En toute transparence, je n’ai nullement découvert DETHKLOK via la série animée Metalocalypse, mettant en images les aventures rocambolesquement fantasmées d’un groupe de Death avec le chiffre d’affaires équivalent au PIB de la Suisse, mais par le biais de "Guitar Hero : Warriors Of Rock", dispensant quelques titres dudit "Dethalbum II", parmi lesquels "Bloodlines", et "Laser Cannon Deth Sentence" dans un DLC. Oui je suis un poseur, et je vous crotte.

C’est ainsi, plus par nostalgie que par réelle affection du groupe-presque-pas-fictif, que je m’attaque à cette demande (et intrinsèquement à leur discographie), au risque de défoncer les productions des Américains, comme ils s’évertuent à nous défoncer la nuque par leur Death Mélo frontal. Car oui, DETHKLOK, si le nom n’était pas assez évocateur en lui-même, ne respire ni l’intelligence, ni la subtilité. Vous aurez tout le loisir d’apprécier les pseudonymes débilissimes des protagonistes dans l’encart à droite n’ayant rien à envier à ceux d’A7X, tout comme les titres de leurs chansons, aussi inspirés que les paroles qu’ils renferment. Ah, vous voulez des exemples ? C’est parti, j’adore ça quand on peut taper sur des gens limités grammaticalement :

"PULL THE PLUG
PULL THE PLUG
PULL THE PLUG [...]" - "Dethsupport" (plus de vingt fois, j’ai pas compté, faut pas déconner)

"WALK
WALK
WALK [...]" - "Symmetry"

"D-D-D-D-D-D-D-D DIE!
D-D-D-D-D-D-D-D DIE!
D-D-D-D-D-D-D-D DIE!
D-D-D-D-D-D-D-D DIE!" - "Laser Cannon Deth Sentence" (c’était sympa de le postillonner dans le micro en plastoc de Guitar Hero)

Je m’arrête dans mon élan, car j’en vois au fond parmi vous qui convulsent face à tant de bêtise, mais vous avez l’idée générale du bouzin. S’il reste des neurones fonctionnels aux survivants, il reste désormais à apprécier l’angle musical du combo, qui étonnamment quant à lui, même s’il ne pousse pas à se taper le cul par terre, possède un certain charme. Je vous préviens, il faut toutefois passer outre le chant de Brendon Small aka Nathan Explosion, la tête pensante derrière ce projet un peu barré, aussi variée que l’encéphalogramme de Kerry King et occupant un espace très étriqué où les instruments se bousculent au portillon pour nous déverser toute leur hargne.

Ainsi, là où certains riffs se démarquent et groovent comme il faut là où il faut ("The Cyborg Slayers"), et où la batterie de Gene Hoglan - je veux dire Pickles - matraque jusqu’à l’abrutissement léthargique ("Laser Cannon Deth Sentence"), l’impact des titres est extrêmement aléatoire. Certains loupant totalement le coche, n’étant ni catchy, ni même rigolos ("Burn The Earth", "Symmetry", "Comet Song"...). Même "Murmaider II: The Water God", s’octroie le luxe sans demander son reste de singer le riff, la rythmique, et même la sémantique du précédent "Murmaider" de "The Dethalbum". Pas chiés quand même.

Dans l’absolu l’ange sur mon épaule me pousse à ouvrir mes chakras et à prendre DETHKLOK pour ce qu’il est : un projet débridé et surfant sur des traits grossis et stéréotypés d’un groupe de Death dans toute sa splendeur et sa beauferie, et à en rire ; Le diable sur l’autre m’invite à ne pas tolérer outre mesure ses frasques, au risque sinon à être trop indulgent l’égard du rendu musical, factuellement assez pauvre.

Telle une chimère mêlant un Mélo à la CHILDREN OF BODOM saupoudré d’un soupçon d’IN FLAMES, à une philosophie à la CANNIBAL CORPSE, DETHKLOK ne peut aboutir qu’à quelque chose foncièrement surprenant, absurde, ou crétin. Rayez la/les mention(s) inutile()s. Une fois ce "risque" accepté, les plus tolérants s’amuseront à se défouler sur les Dethalbums et consorts, invariants au possible. On chroniquait lequel déjà ?

Note réelle : 2,5/5 que je peine à arrondir… Disons 3, car le petit ange me promet des fontaines de pinard après mon trépas.

Morceaux préférés : "Laser Cannon Deth Sentence", "The Cyborg Slayers", "Bloodlines".