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2024 Omerta

SWARM - Omerta (2024)
Par KOL le 20 Juin 2024          Consultée 629 fois

Quand Jeff m’a glissé à travers les barreaux de ma geôle une petite note gribouillée à la va-vite, j’ai frénétiquement tendu la main tel un camé en pleine redescente. Il faut dire que j’ai tapé beaucoup de bonne doses ces derniers temps, entre le RYUJIN, le SEEYOUSPACECOWBOY, le dernier KNOCKED LOOSE, j’ai fait le plein de sensations fortes et commençait à tourner en rond, à exhumer de vieilles gloires en quête de KroX sur nos noirs internets. Sur la missive était écrit : « tiens, Kol, c’est pour toi, ça doit être pile-poil ton truc, ça ». Ça, c’est le dernier album de SWARM, "Omerta". Et comme Jeff a souvent du pif (rien à voir avec la poudre), j’ai immédiatement saisi l’opportunité d’ouvrir la page SWARM sur NIME et de partager avec vous, chers lecteurs, mon appréciation du groupe formé à Antibes en 2013, mais également la pertinence du jugement du boss quant à mes goûts douteux.

N'y allons pas par quatre chemins, oui, le combo œuvre totalement dans un registre Kol-compatible, à la croisée entre Metalcore, Groove et Thrash. Qui plus est made in France, la formation se montre d’une belle ambition et propose une formule rudement efficace, qui dépote franchement. Troisième LP, "Omerta" propose donc un Metal moderne, qui bastonne bien et pourra évoquer un croisement en MASS HYSTERIA, LOFOFORA d’un côté et LAMB OF GOD ou PANTERA de l’autre, pour le commun des mortels, avec des petits toffees de Hardcore en bonus disséminés ici et là.

Musicalement, c’est du très bon niveau. Que ce soit la section rythmique Mikael/Anthony, solide comme un roc et proposant suffisamment de variations (quelques petits coups de slap pour le plaisir, comme dirait Herbert Léonard) pour rendre digeste et intense la mixture, au duo de gratteux, Matt/Antoine, qui sont aussi féroces dans le riffing qu’ils savent placer mélodie et technique sur les leads et autres solis. "First Class", qui clôture le disque en beauté, est un magnifique témoignage de leur savoir-faire, tour à tour puissant, engagé et élégant.

Le chant est d’une grande variété, sans doute le fruit de mixer les performances de Rémy et Matt, notamment. On se retrouve donc avec des voix claires que ne renieraient pas Mouss ou Kemar de NO ONE IS INNOCENT ("Make Your Move"), surtout lorsqu’ils utilisent ponctuellement la langue de Molière, mais la majorité est plutôt typée extrême, soit dans le registre hardcore, soit même parfois des growls. De cette variété, que l’on pourra comparer à celle d’un MASTODON tant les différences sont marquées, nait une singulière richesse, au risque de perdre quelque peu le fil de l’histoire. Et je dois vous confesser que c’est un peu ce qui s’est passé, me concernant.

Pour la plupart du public, le chant représente souvent l’identité d’une formation. Les musiciens bien entendu vont chercher plus loin ce qui fait la personnalité d’une musique, mais c’est généralement la partie émergée de l’iceberg. Alterner les voix à ce point, à moins d’y trouver une alchimie particulière comme c’est le cas pour les Géorgiens précités, est une prise de risque majeure, celle de ne pas parvenir à offrir une cohérence à ses auditeurs. Bref, on a un peu l’impression que SWARM se cherche encore au niveau vocal, ce qui peut s’avérer perturbant au premier abord, sensation renforcée par l’alternance français/anglais décontenançante.

Alors, pour autant, "Omerta" n’est pas un mauvais disque, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit. Il est même plutôt bon, pour être honnête. Et surtout, il a le mérite de proposer une palette assez large de sous-genres, offrant un relief bienvenu dans la composition, que la production aura malheureusement tendance à raboter, s’avérant précise mais également assez monolithique. Heureusement, SWARM sait aérer son propos (moment émotion sur "Dead Inside", à la limite de la justesse), ouvrant d’ailleurs les hostilités sur l’impeccable et acoustique instrumentale "Alsamt" et ses airs orientaux que l’on aurait apprécié retrouver plus loin dans la galette.

Comme exposé précédemment, ça riffe sévère tout au long d"Omerta", les amateurs seront repus sous les assauts répétés des guitares, mais il y a en permanence une certaine recherche, qu’elle soit le fruit d’arpèges stylés ("Soul Square") ou de passages en mid-tempi GOJIResques ("Step By Step"). Mais c’est bien l’agneau de Dieu qui sera régulièrement évoqué, dans son entreprise de démolition en mode moissonneuse-batteuse ("Clink And Come End"), quand bien même les chorus pourraient se montrer plus catchy. Quitte à y aller sur le mélodique, foncez les gars, ne vous arrêtez pas au milieu du chemin !

"Omerta" est un disque honnête et efficace, qui offrira indubitablement sa dose de kif aux amateurs du style, lorgnant régulièrement vers différents courants pour une mixture parfaitement respectable. Le talent des zikos est indéniable et la maitrise est assez bluffante. Il me manque en revanche ce petit truc en plus, celui qui donne envie d’y retourner encore et encore. Sans doute une légère carence en mélodicité, celle qui s’immisce dans vos tympans pour ne plus s’en échapper. Dommage, car tout le reste est bien là. Bien vu, Jeff !

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   KOL

 
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- Antoine Chapet (guitare)
- Flo Girauldon (basse)
- Matt Bankowski (guitare, chant)
- Rémy Pauck (chant)
- Roman Contenti (batterie)


1. Alsamt
2. Step By Step
3. Clink And Come End
4. Soul Square
5. Suicidal Dreams
6. Make Your Move
7. Dead Inside
8. My Inner
9. Sorrow Dies Twice
10. The Wise Men
11. First Class



             



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