Mais on l’arrête pas lui ! Déjà que Garry Brent avais sorti le premier album de son projet MEMORRHAGE l’année dernière, il en a aussi profité pour sortir le très cool "Scroll Piercing" pour son autre projet GONEMAGE et il a aussi donné sa voix pour la démo d’un autre projet DEMON SLUICE. Le gars est en forme ! Et en plus v’là qu’il nous ressort un album de MEMORRHAGE. Mine de rien, le premier album est devenu une bonne drogue pour moi, l’album est super fun et je résiste jamais à me défouler un peu dessus à l’occasion. Tout ça pour dire qu’un second album qui arrive aussi rapidement, bah ça me rend toute joie. Et si le Neo Metal de weirdo teinté de Chiptune et de Black Metal de GONEMAGE m’avais tout aussi ravi, bah c’était pas non plus la même mixture donc là, rien que ça c’est un grand oui. Parce que bon, je vais pas vous jouer le suspense du texte, vous avez vu la note, vous devinez à mon ton enjoué mais ce "Anyo" est totalement ce que j’espérais d’un deuxième album : un bon gros rab qui fait plaisir.

"Anyo" est effectivement un bon gros rab, parce que notre bon Garry n’a pas trouvé nécessaire de changer sa mixture d’un iota. On est toujours sur un Neo Metal surexcité et violent avec des éléments plus modernes et une légère touche Cyber dans certains effets et dans l’ambiance. C’est toujours aussi fun à écouter et chaque écoute menant à cette chronique à été un putain de plaisir. Allez, on va quand même creuser un peu quand même, parce que l’album n’est pas non plus une simple copie de son précédent, il a ses petits arguments à lui quand même. Déjà, je le trouve un peu moins con dans sa violence, parce que bon, "Memorrhage" il poussait quand même bien loin par moments au point de me donner l’impression d’écouter un truc aussi énervé que du NAPALM DEATH. Ça s’est pas non plus assagi hein, sur un indice de violence on est passé de 9 à 8,5 mais ça se ressent quand même.

Je pense aussi que cette violence un chouïa atténuée vient aussi des compos qui sont plus fouillées qu’avant et qui vont bien plus mettre en avant les éléments Électro de MEMORRHAGE. On ressent aussi une meilleure maîtrise de ces éléments, notamment le scratch qui, omniprésent, se montre nettement moins en roue libre qu’avant. Et aussi, autre truc qui rend "Anyo" différent, c’est que si "Memorrhage" était assez proche de SLIPKNOT, là on est clairement parti chercher du côté de KORN et ses bizarreries (à en croire que le dernier GONEMAGE a pas aussi un peu parasité MEMORRHAGE), on a plus de chant clair qui se situe quelque part entre Jonathan Davis et Anders Fridén et globalement, la section rythmique est plus en recherche de groove que de furie. Bon ça retire pas non plus le chaos ultra jouissif qui caractérise MEMORRHAGE hein, on a des bourrinages bien fun avec des petits brûlots comme "Downstone", "Removal Process", "Dive" ou encore "Key Through Flesh". Mais personnellement, les morceaux qui brillent le plus sont ceux qui vont chercher un peu autre chose justement. Pour ne citer que les deux-là, j’adore "Anywhere Else" qui arrive à être planante avec son chant clair sur fond de rythmique frénétique et son break Électro est sublime, et à côté, "1st Level" refait un peu le coup de "Lurch" mais différemment en allant chercher du refrain à la IN FLAMES tout en jouant sur des sonorités Électro très années 2000.

Bon, avec cette chronique, je pense que vous avez compris que si vous avez aimé le premier album de MEMORRHAGE, celui-ci va tout autant vous réjouir voir plus. C’est que, en plus d’aller dépoussiérer un genre qui en a quand même bien besoin (parce que bon, en dehors de KORN, y a pas grand-chose d’intéressant qui se fait de nos jours en Neo Metal), Gary Brent arrive à lui tout seul à en faire quelque chose de frais et relativement moderne malgré son aspect revival. Franchement, un album de ça c’était chouette, mais alors enchaîner comme ça sans tomber dans la redite, c’est quand même formidable.