Recherche avancée       Liste groupes



      
METAL PROG  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2015 A Dream In Static
2023 Let The Truth Speak
 

- Style : Kingcrow, Full Nothing, Porcupine Tree, Odd Logic, King Misfit, Need, Osyron
- Membre : Sevendust, Soilwork
 

 Site Officiel (551)
 Facebook (421)
 Bandcamp (423)

EARTHSIDE - Let The Truth Speak (2023)
Par HAPLO le 27 Mai 2024          Consultée 2505 fois

Non content de se poursuivre… Le rêve s’enrichit !

EARTHSIDE est un foutu ovni. Sa première apparition dans les cieux quelques peu encombrés du Metal Prog’ remontant à 2015, les rares observateurs ayant été témoins de cette illumination pleine de grâce s’étaient alors résolus à penser qu’ils avaient imaginé, voire fantasmé ce "A Dream In Static" avec ses soutes pleines d’un Metal classieux, pleinement maîtrisé, mêlant des sonorités symphoniques cisaillées par des riffs pendulaires auxquels différents vocalistes plus ou moins célèbres prêtaient leur art… Le collectif musical n’étant formé que d’instrumentistes pur jus. Mais 2015, c’est loin, sachant que le brouillard froid et gluant nous ayant été imposé par une certaine pandémie est passé par là ; écran total sur lequel nombreux sont ceux qui sont repartis sur une feuille blanche depuis 2020/2021. Avant ces années, c’est le Moyen-Âge !

En outre, non seulement les zicos d’EARTHSIDE ont survécu à ce bazar viruso-intergalactique mais en plus ils ont pris plus que leur temps pour imaginer, composer, tester, rejouer et arranger la musique qui illustrera leur seconde offrande. Et franchement, ça valait le coup !
Aussi fidèles à leur signature artistique Métallo-onirique qu’à un line-up n’ayant pas varié d’un iota en huit ans, les Américains reviennent ainsi fin 2023 aux commandes de ce qu’il convient de décrire comme un croiseur interstellaire pour nous faire de nouveau goûter à leur univers baroque en proposition d’absolu. Témoin chanceux de l’apparition initiale puis chroniqueur nimien longtemps frustré d’un second album qui n’en finissait pas de se préparer, je me suis réellement pris "Let The Truth Speak" en pleine poire !

Un choc frontal et salutaire qui m’a étrangement mais intimement fait comprendre pourquoi j’avais alors tant apprécié le chapitre I "A Dream In Static" jusqu’à maintenant isolé dans son unicité : EARTHSIDE parvient de nouveau à y réaliser un talentueux grand écart entre une musicalité multicolore où son Metal s’abreuve de diverses influences et une réelle ingéniosité à surprendre, à être complètement tant imprévisible qu’inclassable aussi bien dans le fond que dans la forme. Les Américains restent néanmoins à la manœuvre et pilotent cette création d’une main artistiquement ferme, en évitant soigneusement le bordel auditif qui pourrait naître très naturellement d’un tel projet kaléidoscopique et transformer leur musique en un bouzin multi-vitaminé pseudo-expérimental dégoulinant que tout le monde admire par politesse érudite mais n’écoute réellement jamais. Or, ô lecteur aux aguets, non seulement la formation parvient très dignement à tenir cette posture (douloureuse) de gymnastique sur toute la durée d’un opus studio grand format (qui flirte quand même avec les 1h20 !) allant même jusqu’à y injecter des petits éléments qualitatifs qui selon moi faisaient défaut au premier-né… Finalement, ces huit longues années n’étaient peut être pas du luxe : un truc pareil, ça se peaufine !

Une richesse humaine et musicale : Dans la logique de dépeindre une vaste fresque musicale composée à partir de différentes nuances, les instrumentistes de EARTHSIDE, loin d’être à la ramasse en matière de frontman comme j’avais eu la naïveté de l’imaginer pour l’opus de 2015, s’appuient volontairement sur de nombreux chants dont les styles diffèrent mais ne se collisionnent pas. Se sont donc des vocalistes aussi variés dans leur style de prédilection que dans leurs notoriétés respectives qui s’emparent de sept titres sur les dix que compte "Let The Truth Speak" allant de l’incontournable Daniel Tompkins (TESSERACT) ou encore du très pop AJ Channer (FIRE FROM THE GODS) en passant par la chanteuse soliste Vikke et sans oublier l’étrange Mister Gennady Tkachenko-Papizh aux vocalisations parfois surréalistes… attribuant ainsi un cachet unique aux différentes facettes composant la musique qu’EARTHSIDE nous propose de vivre sur cet album.
Côté instrumental, nos hurluberlus du Connecticut vont également s’adjoindre les services d’instrumentistes pas piqués des vers comme les percussionnistes du combo SANDBOX PERCUSSION, de saxophonistes ou encore d’un duo de harpes (DUO SCORPIO) sans oublier le batteur de LEPROUS himself sur le magistral titre de clôture ; guests qui apportent ainsi leur touche à un Metal que l’on peut ainsi qualifier d’unique.
Parce qu’il est important de le (re)dire ici, et même si il s’en écarte ponctuellement pour aller piocher dans d’autres influences, la patte d’EARTHSIDE reste néanmoins solidement boulonnée à notre style de prédilection sur NIME : Un Metal Prog’ compact, technique et ambitieux ou des passages brutaux peuvent côtoyer des séquences très Pop-soft, le tout porté par un art consommé de la progression et de la transition intelligente, orné de très belles montées en puissance, de crescendos lumineux aboutissant sur des ambiances captivantes… "Let The Truth Speak" fait ainsi preuve d’une musicalité riche et inspirée où les riffs acérés s’entrelacent harmonieusement avec des lignes divinement groovy quand ce ne sont pas des orchestrations cuivrées. Gardant son cap sur le dos d’un Metal punchy assumé, la formation balaye néanmoins de nombreuses teintes stylistiques pour enrichir son propos : Le talent des Américains résidant dans la parfaite osmose qui en résulte.

