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POWER MÉLODIQUE  |  STUDIO

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2017 A World Awakens
 

- Style : Osyron, Pain Of Salvation
- Style + Membre : Teramaze
 

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DAMNATIONS DAY - A World Awakens (2017)
Par HAPLO le 30 Août 2021          Consultée 1269 fois

Dans le petit campement du Metal Prog, à l’image d’un certain village d’irréductibles Gaulois que mon esprit enfantin associe encore à une grosse loupe, allez savoir pourquoi, il n’est pas rare que les différents occupants, en dehors de se cogner dessus à coups de poissons pas toujours très frais, se connaissent bien. Si, en plus, on place cette fichue loupe sur la hutte correspondant à l’Australie, qui même en tant que continent, ne reste au final qu’une (très) grande île, on observe alors que les zicos œuvrant dans ce sympathique courant métallique, s'ils ne bouffent pas ensemble tous les soirs autour d’un grand buffet orné de sangliers, présentent des qualités musicales avérées et ne sont pas loin de s’associer les uns aux autres assez régulièrement.

Si l’on suit l’exemple du fort recommandable combo local TERAMAZE (au sujet duquel, ami lecteur, tu as sûrement parcouru les excellentes chroniques déjà publiées sur NIME ben voui !) et de son grand maître à composer Mister Dean Wells ; il est intéressant de noter que celui-ci s’illustre avant tout par un line-up quasiment renouvelé dans son intégralité sur chaque opus. Notre maestro fondateur guitaristo-multi-instrumentiste et mixo-producteur piochant à loisir dans le talentueux vivier local pour faire vivre à plein régime sa créature musicale, il apparaît que certaines combinaisons s’avèrent être plus lumineuses que d’autres. C’est clairement le cas pour l’album "Her Halo" livré par TERAMAZE en 2015, dont l’intelligence de composition alliée à la dynamique instrumentale m’ont transporté à m’en faire des bleus au crâne à force de heurter le plafond de ma petite cellule monacale de chroniqueur nimien !

Au sein de cette combinaison particulièrement inspirée, œuvre un batteur ultra percutant dont le style riche et raffalant contribue largement au portage ainsi qu’à la réussite de l’album : le sieur Dean Kennedy, derrière les fûts depuis l’opus précédent de TERAMAZE, impressionne par sa variété, sa technique ainsi que sa fluidité… Or, non content de maîtriser parfaitement son art et de le placer au service du ProgMan insulaire en titre, il se trouve que notre loustic dispose de deux belles cordes supplémentaires à son arc :

- être le frérot d’un certain Mark Kennedy, chanteur lumineux et guitariste au moins aussi doué que lui pour sa partie tout en comptant parmi ses potes un lead guitar tant discret qu’adroit en la personne du bien nommé Jon King,

- être suffisamment apprécié par le célébrissime Mister Dean Wells pour l’intéresser puis le faire adhérer à ce projet tout en l’y associant comme instrumentiste de session, mixeur et accessoirement producteur (!).

Comme tu l’auras saisi lecteur attentif, nous voilà maintenant arrivés sur le palier de DAMNATIONS DAY !
"ah ben ouais, ok, d’accord, on est donc dans du gros clonage téléguidé de TERAMAZE dont le mentor est derrière les manettes et qui te tend la terminal de paiement pour choper ta carte de crédit… donc zéro surprise et potentielle arnaque !".

Cette pertinente remarque, bien que fondée sur des situations malheureusement récurrentes dans le monde de la musique (et du marketing en général !) se révèle ici pourtant infondée : DAMNATIONS DAY s’avère être un combo ayant son identité propre, sa patte artistique bien trempée… et c’est ce sur quoi nous allons plus particulièrement nous pencher ici. Non pas que toute influence découlant du grand frère Prog australien ne soit absente de la musique de la formation des frères Kennedy, on notera par exemple une bienheureuse tendance à produire des lignes rythmiques particulièrement ciselées des deux côtés de la barrière, mais pour l’essentiel, DAMNATIONS DAY s’aventure sur des contrées plus sauvages et bien plus à fleur de peau que les chemins habituellement fréquentés par les projets que Dean Wells nourrit pour TERAMAZE… Influencé peut être, cloné non.

Ce Metal Mélodique adroitement riffé soutenu par une section rythmique particulièrement dynamique, DAMNATIONS DAYS le présente au monde dans un premier opus titré "Invisible, The Dead" paru en 2013 : les critiques, globalement positives quand ce boomerang du bout du monde parvient à les atteindre, relèvent tous les espoirs portés par cette musique dont l’énergie est personnifiée par la voix perçante et sans limites apparentes de son chanteur alliée au jeu percutant de double grosse caisse de son frérot de batteur. Sans réinventer le genre, DAMNATIONS DAY y apporte un sympathique courant d’air frais ! Chacun ayant acquis un peu de maturité musicale de son côté, et Mister Wells étant toujours de la partie intrumentalo-mixo-production, nos frangins remettent ainsi les couverts en 2017 avec leur chapitre 2 : "A World Awakens" ; opus pour lequel, fort de sa propre expérience pour "Her Halo", Mister Wells ramène dans ses valises un certain Jacob Hansen en charge du mastering et dont les qualités turboïfiantes en matière de gros son puissant qui tue sont déjà connues à cette époque !

