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2024 Death Is Absent

AETHYRICK - Death Is Absent (2024)
Par STORM le 23 Septembre 2024          Consultée 2338 fois

L’année 2024 n’est pas terminée mais déjà se pointe chez moi le sentiment d’avoir traversé des mois exceptionnels en terme de sorties qualitatives et enrichissantes au possible. Et voilà qu’apparaît en ces derniers jours d’été, un groupe que je suis et que j’apprécie depuis ses débuts et dont je conserve toujours des souvenirs émus concernant certains titres incroyables. Je pense notamment au déchirant et déchiré titre "Stellar Flesh" présent sur l’album "Gnosis"(2020), ou bien encore à "The Starlit Altar" de l’album "Apotheosis" (2021) dont je ne peux que vous conseiller expressément les écoutes. Mention spéciale à cet artwork magnifique d’ailleurs, l’air de rien je le trouve toujours aussi beau.

Avec ce déjà cinquième album, AETHYRICK groupe finlandais en l’espèce, affiche de bien belles ambitions. Retour dans les 90's avec volupté mélodique et agressivité notoire bien entendu, mais cette fois-ci avec une production bien plus claire et détaillée alliée à une technique sans faille. Dans une récente interview, le groupe mentionnait cette atmosphère toute particulière conçue, cherchée ou déployée par des groupes de cette décennie fétiche : entre ambitions claires, désir profond et sincère d’ouvrir les portes du Black Metal en les ornant d’une manière plus ou moins chevronnée voire parfois maladroites d’atmosphères enivrantes et passionnées, le tout cadré par des groupes fondateurs et charismatiques, piliers de cette scène en devenir et sans cesse propulsée autour desquels graviteront tous les autres avec plus ou moins de succès, mais pour lesquels la postérité conservera néanmoins une certaine affection.

Mais la scène a continué à se développer, à se transformer et à se départir aussi de quelques héritages. En somme, il fallait donc que la horde primitive de ces groupes créateurs (BURZUM, EMPEROR, MAYHEM, etc…), qui parfois ont développé leurs auras – en sus de leur musique – autour de discours décomplexés ou d’actes inouïs et criminels, soit tuée comme Œdipe le fit avec Laïos. Si la scène du Black Metal resplendit jusqu’à maintenant et continue à se perpétuer, c’est bien sans doute que les fils de la horde primitive ont su transcender, sublimer ou enterrer les histoires du passé ou les héritages maudits. La juvénilité crasse des aînés a été déplacée au profit d’intentions plus sérieuses, détaillées, et moins caricaturales.

Alors ce "Death Is Absent" qui se teinte, il est vrai, des ambiances glaciales des 90s, le fait de manière intelligible et avec une maîtrise hors-pair qui nous rappelle le "Welcome My Last Chapter" de VINTERLAND, le "Forest Of Witchery" de THY SERPENT, mais aussi le romantisme sombre de EMPYRIUM période "A Wintersunset…". D’ailleurs le premier titre, "The Fire That Sires The Sun" en conserve un peu le souvenir ouaté. Les dernières lignes mélodiques y font en tout cas sacrément penser, sans plagiat aucun bien entendu. Tandis que "Empyrean Silver" – la pièce maîtresse de l’album - se propage dans ses volutes enivrantes avec un sens aiguisé pour nous emplir de mélodies majestueuses et de leads éclatants, d’autres titres accourront à vous pour vous prodiguer leurs médications vénéneuses. Nous pourrions nous attarder quelques instants sur la plus mélancolique et pourtant agressive "Beyond All Death" avec ses pointes de claviers et sa densité atmosphérique impressionnante. Les vocaux déchirés qui y prennent part, participent à cet épanchement maléfique mais aussi terriblement beau.

Chaque titre résonne avec puissance sans jamais en faire trop. Point de surenchère chez AETHYRICK, juste la condensation et l’agglomération d’éléments mélodiques inspirés et possédés, secrètement dosés aux bons soins de ces deux alchimistes. "The Hands Of Fate" porte en son sein une architecture soyeuse, entraînante comme, il est vrai, ont pu le faire OLD MAN’S CHILD, GEHENNA mais aussi KVIST ou sur un versant plus mélodique encore DAWN et SACRAMENTUM période "Far Away From the Sun". Sur ce titre, AETHYRICK développe son romantisme noir, sa littérature musicale pourrait-on dire, tant la profondeur mélodique nous apaise et nous agite à la fois. À l’instar aussi du dernier titre, "Only Junipers Grow On My Grave", AETHYRICK développe d’incroyable reliefs, trace de nouveaux sentiers, dévoile de nouveaux paysages… jusqu’à son dernier galop ou jusqu’au dernier soupir de son piano.

Assurément, AETHYRICK marque un grand coup avec ce "Death Is Absent". Mention spéciale aux claviers EMPEROR-iens, au chant vociféré point trop original ou belliqueux mais parfaitement dosé et congruent avec le tissu musical et instrumental proposé. Cet album réussit ce tour de force de vous apprivoiser et non le contraire. Il a la majesté en lui, la hargne mélodique chevillée au corps et le soupçon supplémentaire que nombre d’albums excellents sortis cette année n’ont pas. Équilibré et affirmé, ce disque ne comporte aucun point faible selon moi. Il se doit d’être écouté de nombreuses fois pour évidemment en apprécier toute la substance noirâtre et mortelle. Superbe !

Note réelle : 4,5/5.

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- Gall (n/c)
- Exile (n/c)


1. The Fire That Sires The Sun
2. Empyrean Silver
3. Beyond All Death
4. Midwinter Masks
5. The Hands Of Fate
6. Only Junipers Grow On My Grave



             



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