Pris dans le piège de cette musique absolue, je me suis enfilé "Let The Truth Speak" de bout en bout comme on le ferait d’une symphonie. L’immersion est totale !
Tu mesureras donc logiquement, ô lecteur exigeant, toute la difficulté d’identifier ne serait-ce qu’une pièce de choix parmi ce maelstrom musical ! Ce dont je me souviens, la bave aux lèvres et les yeux vitreux après plus d’une heure de roulis vertigineux sur les lames de fond composées par EARTHSIDE, c’est peut-être de certaines lignes de crête pour des vagues qui m’ont paru un peu plus hautes que les autres… à l’image du captivant instrumental "Watching The Earth Sink" dont la petite ligne mélodique délicieusement obsédante se transforme en une cataracte tourbillonnante engloutissant l’univers, du très original "The Lesser Evil" au groove finement jazzy basculant sans prévenir sur une séquence percutante de Jazz-Fusion dérivant elle-même sur du Djent pilonnant… ou encore l’ultra rythmé "We Who Lament" qui joue aux montagnes russes entre des riffs pesants, des pauses pleines d’arpèges en mode réverb et une voix à la puissance insoupçonnée.

Mais au-delà de la qualité intrinsèque de chaque piste, ce qui fait pour moi la vraie valeur ajoutée d’une œuvre comme celle-ci, c’est surtout que l’auditeur ne cesse de se faire balader par des compositions complètement imprévisibles, où les angles droits peuvent s’enchaîner en accélération continue sans qu’on les sente venir, nous entraînant dans un labyrinthe titanesque où la navigation se fait à vue en reposant uniquement sur la confiance que l’on fait aux compositeurs… réellement bluffant comme expérience. À ce titre, et dans une optique de joyeuse glissade incontrôlée pour le plus grand plaisir de nos belles oreilles, je recommande chaudement la visite exhaustive et sans retenue des dix pièces qui meuble cet album-continent !

Au travers d’un "Let The Truth Speak" constituant un voyage musical tant bariolé qu’inédit, EARTHSIDE, à l’image d’une couverture dont le souffle poétique nous aspire vers le ciel, pose ici une seconde pièce maîtresse qui vient compléter et enrichir son univers artistique : Une œuvre baroque, enivrante où un Metal cinématographique mâtiné d’orchestrations n’hésite pas à s’accoquiner avec d’autres influences… Mon seul regret étant qu’après une telle gifle, huit années supplémentaires vont me sembler fichtrement longues !

Grelottant de froid dans cette vallée encaissée au milieu d’une montage à la forme étrangement rectangulaire, je tape en tremblant des notes colorisées sur l’immense clavier fabriqué dans les labos des premiers contacts extra-terrestres. Les cinq notes illuminent le ciel nocturne en traçant un très mérité 5/5 pour la musique vivante et captivante qui meuble "Let The Truth Speak". Le vaisseau inconnu pivote lentement pour amorcer sa remontée vers les étoiles. Je l’ai vu, j’ai voyagé et partagé. Le rêve doit continuer !

- pour l’ampleur :"Watching The Earth Sink",
- pour le groove :"The Lesser Evil",
- pour continuer à se faire plaisir : Le reste de l’album !

A lire aussi en METAL PROG par HAPLO :


The VICIOUS HEAD SOCIETY
Extinction Level Event (2021)
Mélodies d’apocalypse !




ALTESIA
Embryo (2021)
Seconde vague !


Marquez et partagez






 
   HAPLO

 
  N/A



- Jamie Van Dyck (guitare)
- Frank Sacramone (claviers)
- Ryan Griffin (basse)
- Ben Shanbrom (batterie)
- Guest :
- Sandbox Percussion
- Keturah
- Pritam Adhikary
- Aj Channer
- Larry Braggs
- Sam Gendel
- Vikke
- Duo Scorpio
- Gennady Tkachenko-papizh
- Daniel Tompkins
- Baard Kolstad


1. But What If We’re Wrong?
2. We Who Lament
3. Tyranny
4. Pattern Of Rebirth
5. Watching The Earth Sink
6. The Lesser Evil
7. Denial’s Aria
8. Vespers
9. Let The Truth Speak
10. All We Knew And Ever Loved



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod