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BLACK/ DOOM ENTÉNÉBRÉ  |  E.P

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ALBUMS STUDIO

2021 Foreverglade

E.P

2022 Bluenothing
2023 Starpath [split]
 

- Style : Beherit, Skepticism, Evoken, Nortt, The Ruins Of Beverast, Wormphlegm, Khanate

WORM - Bluenothing (2022)
Par STORM le 7 Février 2024          Consultée 993 fois

« Murmure le temps, chuchotent les vagues, pourvu que ni l’un ni l’autre ne nous emporte » me suis dis-je lorsque j’ai entendu les toutes premières secondes de cet album. Cette réflexion très évasive s’est d’autant plus incrustée dans ma conscience quand enivré par la pochette j’entendis les premiers leads de "Bluenothing". Ceux-ci m’ont instantanément et librement fait associer à SILENCER avant qu’un solo ne disperse temporairement ce premier ressenti frissonnant.

Lorsque EVOKEN s’accouple avec The RUINS OF BEVERAST, cela donne un enfant de la terreur, un enfant de l’horreur, à l’instar de toutes ces satanées descendances dégénérées et habitées par les pires démons que sont WORMPHLEGM, KHANATE, FUNERALIUM et consorts. Ce duo américain - qui compose WORM - agite une lanterne cachant une lumière noire aveuglante à l’infini, d’une profondeur telle qu’elle recouvre l’air ambiant, le rendant suffocant et sulfuré. "Bluenothing" dépèce, "Bluenothing" excrète, "Bluenothing" ravale l’âme. Œuvre noire, envoûtée et envoûtante, cet EP impressionne par son originalité et ses sonorités maladives et dérangeantes.

Funèbre autant que le Black Metal peut habiter la musique, WORM semble jouer des notes d’un autre monde, d’un ailleurs immonde et innommable. Ce Doom/Black Metal est agité de spasmes mélodiques que les leads des guitares éclaircissent en lézardant le ciel sonore, comme autant de rais de lumière éclairant d’un peu de vie des paysages de désolation, labourés par les spectres et les ombres. Quatre pièces terrassent cet EP à la malfaisance communicante. Happés par les growls abyssaux et les vocalises déchirées de Phantom Slaughter - dandy des ténèbres aux faux-airs de Hreidmarr de ANOREXIA NERVOSA qui compose et crée la structure de WORM - nous sommes saisis par l’alchimie des compositions et l’ADN des atmosphères de "Bluenothing" qui s’imprègnent subrepticement, peu à peu, et de manière continue dans nos cellules et nos neurones. Les inspirations de Phantom Slaughter paraissent osciller entre des ambiances quasi-ritualistes d’un Funeral Doom enténébré - qui armerait une armée de morts conquérante et perverse - à un Black larvé et excité d’incantations occultes et imprévisibles. Si le cœur (bien attaché) vous en dit, prenez onze minutes gracieusement du reste de votre vie pour écouter avec une délectation non-retenue le titre éponyme, saisissant et insaisissable à la fois.

WORM manie l’art des breaks espiègles, qui rebondissent à l’impromptu et embarquent l’écoute sans crier gare sur des chemins menant vers d’autres paysages glaçants et mystérieux. WORM est une hydre de Lerne musicale, un de ces monstres voraces qui savent engloutir sans jamais se repaître. Si Phantom Slaughter tisse une toile pour mieux emprisonner nos écoutes, Wroth Septentrion en assure un liant d’une efficacité affolante. Ses soli sont d’une virtuosité véloce sans appel qui forcent le respect. Et la réverbération de cette lumière Heavy Metal sur la lugubrité des compositions potentialisent leur hypnose. Son jeu fait évidemment penser à celui de guitar-hero bien connus, mais il me fait associer aussi aux fulgurances mélodiques de Luis Beethoven Galvez (TRISTITIA) ou de Tommaso Talamanca (SADIST). Cette gueule d’ange apporte ainsi des ponts mélodieux absolument irrésistibles et enchanteurs qui transcendent "Bluenothing".

WORM n’en est pas à son premier coup d’essai. Cet EP suit trois albums dont le très remarqué "Foreverglade" qui partage la même veine funèbre et mélodique. Je reste saisi par l’efficacité de ces quatre titres singuliers et tous évocateurs de rêveries sombres, tortueuses et torturés. Dans un autre registre je ne peux que vous conseiller l’écoute d’un cousin atmosphérique tout aussi savoureux, AM HIMMEL et son unique album : "As Eternal As The Starless Kingdom Of Sorrow", même si ce dernier baigne dans un Ambient Black/Doomgaze diaboliquement tourmenté lui aussi. En attendant WORM est un sacré rite initiatique à la pochette très évocatrice.

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   STORM

 
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- Phantom Slaughter (chant, guitare, basse, claviers)
- Wroth Septentrion (guitare lead)


1. Bluenothing
2. Centuries Of Ooze Ii
3. Invoking The Dragonmoon
4. Shadowside Kingdom



             



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