Fun
4. Rotten Memories
5. Champions Of Disturbance (pt 1 & 2)
6. Goodbye Then
7. Turn To Stone
8. Scared And Alone
9. Winning A Losing Battle
10. We Are The Darkeners



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod