Quelle belle découverte que cet album "Gates Of Twilight" par les Américains de WINGS OF STEEL. Je sais bien ce que vous vous dites, le nom du groupe est quand même assez classique mais il a le mérite de bien sonner. On m'avait vendu que le vocaliste du groupe était un mix entre Geoff Tate et David Coverdale, il n'en a pas fallu plus pour me jeter sur ce premier album qui suinte les années 80 par tous les pores. Je ne m'attarderai pas sur cet artwork kitchesque as fuck et peu réussi, qu'on se le dise.

J'ai parcouru le net à la recherche d'interview du duo américain (duo mais accompagné néanmoins par Mike Mayhem à la batterie en tant que guest) et il semblerait que ni QUEENSRΫCHE, ni CRIMSON GLORY ne soient des influences. Bon ok. Mais c'est musicalement ultra proche des deux formations susnommées les gars. Allez je veux bien vous croire. Également, on retrouve d'autres grands noms dans les influences comme JUDAS PRIEST et WHITESNAKE. Justement, vocalement, comme je disais plus haut, Leo Unnermark est dans un registre très aigu, donc si un Kiske ou un Tate vous rebute, je vous déconseille de vous pencher sur WINGS OF STEEL. Même si parfois le bougre est plus en retenue et rappelle Coverdale quand il fait sonner sa voix grave, il est quand même assez souvent dans un registre aigu et en fait parfois même un peu trop (les ballades "She Cries" et "Slave Of Sorrows" pourront notamment vous faire tiquer).

Cinquante minutes, c'est la durée du voyage avec WINGS OF STEEL qui, comme je le disais dans mon intro, nous ramène dans la décennie incroyable qu'étaient les eighties. À vrai dire, les cinquante minutes passent à une vitesse folle, chaque morceau ayant quelque chose à raconter. Le groupe gère d'ailleurs avec brio les changements de tempo afin que l'ennui ne pointe pas le bout de son nez. Passé l'évidente nostalgie que l'on va ressentir, il est clair que le groupe a un charme fou et quelque chose de bien accrocheur. Peut-être pas une réelle identité certes mais une énergie et surtout une passion communicative. Un mot également sur la production qui est monstrueuse, "Liar In Love" démarrant tel un uppercut tant le son est puissant. La batterie sonne parfaitement et les grattes sont bien mises en valeur.

Les compositions sont donc variées mais pour moi le pic de l'album est sans conteste "Garden Of Eden", mid-tempo au groove sensuel où l'ombre de WHITESNAKE plane. C'est clairement dans cet exercice que WINGS OF STEEL me séduit le plus. Citons aussi "Lady Of The Lost" dans les highlights de l'album où le groove est méchamment contagieux. Leo Unnermark livre ici une prestation grandiose. De son côté Parker Halub nous pond tout au long de la galette des riffs très inspirés. Je pense notamment à "She Cries", superbe ballade. D'ailleurs la galette comporte deux ballades, exercice cher au groupe qui trouve que les power-ballades des eighties sont bien au-dessus des autres, on peut difficilement leur donner tort. Ainsi "She Cries" et "Slave Of Sorrows" sont toutes les deux réussies sans tomber dans la mièvrerie. Mention spéciale à la seconde et ses arpèges simples mais efficaces. Si vous préférez être secoués, essayez donc "Fall In Line" dans un registre plus féroce (ou Speed) ou encore "Cry Of The Damned" et son excellent refrain où les lignes de guitare s'imbriquent parfaitement aux mélodies vocales. Le groupe se permettra même de terminer par un "Into The Sun" dantesque. Démarrant timidement par des relents Reggae, l'epicness pointera le bout de son nez pour un solo long et inspiré et conclura l'album avec brio.

Mis à part le titre éponyme un peu poussif, le tout est d'une grande qualité, tant dans les compositions que dans la production qui leur rend bien honneur. Pour un premier album, WINGS OF STEEL frappe très fort et même si ce n'est pas ultra original, ça n'en reste pas moins brillamment exécuté. Alors effectivement le chanteur en fait parfois des caisses mais qu'il est bon qu'un album qui sonne autant eighties sorte en 2023. Je vous invite à regarder leurs prestations live qui sont plutôt cool et le groupe a même enregistré un concert en France récemment. Cocorico.