Ah la Normandie, ses paysages, ses plages (son Mont St-Michel), ses fromages et... son Death Metal à hautes influences scandinaves !!!
Alors historiquement, rien d’étonnant, une partie des Normands sont les descendants directs des scandinaves vikings et celtes donc rien d’étonnant. Oui je sais, j’adore tirer des conclusions complétement capilloltractées.

Mais qui sont donc ces fameux normands de CYPHRE. Tout d’abord c’est un jeune nouveau groupe français de la région de Saint-Lô qui a savamment potassé le fameux lexique du Death Metal avant de sortir son premier méfait. Ici rien n’est laissé au hasard, chaque riff, chaque break est là pour nous cogner. Le cahier des charges est respecté scrupuleusement à la lettre.
La musique de CYPHRE se veut lourde, oppressante comme sur "Into The Graves" et du coup ça me parle directement. Cela me ramène aux temps bénis du début des années 90 avec l’émergence de groupes comme ENTOMBED, EDGE OF SANITY, AT THE GATES... Le groupe aime les ambiances lourdes, pachydermiques, ambiances portées par le chant très inspiré de Julien, sorte de Dan Swanö des temps modernes. D’ailleurs ce chant très habité est vraiment une des forces de CYPHRE. Souvent guttural il lorgne même parfois légèrement du côté du Black comme sur "Burn The Numbers".

Bien entendu, comme il est stipulé dans le manuel, pour que le Death Metal soit efficace il faut que rythmiquement ça suive derrière et de ce côté on est gâté. Ça riff tous azimuts. Le riff de "Dawn" est terriblement efficace, entêtant et vous envoie un gros crochet du droit dans la mâchoire.
Toujours pas KO ? Alors après la petite intro tout en douceur de "The Pact", prenez-vous un gros coup de "Myth" (je n’ai pas dit que j’étais toujours dans la finesse) aussi lourd, que puissant avant que "The Disease" ne termine son travail de sape façon CARCASS.

On sent énormément de maitrise chez CYPHRE, ce qui est remarquable pour un si jeune groupe, et ils ont eu l’intelligence d’amener quelques éléments prog fort à propos comme sur "Underwater" et son riff que n’aurait pas renié ARK et son génial guitariste Tore Ostby. Basse et batterie forment un tout extrêmement cohérent et contribue grandement à magnifier les ambiances oppressantes et lourdes.

Alors bien sur CYPHRE n’a pas réinventé la roue, ici efficacité prime sur originalité et c’est tant mieux.
La production de Francis Caste (Studio Sainte-Marthe) aurait certes mérité un peu plus de puissance et le groupe aurait pu nous gratifier d'un ou deux morceaux supplémentaires (8 morceaux dont deux petites intros) mais je le répète une fois de plus, il s’agit pour CYPHRE d’un premier album et pour avoir découvert le groupe sur scène, les gars ne sont clairement pas là pour déconner, c’est du lourd de chez lourd.

Tous mes encouragements donc pour ce premier album qui n’a pas à rougir face à la concurrence. Et vu la qualité des musiciens j’ai hâte d’entendre la suite de cet "Idolatry" très recommandable et fortement recommandé.