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AMBIENT/ POST-BLACK METAL  |  STUDIO

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2019 Olhava
2022 Reborn
2024 Sacrifice
 

- Style + Membre : Trna

OLHAVA - Sacrifice (2024)
Par STORM le 21 Mai 2024          Consultée 709 fois

J’ai toujours eu ce désir depuis que je suis sur NIME de vous faire découvrir ce groupe russe à la discographie impeccable et surtout ambiancée au possible. Formé par le multi-instrumentiste Andrey Novozhilov qui officie aussi comme compositeur principal au sein de TRNA – dont je vous avais chroniqué le dernier album "Istok" il y a peu – OLHAVA pourrait se définir comme un groupe de Black Metal mêlant génialement et intrinsèquement des molécules d’ambient avec des éléments davantage post et atmosphérique. J’avais prévu de vous chroniquer en premier lieu "Ladoga" et le plus contemporain "Reborn" qui m’avait décroché la mâchoire et emmené dans un voyage intense bien dimensionné en apesanteur. L’arrivée de "Sacrifice" est donc providentielle et son opulence – à l’instar des autres albums – va nous permettre de faire nos bagages et de quitter nos pénates pour un bon bout de temps. OLHAVA est prolifique. Formé en 2016, nos deux Russes ont produit pas moins de six albums depuis 2019, et à chaque fois ce sont de nouvelles contrées, des édens plus ou moins éthérés ou sombres qui s’enchâssent à l’horizon pour mieux nous envahir.

"Sacrifice" propose bien plus qu’une heure de musique. Les impatients pourront déjà tourner les talons mais les heureux et pugnaces adorateurs de OLHAVA le savent bien : c’est dans le total abandon de soi que débute l’initiation vers ce voyage infini qui n’étreint ni le temps ni l’espace mais seulement le vide et son immersion. Et je dois dire que OLHAVA n’a jamais failli à sa réputation ni à son devoir. Si "Ladoga" (2020) et "Reborn" (2022) mêlaient une transe hypnotique sombre, peignant des paysages sonores sinistrés et hantés, "Sacrifice" rejoint davantage le fil Blackgazé de "Frozen Bloom" (2021). Avec ces longues plages quasi méditatives transcendés par des claviers éthérés et cristallins, et des riffs de guitare qui explosent par vagues submersives, OLHAVA entreprend l’âme en l’épousant. Le rythme souvent accéléré, jaillit en cascades et laisse se propager de multiples nappes de reverb et de riffs qui, tel un mille-feuilles, forment des couches sonores s’agglomérant dans l’esprit en créant un substrat fertile et fécond de rêveries évasives. Les voix hurlées quasiment noyées dans la reverb, à l’instar d’un PAYSAGE D’HIVER, rajoutent cette impression disparate d’irréalité, d’intemporalité et de flottement. Osez l’écoute des dix-sept minutes d’abandon de soi de "I See Myself In Your Eyes". Percevez sa grâce inextinguible, les secrets qu’elle contient et leurs ébruitements, et sa puissance à suspendre les épreuves du réel.

Pour se reconnecter au règne du vivant, OLHAVA a prévu quelques scansions en l’espèce d’interludes musicaux entre deux titres étirés. Ils entremêlent des prises de sons de la nature notamment d'oiseaux avec des nappes récréatives de synthétiseur. Intitulées "Ageless River" et s’égrenant de VI à IX, elles reprennent et perpétuent celles plus vivantes initiées lors de l’album "Ladoga", tel des maillons formant un fil d’Arianne passant les saisons et les années. Œuvre majestueuse empreinte de tessitures sonores immaculées, "Sacrifice" estompe la brutalité ou l’agressivité notoire de son Black Metal tout en en conservant la sombreur, la rapidité des rythmes. Et si je devais vous conseiller un titre à écouter, je vous ordonnerais de pencher votre esprit à contempler le titre éponyme pour en percevoir sa magnificence, sa volupté et sa vaporosité. Mais tout bien réfléchi et après être redescendu sur Terre à de nombreuses reprises, seul le titre "Eternal Fire" est un peu en-deçà niveau ascension et rêverie. Peut-être ravira-t-il d’autres auditeurs ou convoquera-t-il d’autres émois.

Une nouvelle fois, Andrey Novozhilov a réussi son coup et confirme qu’il est un des maîtres dans cette ramification de l’Ambient et du Post Black. OLHAVA reste à bien des aspects, attaché au Black Metal. C’est évidemment ce qui fait sa portée et son intérêt. TRNA, l’autre projet de Andrey, est davantage tourné vers d’autres éléments bien plus Shoegaze. Si ce "Sacrifice" reste dans la même veine des précédents albums, sa production et les effets qu’il produit restent de haute volée. Produit par le label qui a toujours et depuis des lustres le vent dans le dos, Avantgarde Music, le duo russe n'en a sûrement pas fini de nous proposer des voyages exceptionnels dans les confins de notre esprit. Les amateurs seront sustentés et les curieux très certainement comblés.

Note réelle : 3,5/5.

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- Andrey Novozhilov (chants, guitare, basse, claviers)
- Tim Yusupov (batterie)


1. Forever With You
2. Ageless River Vi
3. I See Myself In Your Eyes
4. Ageless River Vii
5. Eternal Fire
6. Ageless River Viii
7. Sacrifice
8. Ageless River Ix



             



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