Après un beau hiatus de plus de dix ans, Sköll – unique membre rescapé du lineup originel de ARATHORN – revient nous servir ce qui sera le chant du cygne du projet. Le premier album "Niemals Kroenender Als Was Einst War" fort injustement méconnu mais chroniqué ici-bas, nous avait transporté et transposé dans d’autres temps, d’autres lieux et confirmait une belle originalité empreinte d’ambiances épiques aux forts relents de paganisme. Utilisant différents effets sonores au travers d’un accordéon ou de flûtes et des claviers atmosphériques, ce premier opus avait su se frayer un chemin vers la lumière en s’avérant être une belle pépite oubliée, que d’engagés archéologues, ou de rigoureux orpailleurs avaient su dénicher et mettre à jour.

"Treue & Verrat" semble quant à lui ne pas convoler vers les mêmes ambitions. Il s’agit là encore d’un album de Metal mais davantage celui d’une Néo-Folk teintée d’éléments Black Metal. Et c’est là que le bât blesse. Pourquoi ? N’est pas Douglas Pearce (DEATH IN JUNE) ou Tony Wakeford (SOL INVICTUS) qui veut. Mais passez ces balivernes, je dois bien me rendre à l’évidence que Sköll a perdu son inspiration. Il nous propose de longs, trop longs titres, qui s’étirent, s’épuisent et s’étouffent de leur belle mort. Dommage car "Siegfried Von Xanten (Kapitel I,II,III)" (ndlr : un personnage légendaire du Moyen Âge apparaissant dans l’œuvre poétique La Chanson des Nibelungen), possède de prompts et efficaces moments. Les claviers embarquent bien la guitare malgré une batterie défaillante et bien mal inspirée. Et je dirai que c’est un peu près tout ce qui me smeble intéressant dans cet album. C’est assez maigre disons-le ! Il y a bien aussi les passages de la flûte au sein du titre "Hagens Verrat" qui m’égayent, mais le titre perd au fur et à mesure de sa substance et c’en est tellement dommage…

Pour ce qui concerne les autres titres, ils sont malheureusement peu disposés à être considérés et s’enfouissent eux-mêmes dans le néant. Sköll y prodigue un chant clair sans aucunes nuances et surtout fermement ennuyeux. Mais ce qui fait foncièrement défaut est le jeu de la batterie. À la rigueur une batterie samplée aurait d’évidence mieux fait l’affaire. Mais je ne blâme pas plus que cela ARATHORN car je reste ému par son premier album. Parfois une longue absence est salvatrice et permet un rebond et entrouvre un nouveau champ des possibles. Ici, ARATHORN s’est piégé ! La nouvelle direction plus doucereusement prise l’a condamnée à gagner l’oubli. Depuis lors, plus de nouvelles de Sköll. Je m’accroche non plus à un ultime retour mais bien à "Niemals Kroenender Als Was Einst War". Du reste, Sköll aura créé et produit cet album qui m’accompagnera un bon bout. Alors, sans chercher à blâmer ce faux-pas, je ne peux lui accorder qu’une note médiocre. Je la réajuste un peu à la hausse en mémoire de ce bel album de 1996 !

Note réelle : 1,5/5.