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2023 1 Monolit
 

- Membre : Scar Symmetry, Exhorder, Voivod, Temperance, Triptykon
 

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AORTHA - Monolit (2023)
Par FREDOUILLE le 4 Mars 2024          Consultée 3598 fois

Il se pourrait bien que le disque de l’année 2023 soit celui d’AORTHA. En tous les cas, d’un point de vue personnel, les dés sont jetés. Mon album de l’année 2023 sera sans conteste cet impressionnant "Monolit". Et bien évidemment, je le propose à juste titre dans notre rubrique sélection du site. Explications ci-dessous.

AORTHA est un 'combo' pas comme les autres puisqu’il s’agit là surtout d’un projet très ambitieux emmené par le guitariste et tête pensante Predag Glogovac qui a joué de 1988 à 1992 dans son groupe de Thrash originaire de Mostar nommé MONOLIT (formation qui a disparu suite à la guerre de l’ex-Yougoslavie mais qui a sorti un album en 2008 "Arcana Balkanica"). Pour mener à bien ce projet, Predag a fait appel à une horde de musiciens ; pas moins de quatorze officient sur le disque dont six vocalistes couvrant d’ailleurs un large éventail de styles Metal. En vrac des personnes pas nées de la dernière pluie : Kyle Thomas (EXHORDER), Diego Valdez (DREAM CHILD), Snake (VOIVOD), Alessia Scolletti (TEMPERANCE), Netta Laurenne (SMACKBOUND) et Christian Älvestam (SCAR SYMMETRY). Autant dire du beau monde pour quelques groupes très connus. Côté instruments et pour accompagner Predag dans ce projet faramineux qui aura nécessité deux ans de travail, on mentionnera aussi le talentueux Igor Paspalj (nommé meilleur guitariste de l’année 2020), le bassiste Jacob Umansky (INTERVALS) et le batteur Hannes Grossmann (TRIPTYKON et ALKALOID).

Et autant annihiler le suspense de suite. Ce "Monolit" est donc une tuerie monumentale ! Il déchire sa race ! Le résultat est tout simplement effarant. "Monolit" est une grosse mandale dans la figure comme rarement il nous est possible d’en trouver trace dans le genre sur ces trois dernières années. J’exagère à peine ! "Monolit" est constitué de titres absolument imparables, énormes, de pures déflagrations métalliques, agressives, qui j’en suis certain ne vous laisseront pas insensibles. Ce qui n’empêche pas ces morceaux de tout de même posséder un certain charme (en plus d’un sacré pouvoir addictif), fort de refrains pour le moins atypiques et accrocheurs (je pense notamment à celui du menaçant et lourd "Forging The Locus", de "Divine Future" ou encore à celui de "Timeless Soul Cure", de véritables réussites dans le genre). J'ai également lu, sur le Bandcamp du groupe, que ce "Monolit" pourrait s’apparenter à un disque d’Opera Thrash Metal (!). Mouais… effectivement pourquoi pas ! Je n’irai peut-être pas jusqu’à employer cette appellation, mais le disque propose il est vrai dans le registre quelques passages et quelques éléments plus 'théâtraux' à l’image de cette introduction "Symposium" qui plante le décor d'entrée de jeu avec son ambiance presque inquiétante accompagnée de ce piano un peu troublant inspiré de la musique classique, et qui semble d’ailleurs un peu décalé par rapport à la lourdeur des riffs et de la rythmique ultra puissante ici délivrée, ou bien encore de ce court morceau ("She") qui clôture l’opus avec quelques vocalises féminines, alors que le titre "When All Around You Is Madness" absolument ingénieux et à la construction élaborée (les arrangements entre autres y sont superbes) propose pour le coup quelques touches type opéra (au niveau des chants et des chœurs notamment). On y reviendra.

"Monolit" qui a été mixé par Fredrik Nordström, masterisé par Jens Bogren (inutile de présenter ces types hein…) possède un son pachydermique, idéal et complètement approprié pour la série de titres 'killers' et absolument époustouflants qui composent le disque. Globalement, c’est ultra puissant, très 'In Your Face' et la musique ici délivrée allie intelligemment les éléments d’un Heavy/Power traditionnel (imaginez un WARKINGS puissance 10 et testostéroné jusqu’à l’os, cf. "Divine Future", le plus mélodique "Keep The Dream" titre plus lisse avec ses quelques lignes vocales Dickinson-iennes), d’un Thrash bien groovy à faire pâlir TESTAMENT et consorts et qui vous botte le train comme rarement ("Those That Should Not Exist" et ses quelques réminiscences à la GRIP INC. vous scotchera d’entrée de jeu, le percutant "Maximus Metallus" - hommage aux grands noms oldschool du Metal- et ses riffs typés EXODUS vous assènera quant à lui un véritable coup de massue derrière la tête), sans oublier l’énergie d’un Death Mélo puissant, chant Death parfois à l’appui ("When All Around You Is Madness", "Keep The Dream"). Les compositions possèdent une tessiture assez sombre de manière générale, sont particulièrement bien troussées et démontrent tout au long de l’album un travail d’écriture élaboré et d’excellente facture. C’est simple, il n’y a aucun temps mort sur "Monolit". Chacune des compositions, véritables pépites totalement addictives, possède son lot de surprises et de subtilités. Tout défile ici à vive allure avec une limpidité et accroche sans faille, car il se passe toujours quelque chose sur ce disque. Beaucoup de variations sont par exemple omniprésentes sur chacun des morceaux. En effet, les compositions multiplient très fréquemment les changements de tempos (et c’est d’ailleurs un des points forts du disque, on y retrouve des breaks particulièrement jouissifs) à grand coup de riffs Thrashy, particulièrement incisifs et casse nuque.

