Une des choses que je préfère en tant que chroniqueur est le fait de pouvoir faire découvrir à nos lecteurs soit des groupes d’un temps passé (LOUD, SARAYA…), soit des groupes qui n’avaient pas encore eu droit de cité sur NIME (MVP, Billy IDOL..) ou tout simplement des nouveaux groupes (CYPHRE). Dans le cas de DÉSILLUSION c’est un peu tout ça à la fois. Pour la petite histoire, le groupe fut fondé (par Yvon il me semble) en 1999 et sort son quatrième album. Ce nouvel album, au titre éponyme, sort dix ans après "Metal Influence" qui datait de 2014. C’est qu’on aime bien prendre son temps chez DÉSILLUSION !

Avant de parler purement musique, un premier bon point : la pochette. Elle est signée par Stan W Decker (qu’on ne présente plus) regorgeant de petits détails et collant parfaitement aux thèmes abordés par le groupe.
Ensuite deuxième bon point, le son : enregistré, mixé et masterisé par Guillaume Doussaud (Swan Sound studio) qui donne un son puissant, moderne et cristallin au groupe.

DÉSILLUSION ce sont de grands gamins bercés par le doux son du Heavy des années 80. Ils ont mangé du JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN, MANOWAR, GUNS, METALLICA (pour ne citer qu'eux) à tous les repas, matin, midi et soir. Il est donc normal qu’à l’écoute de cet album on soit souvent pris de nostalgie tant il suinte les 80s. Bon, autant être franc avec vous, le chant en français n’est pas vraiment ma tasse de thé (normal pour l’anglais que je suis). J’ai bien sûr écouté les premiers TRUST (quand il faisait de la bonne musique), quelques albums de VULCAIN et dernièrement SORTILÈGE (oui je sais j’ai du retard). Mais rien y fait, j’ai toujours autant de mal avec l’élocution française. Pour autant, ce que je considérais comme étant un handicap se révèle être une force pour DÉSILLUSION.
Les textes sont très importants, souvent dans l’air du temps, "Redeviens le Maître", "Peuple Insoumis". On sent cette rage, ce rejet d'une partie de société fortement politisée, teintée d’injustices, corrompue. Alors parfois certains textes sont plus « bon enfant » voire même un peu kitsch, ce qui est souvent le reproche que je ferai à la langue française "Vivre À Fond", "Adrénaline" mais cela n’entache en rien la grande qualité de l’album.
Le point fort de cet album est bien entendu le travail remarquable au niveau des compositions. Passée l’intro c’est une déferlante bien Heavy qui vous arrive tel un uppercut. "Résurrection" (tiens un titre d'HALFORD !), qui porte vraiment bien son titre, est un pur bijou et la meilleure des entrées en matière. Le travail sur les guitares est remarquable. Felix et Sébastien, enchainent les solos et riffs avec maestria le tout bien évidemment porté par une section rythmique sans faille. Rythmique souvent assez soutenue comme sur l’excellent "Le Routard Du Crime" et son riff inspiré, "Peuple Insoumis" et son ambiance allant crescendo, le speedy "Adrénaline" ou le très painkillien "Dans Ma Mémoire". Impossible d’ailleurs de ne pas penser à l’influence de JUDAS PRIEST ("Painkiller", "Defenders Of The Faith") tant les ambiances me rappellent la bande à Rob. Bon la différence avec JUDAS PRIEST est qu’ici on entend vraiment bien la basse d’Yvon, très présente et toujours très à propos.

Petite mention quant au chant, habité et porté par Jimmy, qui même si on pourra par moments dire qu’il est à la limite, est d’une sincérité absolument remarquable. On sent qu’il est littéralement possédé par ses textes et contribue grandement à faire de ce quatrième album est vraie réussite.
DÉSILLUSION n'a jamais eu pour objectif de réinventer le Metal, il se contente de proposer une musique qui lui tient à cœur, avec énormément d'humilité et de savoir-faire. C'est donc un 4/5 bien mérité et surtout n'attendez plus dix ans pour nous passer le bonjour !

Pour info, l'album est disponible en CD pour vingt euros port compris. Pour tous renseignements envoyez un mail à désillusionmetal@gmail.com