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DOOM STONER DEATH  |  STUDIO

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2024 Ad Astra
 

- Style : Acid Witch

ORBIS - Ad Astra (2024)
Par KOL le 20 Mai 2024          Consultée 883 fois

Je dois vous avouer, chers lecteurs, avoir du mal à comprendre les métalleux qui se contentent de restreindre leur champ musical à un seul genre. Les Blackeux, les fans de Heavy old-school, les -Coreux, etc… Bien entendu, nous avons tous certaines accointances plus prononcées pour un style plutôt qu’un autre, mais l’univers Metal est tellement vaste et riche qu’il permet d’adapter son écoute à une humeur particulière, une envie spécifique, une période de vie plus propice à certains mets qu’à d’autres. Quel dommage de ne pas stimuler sa curiosité en s’aventurant sur des contrées moins évidentes !

Depuis quelques temps, je développe une certaine affection pour la lourdeur du Doom, surtout quand elle s’accouple avec le côté aérien du Stoner et la bestialité des beuglements du Death. ACID WITCH est un bon exemple, même si tout cela a commencé comme une farce d’Halloween ("bouh", comme dirait Chapouk !). Un IRON ALTAR plus loin, un SLOWER clivant au passage, je bascule peu à peu du côté obscur des cultistes, surtout lorsque j’ai besoin de m’enfermer dans la musique, de faire abstraction des futilités et difficultés du quotidien. Peu de courants me procurent cette sensation d’isolement, d’abandon, en tête à tête avec moi-même.

Voilà donc une jeune formation que je souhaite porter à votre connaissance, des p’tits gars bien de chez nous en plus ! Originaires de Metz, ORBIS voit le jour en 2016 sous l’impulsion de Nicolas (batterie) et Steven (guitare), et œuvrait précédemment sans chanteur en mode duo d’impro, purement instrumental. Maniant la lourdeur écrasante comme les interludes plus éthérés, Théo et sa bande décident d’ajouter une voix Death à leur mixture originale et nous sortent donc ici leur premier LP, le bien nommé "Ad Astra", qui signifie quelque-chose comme "en route vers les étoiles" peu ou prou, même si j’ai séché mes cours de latin, tel le fieffé garnement que je fus.

Je dois vous avouer tout de go que la promesse sera tenue, ce qui n’est pas une gageure pour un essai séminal. ORBIS sait façonner son univers, prenant son temps comme tout doomeux qui se respecte, pour poser ses ambiances, appuyer là où ça fait mal pour mieux élever ce son brut, crasseux vers des passages plus cristallins, voire psychédéliques, qui gagnent par contraste en impact, émergeant de l’univers boueux et assommant proposé, largement majoritaire. Si certains albums de Doom souffrent parfois d’un trop grand classisme, les touches Stoner apportent ici une énergie qui permet de briser la monotonie ("Nebulous Coma") sans pour autant casser cette léthargie apaisante qui lui sied parfaitement au teint.

Au menu d’"Ad Astra", sept pistes donc, dont une outro en guise de points de suspension, pour trois quarts d’heure de plaisir, je vous laisse faire les comptes : on est bien dans les standards du genre avec environ sept minutes par morceau, largement le temps de construire ses titres et de les charger en émotions. Les voix Death de Théo et de Nicolas restent relativement sporadiques, mais aggravent définitivement l’ensemble. À défaut d’être profondément maîtrisées ou originales, elles ajoutent une corde à l’arc déjà bien tendu des Messins, et se montrent particulièrement bien dosées. C’est en effet la maîtrise instrumentale qui ressort franchement, plus que les vociférations prophétiques des chanteurs.

ORBIS sait en effet élaborer ses méandres labyrinthiques pour mieux nous y égarer sciemment ("Hell Is On Earth"). L’écriture est d’une intelligence notable faute de se montrer particulièrement singulière. Ces pistes plombantes sont appuyées par une production des plus solides, le son s’avérant particulièrement massif. On retrouve notamment un habile mélange de riffs que n’auraient pas reniés les pionniers du genre (BLACK SAB’ au hasard), mais combinés avec des effets fuzzés et des digressions propres au Stoner, cela leur confère une dimension qui frise parfois avec le Sludge.

Si l’originalité n’est pas nécessairement de mise, l’efficacité est, elle, bien au rendez-vous. "Ad Astra" se déguste sans modération et supportera aisément des tours de platines répétées, les tracks gagnant en consistance au fur et à mesure, gage de qualitay, se découvrant plus sophistiquées à chaque écoute. Un peu à l’instar de certains opus de MY DYING BRIDE, on se prend à creuser le sillon tracé en pointillé, attentifs à certains détails qui nous avaient échappé dans un premier temps.

Selon la formule consacrée, sans doute déjà utilisée un bon millier de fois sur nos sombres pages, ORBIS ne révolutionne pas le genre, mais ce n’est sans doute pas leur ambition première. En revanche, délivrer une musique sincère qui leur ressemble, dans les règles de l’art, avec précision et envie est à mon sens une réussite suffisamment remarquable pour qu’elle mérite l’attention des amateurs du genre. Et je sais qu’il y en a, tant parmi les lecteurs qu’au sein même de la rédaction (je ne vise personne en particulier, hein !)

Note réelle : 3,5/5.

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   KOL

 
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- Nicolas (batterie, chant)
- Théo (basse, chant)
- Steven (guitare)
- Jordan (guitare)


1. Sovereign
2. Ainsi Soit-il
3. Sitting On The Edge Of The World
4. Nebulous Coma
5. Hell Is On Earth
6. Wormhole
7. Outro



             



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