DAMNATIONS DAY y explore un Metal aux lignes rythmiques puissantes et travaillées d’où émergent des mélodies particulièrement accrocheuses et à ce titre, très prenantes. Construite et ambitieuse, cette musique évite adroitement le labyrinthesque car jouant essentiellement sur la sensibilité et le couple énergie / mélodie. Les nombreux soli du sieur King en sont la juste illustration : courts, pêchus, efficaces. DAMNATIONS DAY se veut direct, rugueux à souhait et surtout diablement rythmé : conformément au couple Kennedy, ce sont bien les guitares et la batterie qui sont naturellement placés en avant ici. Les synthé et basse de Dean Wells, introduisant ou appuyant, suivent correctement sans mener. Tous ces ingrédients vertueux, par ailleurs fort digestes pour mon petit estomac délicat de progueux amateur de nouveauté, sont, il faut le dire ici et maintenant, admirablement portés par l’organe vocal hors-normes d’un Mark Kennedy littéralement habité et dont la puissance tout comme la sensibilité exacerbée tractent avec brio cet ensemble déjà foutrement véloce. Cette pincée d’énergie mélodique donne ainsi tout son sens à l’art consommé des instrumentistes !

Le décor écorché à l’épaisseur raffalante de DAMNATIONS DAY est d’entrée de jeu fichtrement bien planté avec le hargneux et offensif "The Witness" dont les lignes de guitares ciselées à souhait encadrent une voix maniant la caresse comme le fouet, elle-même suivie de nombreuses variations rythmiques venant agrémenter le tout. Kidnappant notre esprit sonné par cette bousculade initiale, les frères Kennedy nous happent ensuite dans leur univers prenant constitué du très corsé "Colours Of Darkness" à la batterie martelante et dont le refrain ultra-mélodique est magnifié par la voix puissante de Mark, du souterrain et irisant "I Pray" aux mélopées lancinantes, mais également du particulièrement efficace "To Begin Again" au solo guitare, une fois n’est pas coutume, long et technique. Les neuf titres meublant ce bel album, loin de cloner un quelconque TERAMAZE ou tout autre modèle d’inspiration comme pourrait l’être PAIN OF SALVATION, ne se plagient pas plus les uns les autres : DAMNATIONS DAY parvenant, tout en respectant une grande cohérence artistique d’ensemble à y instiller une saine variété, sachant rendre ainsi sa musique fichtrement captivante.

Or, même si cet ensemble résolument vertueux et digeste n’est pas exempt de fragilités mineures, en l’occurrence l’agressif mais néanmoins classique "The Idol Counterfeit" ou encore le sympathique fourre-tout au titre éponyme, il n’en demeure pas moins que DAMNATIONS DAY clôt avec une maestria avérée ce deuxième opus en lâchant un titre tout simplement magistral comme l’est "Diagnose" ; pièce à fleur de peau et cependant frissonnante d’énergie parvenant à juxtaposer beauté mélodique et crescendo rythmique en prouvant que le Metal, loin d’être un genre mineur, peut faire divinement s’entrelacer fureur et émotion ! Une qualité de composition et d’interprétation que l’on ne croise que très rarement dans une vie d’écoutes et qui comme les pièces de cet acabit peut faire hurler sa rage à la face du monde comme s’enfermer seul dans un placard pour déprimer…

Encadrés, il est vrai, par des pros du pot en matière de Prog Power Mélodique au son boosté, les frères Kennedy façonnent néanmoins ici leur signature artistique à l’aide de leurs seuls talents pour faire de "A World Awakens" un album hautement recommandable tant par son contenu que par sa production soignée. Nous avons là une belle invitation au voyage à une époque où on ne néglige pas ce genre d’occasion.

M’étant incrusté au banquet nocturne des zicos australiens au cœur du petit village du Metal Prog, je m’apprête à entonner une ode en l’honneur de DAMNATIONS DAY et de son "A World Awakens" à qui j’alloue un 4/5 amplement mérité… Le Grand Chef Dean Wells m’observe d’un air courroucé en fronçant les sourcils : j’espère ne pas finir la nuit bâillonné et ligoté à une branche !

- l’uppercut : "The Witness"
- le crochet du droit : "Colours Of Darkness"
- le KO debout : "Diagnose"

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   HAPLO

 
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- Mark Kennedy (chant, guitare rythmique, acoustique)
- Jon King (guitare lead,)
- Dean Kennedy (batterie)
- Guest/session
- Dean Wells (basse, claviers)


1. The Witness
2. Dissecting The Soul
3. Colours Of Darkness
4. I Pray
5. Into Black
6. To Begin Again
7. The Idol Counterfeit
8. A World Awakens
9. Diagnose



             



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