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2023 Abyss Of A Light Planet
 

- Style : Gojira, Iron Altar

PRAÏM FAYA - Abyss Of A Light Planet (2023)
Par KOL le 22 Janvier 2024          Consultée 2386 fois

Parfois, j’ai un peu honte. Je sais que ce n’est pas "objectivement" bon, mais je me laisse porter par des œuvres qui parlent à mon âme d’enfant, dès lors qu’elles évoquent des mondes parallèles, des esprits supérieurs, un univers SF un brin cohérent. Rassurez-vous je n’évoque pas ici le contenu de "Abyss Of A Light Planet", mais plutôt la série TV "The 100", qui m’avait séduit, notamment sur ses premières saisons, sorte de survival post-apocalyptique d’une bande d’adulescents livrés à eux-mêmes sur une terre dévastée. Quel rapport avec la choucroute, vous questionnez-vous, perspicaces que vous êtes ? Et bien PRAÏM FAYA tire son patronyme de ce show, et représente ni plus ni moins que la fin des temps, la destruction de la terre, le cataclysme ultime qui rendra notre planète inhabitable pour les siècles à venir, la race humaine étant contrainte à l’exil spatial pour survivre.

La description de cet évènement à la fois annihilateur et fondateur d’une certaine façon est une représentation tout à fait adéquate de l’intention et de la musique de la jeune formation rouennaise, témoin de son ambition et de son pessimisme quant à notre avenir en tant qu’espèce. En cela, ils partagent indubitablement la vision d’un GOJIRA, dont ils représentent une forme de descendance, tant dans les thèmes évoqués que dans une partie de ce à quoi vous pouvez vous attendre à l’écoute de ces cinquante minutes de Death racé, à la croisée de nombreux chemins, ce qui le rend d’autant plus intéressant.

Car il y a bien plus que du Death à déguster dans cette galette. Les ingrédients sont habilement intriqués les uns avec les autres, les touches Metalcore d’un PARKWAY DRIVE se mariant avec bonheur aux traces de Death Mélodique, qui se manifestent aussi bien par des harmonies de guitares à la ARCH ENEMY que par des petits passages acoustiques à l’ancienne (les premiers IN FLAMES ou DARK TRANQUILLITY). Ces éléments sophistiqués apportent une élégance à l’œuvre de démolition globale menée de main de maître par la section rythmique basse-batterie d’Antoine et Valentin, particulièrement efficace, sans jamais l’affadir. Pour un premier LP, c’est une triomphale réussite, trois ans après l’EP séminal, "Native". Dans le même esprit, j’avais déjà scotché sur le "Promethean" d’IRON ALTAR un peu plus tôt cette année. J’y retrouve une verve commune et une propension à digérer et assimiler ses influences pour créer quelque-chose d’unique.

PRAÏM FAYA nous embarque donc dans une constellation d’émotions mêlant colère et mélancolie, désabusement et énergie, à travers onze pistes de qualité constante, même si certaines ont mes préférences. Ce qui est intéressant avec "Abyss Of A Light Planet", c’est que je suis persuadé que nos lecteurs qui lui donneront sa chance et apprécieront l’effort, auront sans doute d’autres morceaux favoris, tant celui-ci est riche, tout en estimant hautement l’ensemble de l’œuvre pour ce qu’elle est : un disque consistant de bout en bout. Il conviendra toutefois de donner plusieurs chances à cet album, afin d’en saisir toutes les subtilités et de l’écouter d’une traite pour pleinement pénétrer sa substantifique moelle, à l’heure où les playlists bigarrées se font malencontreusement reines.

Quand la musique, irréprochable techniquement, invite ainsi au voyage sensoriel intérieur, elle devient, à mes feuilles, intouchable. Les ambiances créées servent aussi bien les passages les plus éthérés que les plus violents, portés notamment par la voix de Paul Lecarpentier, aussi à l’aise sur le chant growlé bien Death que sur des screams à la Anders Fridén (IN FLAMES), évoluant régulièrement entre l’un et l’autre avec facilité, tout en souplesse. Sa faculté à nous transmettre des émotions brutes est impressionnante, et colle parfaitement à la musique délivrée par le combo.

Vous remarquerez sans doute, ô lecteurs avisés (©Haplo), que je n’ai ici cité aucune piste de l’opus, à dessein. Car ce qui fait sa force est peut-être sa seule limite. De cet ensemble, rien n’est à jeter au rebut, ni forcément à mettre en avant de façon explicite. Il manque peut-être un ou deux grands morceaux pour booster la notoriété de PRAÏM FAYA de manière plus définitive, mais peut-être qu’un single imparable aurait également nuit à la consistance de l’effort, attirant exagérément sur lui les projecteurs dans un environnement par essence bien sombre.

"Abyss Of A Light Planet" constitue une authentique réussite de bout en bout dont il serait dommage d’extraire une chanson éventuellement plus aguicheuse. À rebours de cette tendance putassière consistant à relever la jupe pour faire apparaître une jarretière en forme de single racoleur et appâter le chaland pour mieux lui livrer un disque médiocre, PRAÏM FAYA se laisse apprivoiser pas à pas, pour mieux de dévoiler au fil de temps et emporter la mise. Le résultat final s’avère concomitamment lourd et aérien, tel une baleine volante musardant au milieu des étoiles (tiens, tiens…).

Note réelle : 4,5/5.

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- Antoine Coisy (basse)
- Valentin Lemée (batterie)
- Paul Lecarpentier (chant)
- Artur Pereira (guitare)
- Alexandre Maquère (guitare)


1. Aube
2. Lethe
3. The Forge
4. Rituals
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6. Magnitude
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8. Abyss
9. Shapeless Deity
10. Titan
11. Renewal



             



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