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2019 Union

IHLO - Union (2019)
Par FREDIAN le 28 Mai 2024          Consultée 724 fois

IHLO est un jeune groupe britannique formé en 2016 par la collaboration de deux touche-à-tout. Le chanteur Andy Robison, formé comme ingénieur du son et producteur, qui a aussi touché à la vidéo et la photographie et qui a collaboré à plusieurs bandes-son de jeux vidéo sous le pseudonyme "Progfox" et le guitariste Phil Monro qui est connu comme "Antinox", producteur d'Electronic Dance Music. Trois ans plus tard, un travail de composition réfléchi, un batteur recruté et pas mal de peaufinages sonores, et "Union", leur premier album, voit le jour.

La première chose qui marque, c'est cette pochette aux tons pastels, plutôt froids, qui met en scène une cabine de communication cognitive (?) soumise aux aléas d'une nature houleuse et désolée. Presque immaculée. Sobre et énigmatique en tout cas. IHLO nous vend "Union" comme un voyage qui explore les relations humaines et les défis émotionnels qui en découlent. Se découvrir, se comprendre et appréhender la complexité des rapports humains ("Triumph", "Starseeker") et s'émanciper des contraintes extérieures ("Reanimate") et intérieures ("Parhelion") pour mieux communiquer, en son sens étymologique, aka partager, être en communion ("Union"), et se connecter émotionnellement ("Hollow") tout en acceptant les échecs, les séparations, pour grandir, aller de l'avant et se découvrir à nouveau ("Coalescence"). La boucle est bouclée. Ces défis sont un éternel recommencement qui réclame résilience et force, comme ces icebergs qui résistent aux assauts permanents des flots.

La description de l’œuvre sur le site bandcamp du groupe est séduisante. Je cite: "mélangeant des influences de Metal Progressif, d'Electro et de Pop, la musique d'IHLO est un voyage faits de passages lourds, mélodiques et émotionnels". Évidemment, ils ne vont pas nous dire que le voyage est un périple fatigant, ennuyeux et quelconque. Mais je note la sobriété de l'annonce qui est au final plus descriptive qu'aguicheuse, et qui se révèle après écoute(s) plutôt juste. La pochette est à nouveau à l'image de l'ambiance générale du disque. La pesanteur de cette Lune, la fougue de ces vagues, la sérénité de ces glaces. Et ces teintes feutrées.

"Union" délivre un Metal Prog mélodique, aérien, qui mise plus sur le développement d'ambiances que sur la puissance des riffs. Il est porté par un chant exclusivement clair qui met en valeur la voix cristalline d'Andy qui sait aussi s'éclipser quand il le faut. Finalement la voix est au diapason de la musique qu'elle accompagne. Elle n'en fait pas trop. C'est comme ces rythmiques "Djenty" (l'album est parfois étiqueté "Djent", c'est vraiment borderline) qui ne tapissent pas tout l'éventail sonore mais qui servent plutôt de structure voire de structuration à l'ensemble. Elles apportent une certaine dynamique et du contraste.

Si les deux premiers titres sont plus standards dans leur construction, proposant un Metal Prog' mélodique somme toute classique, sorte d'héritage croisé entre THRESHOLD et HAKEN option TESSERACT (e.g. ce chant "alternatif" sur "Reanimate"), teinté de rythmiques "Djenty" et agrémenté d'un chant popisant qui m'a évoqué VENTURIA (le refrain catchy du title-track, "Reanimate"), IHLO se singularise ensuite en empruntant des chemins débroussaillés par PORCUPINE TREE (PT). En effet, leur musique devient plus éthérée (la première partie très Wilson-ienne de "Hollow"), presque méditative par moments (la fin de "Starseeker") voire hypnotique (ces claviers sur "Triumph"). Les deux dernières pièces, plus ambitieuses, sortes de synthèse des deux facettes présentées jusque-là, associent aux passages aériens des accroches rythmiques plus poussées et jouent sur la répétition (peut-être un peu trop sur leur fin) conférant à nouveau une fibre hypnotique.

IHLO n'échappe pas aux clichés du genre (le dernier morceau fleuve, des chansons qui prennent le temps de mettre en place leurs ambiances et cette répartition un peu "scolaire") mais reste raisonnable (l'album ne propose que sept titres et dure 53 min "seulement"). Ils auraient gagné à chercher parfois un peu plus d'efficacité et/ou d'agressivité pour booster l'accroche (c'est un peu le même problème que "The Art Of Navigating By The Stars" de SIEGES EVEN) car lorsque l'attention baisse, le tout peut sembler/sonner un peu lisse ("Triumph"). Les mélodies, les ambiances sont belles mais si on n'entre pas dans le voyage, cette beauté peut paraître hermétique. Enfin quelques influences auraient mérité une meilleure digestion (e.g. l'intro PT-esque et le passage instrumental à la "Home" de DREAM THEATER sur "Coalescence"). Malgré tout, "Union" est un premier album prometteur. À suivre...

Note réelle: 3,5/5.

Morceau préféré malgré ses petits défauts : "Coalescence".

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   FREDIAN

 
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- Andy Robison (chant, claviers)
- Phil Monro (guitare)
- Clark Mcmenemy (batterie)
- ---
- Connor Mackie (solo de guitare sur 1)


1. Union
2. Reanimate
3. Starseeker
4. Hollow
5. Triumph
6. Parhelion
7. Coalescence



             



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