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BRUTAL DEATH TECHNIQUE  |  STUDIO

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2023 Overwrought

NEURECTOMY - Overwrought (2023)
Par REMISSA le 13 Mars 2024          Consultée 1134 fois

La douleur. Qu’est-ce-que le fondement de nos peurs, si ce n’est celui de la douleur qu’elles engendrent face à leur confrontation ? Arachnophobie, peur de la morsure et de l’inoculation d’un venin fatal ; acrophobie, peur de chuter et de mourir broyé au sol ; coulrophobie, peur de se faire lacérer vivant par l’énergumène de "Ça" ; et enfin thanatophobie, peur de tout simplement mourir, ou en tout cas de souffrir durant l'expérience. Alors certes, la peur n’évite pas le danger, mais la souffrance est inévitable. De nos premiers instants lors de l’expulsion des entrailles de nos mères, jusqu'à notre dernier râle, la souffrance est omniprésente, et la quête de tout un chacun est de l'atténuer autant que possible, afin de vivre l’existence la moins pénible possible.

La neurectomie, ou l'ablation de nerfs et de ses ramifications, vise à couper net ces affres. Mais comme tout remède n’est jamais miraculeux, des effets secondaires majeurs peuvent survenir à la suite de cette opération risquée et désuète. Hémorragie, paralysie, névralgie, surdité irréversible. Et il serait criminel de sacrifier son audition au regard de ce qui va suivre.

Car le travail abattu par John Longstreth (ORIGIN, HATE ETERNAL, ex-GORGUTS) mérite plus qu'on n'y lâche qu'une seule oreille. Tel un projet solo, les autres membres n'étant cités qu'à demi-mot, le maître des fûts vient asséner une violence démentiellement succulente pour les amateurs du style. Le seul instant de répit n’intervient que durant les cinq premières secondes, lors d’une introduction sur l’air de "In The Air Tonight"... Mais la demi-heure qui s'ensuit renverra Phil Collins dans son état souffreteux, tant le talent du natif du Wisconsin éclabousse nos ouïes délicates. L'influence d’ORIGIN est palpable à tout instant, et ne pâtit à aucun moment d'un auto-plagiat ou d'une version au rabais du rouleau compresseur que l'on connaît si bien.

NEURECTOMY fait aussi mal qu'il fait du bien. De l'artwork dérangeant mais attisant notre curiosité, la galette regorge de subreptices instants géniaux, grâce au travail des deux gratteux, excellant dans l’expulsion de licks véloces et audacieux. Sobrement cités en tant que "Joe" et "Kris", il faut rendre à César le travail de déstructuration organisée par Joseph Ippolito et Kristopher Hibbitt, jouant sur tous les tableaux dans un regorgement d'idées schizophréniques qu'il est difficile de suivre, et plus simple de subir.

Qui dit Brutal Tech ne dit pas forcément ambiances morbides et malsaines à tout bout de champ. Le trio sait ainsi instaurer une atmosphère certes pesante, mais régulièrement entrecoupée de micro-breaks déstabilisants, forçant notre attention à se remettre régulièrement à zéro afin d'obliger une concentration de tout instant. Comme illustration parfaite, "Dolphin" est un véritable OVNI, les guitares semblant imiter le cliquetis dudit cétacé. Et à l'antithèse du passage jazzy sur "Zombified", l'éponyme martèle des licks stridents et suraigus en boucle jusqu'au poinçonnement dans notre frêle cervelle, trop sensible pour absorber ce surplus de notes et d'informations.
Au milieu de ce carnage à la fois chaotique et tout en maîtrise, Longstreth vient caresser ses fûts et ses snares avec cette douce frénésie caractéristique, reconnaissable entre mille, malgré moultes écoutes nécessaires pour en déceler toutes les subtilités.

Entre grâce et chaos, il y a un monde, comme il n’y a qu'un pas. Saugrenu ou contre-productif pour certains, objet de critiques sottes selon lesquelles les albums de Death Tech seront toujours dans l'ombre des autres, dans l'incapacité de créer des hymnes fédérateurs, ou leurs reprochant leurs sonorités inorganiques : il n'en est pourtant rien, si ce n'est de l'aveuglement ou du déni.

"Overwrought" porte adéquatement son nom : il est épuisant mais récompensant comme la sérotonine coulant à flot après un semi-marathon ou une bonne baise. Finalement, ma seule souffrance latente est celle du constat que je ne frôlerai jamais le dixième de l'inspiration de ce trio dérangé, et pourtant si brillant.

Note réelle : 4,5/5.

Morceaux préférés : "Dolphin", "Culinary Cadaveric Art", "Overwrought".

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   REMISSA

 
  N/A



- John Longstreth (batterie)
- Joseph Ippolito (guitare, basse, chant)
- Kristopher Hibbitt (guitare, chant)


1. Abducted For Research
2. Culinary Cadaveric Art
3. Anencephalic Birth
4. Dolphin
5. Zombified
6. Fibrodysplasia Ossificans Progressiva
7. Overwrought
8. Crimson Tsunami



             



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