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2021 Black Harvest
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GREEN LUNG - Black Harvest (2021)
Par MISS OF PUPPETS le 2 Juillet 2024          Consultée 552 fois

Que le Rock soit avec vous !
C'est avec ces mots que Tom Templar, chanteur de GREEN LUNG, pourrait nous accueillir en maître de cérémonie à la grand-messe du Rock. Il pourrait même offrir ce second LP baptisé "Black Harvest" ou moisson noire à la chèvre diabolique (mais de quoi elle parle Miss Of Puppets ?), lui qui officie magistralement au rite de l'occulte et nous abreuve comme un prêtre inquiétant, de sa bonne parole pour nous convertir à son dogme totalement obscur.

Tout est dit sur la pochette de Richards Wells, représentant un vitrail pseudo-religieux. Les cavaliers de l'apocalypse se font menaçants, cependant Famine, Guerre, Mort et Conquête ne feront pas le poids face à la mascotte du groupe en personnage effrayant et positionné au premier plan, qu'est la chèvre diabolique. Depuis le début de cette formation britannique, l'ambiance et l'imagerie tournent autour de l'occulte lequel se mélange à merveille avec la sorcellerie, le paganisme et la tradition anglicane.
Il fait partie à présent de leur marque de fabrique.

La première fois que j'ai écouté cette récolte noire, j'ai fermé les yeux et je me suis crue dans une cathédrale. J'étais envahie par la résonance de la voix du chanteur, qui semblait provenir du fond d'une église. En réalité, mon impression était la bonne puisqu'il a réellement enregistré la partie vocale du premier titre, "The Harrowing" dans une église anglicane, alors même que les paroles évoquent une vision de sorts lancés dans une forêt anglaise hantée. Avouez que c'est assez marrant quand même, non ?
Je trouve l'idée plutôt pertinente car ce morceau m'a embarqué de suite tellement il est magnifié par cette acoustique lui apportant de la profondeur et de l'ampleur. Incongru ou non, en tout cas les églises sont de véritables bijoux pour nos oreilles.

Remontons le temps puisqu’après avoir sorti un premier album en 2019 intitulé "Woodland Rites", plutôt bien accueilli par un public de niche, le groupe enregistre le second, "Black Harvest", en fin de cette même année. L'ensemble des titres a été composé à une seule et même période, ce qui apporte une certaine cohérence artistique à leur œuvre.
De confinement en confinement durant les années COVID puis de bars en bars, GREEN LUNG se forge une sérieuse réputation dans le milieu et parvient à obtenir une date importante, celle du festival de Bloodstock en 2021, qui marquera le point de départ de la reconnaissance du public.
Auparavant, les musiciens se produisaient essentiellement devant dans des petites salles ou festivals et manquaient cruellement d'expérience. Le fait de jouer devant plusieurs milliers de personnes à Bloodstock les a galvanisés et leur prestation a su convaincre.
Ce n'est qu'en 2021 qu'est actée la sortie officielle de ce "Black Harvest" et c'est à ce moment que la composition du quintet se clarifie et prend la forme que nous connaissons actuellement avec Tom Templar au chant, Scott Black à la guitare, Matt Wiseman à la batterie, John Wright à l'orgue et Andrew Cave à la basse.

Tom Templar avoue en interview que le combo a souhaité mettre en avant une approche différente de celle de "Woodland Rites" dans l'écriture, les arrangements et la production, dûs bien plus à leurs influences issues de QUEEN et d'autres groupes grandiloquents qu'à leurs inspirations provenant du Doom de BLACK SABBATH. Leur volonté était de mélanger des sons plus accessibles et mélodiques tout en conservant un côté Doom, offrant de ce point de vue, un contraste intéressant par rapport à leur premier LP. Je ne peux que les remercier car il y a une progression significative comparativement avec "Woodland Rites".
Les tubes sont plus immédiats et le sens de la mélodie devient évident. Je ne serais pas surprise que les tracks comme "Reaper's Scythe" ou "You Bear The Mark" soient bien accueillies par le public en live, tellement ils semblent avoir été taillés pour. Néanmoins, deux titres plus lents attirent mon attention "Graveyard Sun" et l'instrumental "Black Harvest" en raison des superbes ambiances pesantes et très travaillées qu'ils proposent. Il est probable que leur positionnement central dans l'album y soit pour quelque chose. C'est comme s'ils permettaient au mélomane de faire une pause dans cette explosion d'informations multiples transmises dans la première partie de l'album.

Avec GREEN LUNG, le sens de la mélodie est au service d'un son très rétro venu tout droit du monde du Hard Rock et Heavy des 70s que les musiciens affectionnent particulièrement (DEEP PURPLE, BLACK SABBATH...). Le témoignage le plus flagrant qui nous saute aux oreilles est l'alchimie entre les parties de clavier de John Wright et leur réponse énergique aux arpèges de Scott Black. Elles apportent une forte signature et identité au groupe.
Mais la particularité des Anglais se fixe encore dans les influences folk et païennes tirées de l'héritage culturels des membres, constituant l'ADN même de la formation à présent, pour proposer un son Stoner/Doom horrifique et satanique.

L'autre souhait des musiciens était aussi de mieux valoriser et mettre en avant l'orgue et les harmonies vocales. Le résultat de leur travail de composition est assez frappant si bien qu'on peut se prêter à croire que tous les instruments leur sont dédiés. Ce sentiment survient dès le début de l'album avec l’enchaînement "The Harrowing"/"Old Gods", où la voix de Templar et l'orgue Hammond deviennent essentiels et donnent de la variation au morceau. Là où cela devient encore plus fort c'est avec la très réussie Power ballade de l'album, "Born To A Dying World", qui ne laisse s'exprimer justement que le duo voix/orgue en intro, ces deux magnifiques instruments se faisant merveilleusement écho. Ce n'est qu'à coup de riffs inspirés de Scott Black que le morceau s'énerve un peu. Il y a de quoi s'énerver puisque ce titre nous parle du réchauffement climatique ou plutôt du monde d'après, vous savez celui où il n'y aura plus aucune distinction entre les saisons, lorsque les quatre n'en feront plus qu'une et où la montée des eaux aura inéluctablement tout englouti sur son passage. Ce titre est inspiré de l'histoire de ce village du Suffolk que la mer tempétueuse a emporté avec elle au fond de l'eau au XIIIème siècle. La légende raconte que le village médiéval est resté intact dans les profondeurs et qu'on peut entendre les cloches de l'église sonner les jours de gros orages.

Ce "Black Harvest" est une très bonne moisson, car les titres s'enchaînent particulièrement bien et qu'aucune longueur ne se ressent. Les premiers morceaux permettent rapidement de comprendre que le groupe a évolué d'un cran par rapport au précédent opus en terme de composition et la suite de l'album nous embarque complètement. Le rythme est très bien ficelé alternant à merveille les parties énergiques à celles plus lentes. Je vous avoue avoir passé un excellent moment, s'agissant pour moi du meilleur album du quintet jusqu'à présent.
Alors vous aussi faites comme moi et succombez au culte de la chèvre diabolique.

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- Andrew Cave (basse)
- Matt Wiseman (batterie/tambours)
- Scott Black (guitare)
- Tom Templar (chant)
- John Wright (orgue/clavier)


1. The Harrowing
2. Old Gods
3. Leaders Of The Blind
4. Reaper's Scythe
5. Graveyard Sun
6. Black Harvest
7. Upon The Altar
8. Your Bear The Mark
9. Doomsayer
10. Born To A Dying World



             



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