On ne s’ennuie donc absolument pas à l’écoute de "Monolit", puisque chaque titre possède sa propre personnalité (l’alternance des vocalistes au fil des morceaux aidant cf. "Last Of Our Kind" qui propose par exemple aussi bien un chant féminin - Netta Laurenne - adoucissant le propos mais se fondant délicieusement dans le décor et un chant growlé masculin, le duo y est tout simplement explosif !) et amène son petit lot d’éléments addictifs avec des soli de haute voltige généralement bien amenés en plus d'être d'une fluidité hors norme – autre gros point fort du disque - ("Last Of Our Kind", "Forging The Locus"), quelques trouvailles mélodiques du plus bel effet ("Forging The Locus", "Keep The Dream") et qui siéent parfaitement aux compositions ultra puissantes. Les rythmiques souvent rapides sont pour le coup monstrueuses ("Forging The Locus") et dégagent une puissance rarement égalée (écoutez moi "Last Of Our Kind" ses gros riffs pachydermiques et ses variations de tempo particulièrement bien pensées, sans oublier ce court passage presque folk en guitare sèche absolument limpide proposant un chant clair féminin combiné à celui masculin sans omettre de mettre en avant une batterie énergique). Gros savoir-faire d’un point de vue instrumental, c’est oserais-je dire tout simplement monstrueux.

Bien évidemment, autre gros point fort du disque, c’est la variété des chants, leur alternance ou leur association sur les morceaux. On retrouvera par exemple l’association judicieuse chant clair féminin/masculin sur le remarquable "Divine Future" qui pourrait même rappeler par endroits un groupe comme FIGHT - notamment au niveau du chant légèrement Halford-ien - même si ce titre reste pour le moins différent et ahurissant avec des riffs et rythmiques carrément Thrash presque chaotiques par endroits – les accélérations y sont tout simplement époustouflantes et dignes d’un groupe comme ANNIHILATOR). Snake de VOIVOD offre là certainement une des performances vocales les plus atypiques du disque avec également la participation d’Alessia Scolietti qui soutient là un contraste saisissant et très intéressant.

On mentionnera également les superbes vocalises féminines/masculines, presque lyriques par endroits (c’est presque beau et émouvant !) – notamment sur ce superbe passage un tantinet théâtral - sur le fascinant "When All Around you Is Madness" (pas moins de cinq vocalistes sur ce titre !) presque épique, qui du long de ses huit minutes offre non seulement quelques moments de répit - le titre dégage cependant lui aussi une réelle puissance avec des riffs pas forcément éloignés une nouvelle fois de ceux d’un groupe comme ANNIHILATOR - mais propose aussi et véritablement de très bonnes idées que ça soit au niveau des riffs, des voix (on peut y retrouver aussi bien du chant clair féminin, masculin, chant hurlé/rugueux/écorché à la Jon Oliva – déjà perçu sur "Maximus Metallus", du growl façon Death mélodique qui me rappellera notamment les Hollandais de CALLENISH CIRCLE – ce passage chant growlé de Christian Älvestam est absolument génial !), du travail sur les chœurs (renforçant l'apparat un peu opéra du morceau) et bien évidemment des mélodies là encore absolument magistrales. Ce morceau est réellement monstrueux et fait incontestablement partie des meilleurs titres du disque.

Cela étant dit, je réitère donc mes propos. Ce "Monolit" est tout simplement une grosse tuerie et est tout simplement mon coup de cœur 2023. L’album est limpide, particulièrement bien fichu, pour ne pas dire brillant avec des compositions mélodiques incroyables, inspirées et variées (et pas seulement au niveau des chants) qui ne font donc pas dans la dentelle. Les fans de Heavy, Power, Thrash seront véritablement ravis devant autant de puissance, de cohérence et d’efficience. Un premier album véritablement impressionnant de la part d'AORTHA et qui tape dans le mille. Un disque qui me fait lâcher un gros WHAOUH !

Note : 4,5/5 arrondi à 5/5.

Morceaux préférés : "Maximus Metallus", "When All Around you Is Madness", "Forging The Locus", "Those That Should Not Exist", "Last Of Our Kind".

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   FREDOUILLE

 
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   (2 chroniques)



- Kyle Thomas -exhorder- (chant)
- Diego Valdez -dream Child- (chant)
- Denis Belanger Snake -voivod- (chant)
- Alessia Scolletti -temperance- (chant)
- Netta Laurenne -smackbound- (chant)
- Christian Älvestam -scar Symmetry- (chant)
- Predrag Glogovac -monolit- (guitare)
- Slobodan Ernjaković -monolit- (guitare)
- Saša Kapor (guitare)
- Igor Paspalj (guitare)
- Branko Stiković Stika (guitare)
- Jacob Umansky -intervals- (basse)
- Ivan Aleksijević Pančevac (piano)
- Hannes Grossmann -alkaloid- (batterie)


1. Symposium
2. Those That Should Not Exist
3. Last Of Our Kind
4. Forging The Locus
5. Keep The Dream
6. Maximus Metallus
7. Divine Future
8. When All Around You Is Madness
9. Timeless Soul Cure
10. She



             



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